Revue
DossierLow-tech et démocratie territoriale
Une des manières de dater l’anthropocène est de la faire débuter avec l’entrée dans la civilisation thermo-industrielle, ère des machines qui, si elle a permis un fort enrichissement dans les pays dit « du Nord », a néanmoins des effets dévastateurs, et devient même une menace mortelle pour l’avenir de l’espèce humaine. Il apparaît donc que pour relever le plus grand défi de notre temps, c’est-à-dire préserver l’habitabilité de la Terre, un changement technique d’une ampleur analogue à la révolution industrielle est nécessaire, ce qui ne sera pas possible sans une profonde réorganisation de nos sociétés, et sans la participation du plus grand nombre aux décisions à prendre. La tâche peut paraître ardue, voire impossible. Alors, que faire et par où commencer ? L’hypothèse de cet article est que la low-tech, comprise comme démarche de questionnement vis-à-vis de nos techniques, peut être une piste possible pour répondre à ces enjeux, à condition, d’une part, qu’elle s’applique à l’échelle des territoires et, d’autre part, qu’elle s’appuie sur de nouvelles instances démocratiques.