Tech.gouv, le nouveau programme de la DINSIC pour accélérer dans la transformation numérique

Le 17 avril 2019

Nadi Bou Hanna, le nouveau patron de la direction interministérielle du numérique et du système d'information et de communication de l'État (DINSIC) a présenté mardi 16 avril à la presse, à l'occasion de l'une de ses premières prises de parole depuis sa nomination il y a quatre mois, les grandes lignes de sa feuille de route. Objectif : accélérer la transformation numérique du service public en déclinant une nouvelle stratégie baptisée "Tech.gouv", autour de 6 enjeux clefs : la simplification, l'inclusion, les économies, l'attractivité, la maîtrise et les alliances.
Il a également confirmé le lancement de deux nouvelles applications destinées aux services de ltat : Tchap, la messagerie sécurisée de l'État pour remplacer Whatsapp ou Telegram, et Jitsi, un service de web-conférence en open source.

"Nous avons l'obligation d'accélérer en matière de transformation numérique dans le secteur public", a précisé Nadi Bou Hanna, le directeur interministériel du numérique, pour l'une de ses premières prises de parole, avant de décliner les 6 enjeux de sa nouvelle feuille de route, baptisée "Tech.gouv" - un terme volontairement choisi pour insister sur l'importance de la maîtrise des technologies numériques par l'État pour aller plus loin dans la transformation numérique des services publics.

"Il ne s'agit pas d'un énième programme informatique de l'État mais d'une véritable dynamique tech.gouv qui doit nous permettre de conquérir de nouveaux territoires numériques", a précisé le patron de la DINSIC.

Cette nouvelle feuille de route 2019-2021 a été bâtie sur six grands enjeux que Nadi Bou Hanna a pris le temps de détailler et d'expliciter durant cette rencontre matinale avec la presse. "Le premier enjeu, c'est de simplifier la vie des gens (Simplification). L'empilement administratif et le millefeuille territorial rendent les démarches administratives trop complexes aux yeux des usagers. Deuxième enjeu, réduire les fractures territoriales (Inclusion). Troisième enjeu, la développement de l'attractivité de l'État en tant qu'employeur. Le numérique doit être un levier de recrutement et de modernisation (Attractivité). Quatrième enjeu, l'amélioration de l'autonomie numérique de l'État pour être en capacité de choisir son destin (Maîtrise). Cinquième enjeu, la maîtrise des dépenses publiques grâce au numérique, source d'économies (Économies). Enfin, sixième enjeu, la création d'un écosystème de confiance avec des partenaires privés autour de l'État pour développer de nouveaux services publics numériques (Alliances)."

La mutualisation des ressources en toile de fond

Avec cette nouvelle feuille de route, le directeur interministériel du numérique entend accélérer la transformation numérique des services publics, mais "à périmètre constant", c'est-à-dire sans nouveau recrutement au sein de la DINSIC dans l'année à venir, les budgets étant déjà clôturés. Pour mener à bien ses missions, le patron de la DINSIC a mis en place un pôle commun avec les 11 Secrétaires généraux des ministères pour mettre à disposition une trentaine de nouveaux agents publics disponibles sur ces différents projets. De la mutualisation de ressources en mode projet à l'échelle interministérielle. Il s'est également rapproché de la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) et de la Direction du Budget au ministère de l'économie et des finances pour identifier les métiers en tension nécessaires à la transformation numérique (UX-Designers, Data scientist, Architectes cloud, Développeurs ...) et les rendre plus attractifs dans le secteur public. Objectif : revaloriser ces métiers en terme de salaires, simplifier les barèmes, une nouvelle grille indiciaire de ces métiers sera publiée dans les prochaines semaines, et être plus en phase avec ce qui se pratique dans le secteur privé.

Les nombreux chantiers de la DINSIC vont donc se poursuivre en 2019 à effectifs constants (144 ETP au sein de la DINSIC, 70% de contractuels) et avec des ressources mutualisées en mode projet dans le cadre de cette nouvelle dynamique "Tech.gouv". Le dossier numérique de l'agent public (bulletin de paie en ligne et parcours de carrières pris en compte), le changement d'échelle sur France Connect (passer de 8 à 9 millions d'utilisateurs aujourd'hui à 25 millions en 2022), le lancement d'un appel d'offre en mai prochain sur le «cloud externe», dédié aux données et applications peu sensibles, la mise en place d'un tableau d'indicateurs de qualité sur les 250 services publics numériques les plus performants ou encore une meilleure exploitation des données ouvertes (open data) au service des usagers sont quelques uns des prochains chantiers prioritaires de la DINSIC.

Bio-Express

Nadi Bou Hanna

Nadi Bou Hanna, 46 ans, est ingénieur en chef des Mines, diplômé de l’École Polytechnique et de Télécom ParisTech. Il démarre sa carrière au sein de l’État et prend en charge la transformation numérique des Douanes avant de diriger les systèmes d’information du ministère des Affaires étrangères.

Entrepreneur à partir de 2007, il fonde Adminext, cabinet de conseil en stratégie numérique, et 6Tzen, éditeur logiciel de dématérialisation du service public. Il crée Workibox en 2017 pour simplifier la vie administrative et la gestion des TPE et PME.

En décembre 2018, il succède à Henri Verdier à la tête de la direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’État (DINSIC).

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