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« Ces Jeux de Paris 2024 doivent laisser un héritage durable »

Olivia Fortin & Stéphane Troussel
Olivia Fortin, maire des 6e et 8e arrondissements de Marseille, et Stéphane Troussel, président du département de la Seine-Saint-Denis.
©CaroLimia & DR
Le 24 janvier 2024

Pour Stéphane Troussel, président du département de la Seine-Saint-Denis, et Olivia Fortin, maire des 6e et 8e arrondissements de Marseille, les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) représentent un véritable catalyseur des transformations urbaines et sociétales en cours sur leurs territoires respectifs. Ils anticipent des retombées positives pour les habitants, notamment en matière de logements, de rénovation urbaine, de sécurité, de propreté, etc. Les deux élus locaux sont enthousiastes face à l’opportunité unique que représentent les JOP pour leurs territoires. Des transformations significatives sont attendues, laissant un héritage durable pour les habitants et l’environnement.

Quelle est votre vision des JOP de Paris 2024 ?

Stéphane Troussel (S. T.) – Participer à ces trente jours de compétition est enthousiasmant. Les Jeux sont bien plus qu’une grande fête sportive internationale. Au-delà des compétitions, c’est une opportunité exceptionnelle pour la Seine-Saint-Denis de stimuler des transformations majeures sur le plan urbain, économique et social. La Seine-Saint-Denis est déjà en pleine transformation, et les JOP accélèrent et amplifient ces évolutions. Les projets autour des Jeux touchent à la construction de logements, à la rénovation urbaine, aux équipements sportifs et bien plus encore.

Olivia Fortin (O. F.) – À Marseille, nous percevons aussi ces Jeux comme une opportunité majeure. C’est une chance de transformation significative pour notre territoire, avec des enjeux autour de la mobilité, de la sécurité, et de la propreté.

Quels projets concrets les Jeux apportent-ils à vos territoires ?

S. T. – Dans la Seine-Saint-Denis, nous avons des projets considérables, de nouveaux logements, des équipements sportifs, des initiatives d’insertion, et une attention particulière à l’environnement, avec des aménagements respectueux de l’environnement.

O. F. – À Marseille, c’est la construction d’une marina pour les épreuves de voile qui est au centre des transformations urbaines. La marina va non seulement accueillir les compétitions, mais aussi apporter une contribution sociale positive, avec l’apprentissage de la voile pour des milliers d’enfants.

Comment les Jeux impactent-ils les politiques publiques dans vos territoires ?

S. T. – Les Jeux sont une force transformatrice. Ils nous obligent à repenser nos politiques publiques, en mettant l’accent sur la mobilité, la sécurité, et la qualité de vie des habitants.

O. F. – À Marseille, les Jeux stimulent la coopération entre acteurs institutionnels. C’est une opportunité de résoudre des problèmes structurels, notamment sur la mobilité et la propreté.

Et en termes d’héritage, qu’attendez-vous des Jeux pour vos territoires ?

S. T. – Au-delà des trente jours de compétition, l’héritage durable est essentiel. Nous anticipons des transformations écologiques, des infrastructures améliorées, et une fierté renouvelée pour les habitants de la Seine-Saint-Denis.

O. F. – Pour Marseille, c’est aussi une opportunité de renforcer les liens sociaux, de faire progresser la ville tout en préservant son identité. Les impacts positifs doivent perdurer bien après la fin des Jeux.

Pouvez-vous nous expliquer les projets de logements en Seine-Saint-Denis liés aux JOP, notamment entre le village des athlètes et le village des médias ?

S. T. – Environ 3 500 logements seront créés, englobant le village des athlètes, le village des médias, ainsi que des équipements publics et sportifs tels que piscines, gymnases, stades, et divers terrains. Ces quartiers, destinés aux habitants après les Jeux, intégreront des équipements sportifs, des commerces, et d’autres infrastructures.

Qu’en est-il des espaces naturels et de l’environnement dans ces aménagements ?

S. T. – Nous avons prévu des espaces naturels avec des normes environnementales élevées, comprenant des aménagements spécifiques dans les villages des athlètes et des médias. Des passerelles et des murs antibruit seront installés le long de l’autoroute pour réduire les fractures urbaines. De plus, nous enterrons les lignes à haute tension et réalisons des aménagements significatifs en un temps record. Nous avons aussi acquis un terrain pollué de 13 hectares pour un euro symbolique au ministère des Armées pour agrandir un parc départemental.

Passons à Marseille. Comment percevez-vous les JOP en tant que moyen d’accélérer les projets de transformation ?

O. F. – Avec une expérience de vingt ans dans l’organisation d’événements, dont les JOP à Pékin, je vois les Jeux comme une formidable opportunité de transformation et d’attractivité pour Marseille. Les enjeux portent sur la mobilité, la sécurité et la propreté. Les Jeux incitent les acteurs institutionnels à collaborer, comme démontré lors de la Coupe du monde de rugby et d’autres événements récents que nous avons pu organiser à Marseille. Les Jeux offrent une dynamique de transformation significative. Ces Jeux nous permettent de réaliser en neuf mois ce qui aurait pris dix ans en termes d’amélioration de la mobilité, notamment autour de la marina et sur l’ensemble du littoral sud.

Vous mentionnez la mobilité comme une priorité. Pouvez-vous détailler les projets liés à la voile et au Vélodrome ?

O. F. – Nous accueillons les épreuves de voile dans la rade de Marseille et des matchs de foot au stade Vélodrome. Une nouvelle marina sera construite pour promouvoir l’apprentissage de la voile, offrant une opportunité unique pour les enfants de découvrir ce sport. Nous avons également un défi de cohabitation, car la marina est située dans une zone déjà utilisée par des nageurs, des plagistes, des touristes. Il faut réussir à concilier tout cela. Nous travaillons sur cela depuis plusieurs mois avec Benoît Payan, le maire de Marseille, avec Samia Ghali, adjointe en charge des grands événements, et avec le préfet. Je tiens à saluer l’engagement de l’État pour nous permettre de travailler tous ensemble.

Et du côté de la Seine-Saint-Denis ? Les acteurs institutionnels jouent-ils le jeu ?

S. T. – Je peux dire, comme Olivia, que malgré les différences entre les acteurs institutionnels marseillais, il n’y a pas de conflit majeur entre la région Île-de-France, la métropole du Grand Paris, la ville de Paris, les collectivités de Seine-Saint-Denis et les deux entités que sont la Société de livraison des ouvrages olympiques (SOLIDEO)1 et le Comité d’organisation des JOP (COJO)2. Ce qui est frappant et encourageant, c’est la capacité de tous à mettre de côté les débats et querelles politiques, institutionnels, pour se réunir autour de l’objectif commun des Jeux. C’est une obligation de réussite collective, et chacun sait qu’il porterait une part de responsabilité en cas d’échec. C’est encourageant de voir des personnalités de différents horizons travailler ensemble sur ce dossier. Je pense notamment à Michel Cadot, le délégué interministériel aux Jeux, à Nicolas Ferrand à la tête de la SOLIDEO, à Tony Estanguet et ses équipes au Comité international olympique (CIO). Nous travaillons également en étroite collaboration avec l’État local, le préfet de région, le préfet de département. Les chiffres et les projets sont importants. Pour la Seine-Saint-Denis, le cœur des Jeux se situe dans le village des athlètes, le stade olympique, le centre aquatique olympique, avec la construction de logements, de piscines, de gymnases, de stades, et d’autres infrastructures. Il s’agit d’une transformation majeure du territoire, avec des retombées positives sur de nombreux aspects.

Comment se déroule la participation des habitants aux Jeux, et quels bénéfices tireront-ils de ces infrastructures ? Il y a parfois des critiques sur les JOP, les qualifiant d’élitistes. Comment percevez-vous cela ?

O. F. – Oui, il y a une véritable évolution dans la perception des Jeux olympiques. Nous avons vu que, dans le passé, des événements sportifs de cette envergure pouvaient créer des infrastructures qui semblaient inutiles par la suite. À la fois pour la Seine-Saint-Denis et pour Marseille, bénéficier de la construction d’infrastructures est une opportunité. Les infrastructures sportives, en particulier, ne sont pas inutiles, mais nécessaires. C’est essentiel pour nous. Marseille a récemment obtenu le label « Ville sportive », un encouragement pour les amateurs et une mise en valeur des champions. Les Jeux offrent la chance d’hériter d’infrastructures qui permettront à tous nos habitants de pratiquer le sport.

S. T. – Comme l’a souligné Olivia, la spécificité des Jeux de Paris est qu’il n’y aura pas d’éléphant blanc construit uniquement pour les Jeux. Le centre aquatique olympique est le seul grand équipement construit spécifiquement, mais il sera utilisé par les habitants, les clubs locaux, et les villes après les Jeux. C’est un engagement concret en faveur de l’utilisation future par la communauté. Nous travaillons également sur des projets immatériels tels que le partenariat éducatif, les actions culturelles et sportives. Les chiffres sont importants pour la Seine-Saint-Denis, avec la création de logements, de piscines, de gymnases, de stades, et d’autres équipements. Nous avons également des programmes éducatifs et associatifs qui perdureront après les Jeux.

Je reviens sur la participation des habitants qui est un point important. Comment cela se passe-t-il, et quels sont les projets pour impliquer davantage les habitants de vos territoires respectifs ?

S. T. – Nous travaillons sur la mise en place de sites de célébration en Seine-Saint-Denis, afin de ne pas concentrer l’événement à Paris intramuros. Nous avons acquis 40 000 billets pour les distribuer, notamment pendant les Jeux paralympiques. Un aspect crucial, me semble-t-il, est l’importance de la négociation précoce avec l’État pour assurer la continuité des projets associatifs, sportifs, culturels et d’insertion après les Jeux. Il est essentiel de pérenniser ces programmes innovants.

O. F. – Pour impliquer les habitants, il faut des moments de célébration collective. Nous avons prévu d’inscrire les JOP à Marseille dans un contexte plus vaste, à la fois culturel et sportif, avec les Olympiades culturelles. Cela favorisera une appropriation des thèmes par tous. Une occasion exceptionnelle se présentera lorsque nous accueillerons la flamme olympique à Marseille les 8 et 9 mai 2024. Ce sera un moment crucial, le cœur battant des Jeux, où Marseille prendra pleinement part à l’événement. Quant aux JOP autour de la rade de Marseille, ils seront mémorables. Avec 12 000 places vendues à l’intérieur de la marina, les spectateurs pourront profiter de la magnifique rade de Marseille. Cela marquera un moment formidable, et nous travaillons déjà sur l’après. En ce qui concerne notre infrastructure principale, la marina, nous avons transformé le projet initial d’une marina relativement fermée en une structure extrêmement ouverte. Cela deviendra un club de voile accessible à tous, avec des projets concrets de classes de mer dès 2024, en partenariat avec des acteurs locaux et économiques (la compagnie maritime d’affrètement-compagnie générale maritime [CMA-CGM]). Il y aura également des espaces d’accueil pour les participants et les spectateurs, impliquant les commerçants locaux qui se mobiliseront autour de cet événement, à l’image de la Coupe du monde de rugby. L’escale Borély, un complexe balnéaire unique au cœur du 8e arrondissement de Marseille, sera, par exemple, un lieu animé pour suivre les événements sportifs.

Passons maintenant à la question de l’impact écologique de ces Jeux. Les organisateurs se sont fixé l’objectif louable de réduire de moitié l’empreinte carbone par rapport à Londres 2012 ou à Rio 2016. Certains estiment que ces Jeux sont une opportunité pour accélérer la transformation écologique. D’autres considèrent, au contraire, que ces Jeux vont laisser un lourd impact carbone… Quel est votre point de vue sur cette question essentielle ?

S. T. – J’entends effectivement les critiques de mes amis écologistes, c’est un débat légitime. Cependant, je pense que ces Jeux offrent l’occasion de repenser la ville pour la rendre plus respectueuse des enjeux écologiques. Des aménagements contribueront à rendre la ville plus bas carbone, en anticipant les défis climatiques. Face aux besoins de logements, en particulier dans une zone dense très tendue comme l’Île-De-France, et particulièrement en Seine-Saint-Denis, la construction de logements est une nécessité, et ces JOP y apporteront leur part.

O. F. – À Marseille, la transformation écologique sera également perceptible, en particulier en ce qui concerne la propreté et la mobilité. Nous mettons la pression sur des problèmes récurrents, tel que le rejet d’eau usée dans la mer, pour les résoudre avant les épreuves de voile olympique. De plus, les JOP offrent une opportunité de résoudre des problèmes de mobilité dans des zones spécifiques, contribuant ainsi à la transformation de la ville. Enfin, en ce qui concerne l’héritage immatériel, nous croyons que ces Jeux olympiques seront une source de fierté durable pour nos territoires respectifs. À Marseille, cela contribuera à redonner de la fierté aux habitants et aux agents qui ont trop longtemps été stigmatisés dans les médias. L’organisation réussie de tels événements renforcera la confiance en nos administrations et marquera positivement la mémoire collective. À long terme, ces Jeux seront un héritage immatériel, une source d’inspiration pour les générations futures.

S. T. – Si on regarde le côté positif de ces JOP en termes d’impact sur notre territoire, je pense à la requalification des voiries. La Seine-Saint-Denis est un territoire très urbanisé, très marqué par son passé industriel, lieu de grosses infrastructures routières et autoroutières qui ont balafré des quartiers. Grâce à ces JOP, on va requalifier un certain nombre de routes départementales tout en réduisant la place de l’automobile, avec des pistes cyclables, une végétalisation des espaces publics et des trottoirs plus confortables. Donc ça va vraiment changer la donne. Des passerelles piétonnes sont aussi prévues pour traverser l’autoroute A1 qui coupe encore aujourd’hui les quartiers. Les habitants du Bourget vont avoir une passerelle qui va leur permettre de rejoindre un parc départemental de 400 hectares. J’évoquais plus haut le terrain pollué de 13 hectares du ministère des Armées. J’ai réussi à négocier avec ce ministère pour pouvoir récupérer ces terrains pour un euro symbolique. Le projet d’investissement sur ce terrain s’élève à 12 millions d’euros, visant à contribuer à la dépollution, à la renaturation, au réaménagement, et à l’enfouissement des lignes à haute tension. Il est important de souligner que la Seine-Saint-Denis, loin d’être un lieu rural, se trouve dans une zone dense, notamment la ville de Saint-Denis et à l’Île-Saint-Denis. Un exemple révélateur concerne une usine classée « Seveso » située au cœur du quartier résidentiel de la comète à Dugny. Grâce à la construction du village des médias, cette usine a été délocalisée vers une zone d’activité, loin des habitations, assurant ainsi la protection des riverains. Ces exemples soulignent l’impact positif des Jeux, non seulement en termes d’infrastructures sportives, mais aussi en matière de requalification urbaine et de sécurité environnementale.

O. F. – Je souhaiterais aborder deux points importants. Tout d’abord, la propreté. Un problème récurrent à Marseille concerne le rejet des eaux usées de notre station d’épuration située sous le Vélodrome dans la mer. Les JOP 2024 permettent de faire progresser la situation, notamment en évitant le rejet d’eau usée pendant les épreuves de voile olympique en cas de fortes pluies. Deuxième point : la mobilité. La ville est l’une des plus embouteillées d’Europe, avec un déficit structurel en transports en commun. Les lignes de métro et de tramway sont insuffisantes. Grâce au plan « Marseille en grand », élaboré en collaboration avec le maire Benoît Payan et le président de la République Emmanuel Macron, des progrès sont réalisés, notamment pour désenclaver les quartiers nord. Les JOP 2024 vont améliorer la mobilité de ces quartiers, porte d’entrée du parc national des Calanques et habités par de nombreux Marseillais.

S. T. – Sans rentrer dans une liste à la Prévert, les JOP 2024 sont aussi l’occasion d’avancer sur la question de l’assainissement. Pour rendre les eaux de la Seine et de la Marne baignables, d’importants investissements sont actuellement réalisés dans notre territoire. Ces investissements visent à améliorer la qualité des eaux par la construction de bassins de rétention, initialement proposés par le département. Ces efforts s’adressent aux entreprises, aux collectivités et aux propriétaires privés, afin de garantir la séparation des réseaux d’eaux usées et d’eaux fluviales, évitant ainsi les déversements non souhaités. Ces initiatives représentent des investissements considérables. Le département joue un rôle essentiel en participant activement à ces opérations, avec un objectif majeur : rendre les eaux de la Seine baignables pendant les Jeux, notamment à Paris intramuros. Il est crucial que, dans une métropole fortement marquée par le réchauffement climatique, les habitants de la Seine-Saint-Denis continuent de bénéficier de ces améliorations environnementales après l’événement.

Quel sera l’héritage immatériel de ces JOP 2024 ? Vont-ils bénéficier à plusieurs générations ? Comment voyez-vous les choses sur le long terme ?

S. T. – Lorsque la flamme olympique sera éteinte à Paris et que, cinq ans, dix ans, voire quinze ans plus tard, les touristes voudront comprendre ce qu’étaient les Jeux de Paris en 2024, ils ne se rendront pas nécessairement au Champ-de-Mars ou à la tour Eiffel, pour vérifier si Paris a réussi son édition olympique, mais en Seine-Saint-Denis. De la même manière que, lorsqu’on visite Londres, on ne se rend pas forcément à Buckingham Palace, ou quand on explore Barcelone, on ne se précipite pas systématiquement à la Sagrada Familia ! Le déroulement des JOP aura un impact significatif, notamment en Seine-Saint-Denis et à la marina de Marseille. Il permettra d’évaluer si Paris a réussi à revitaliser plusieurs quartiers grâce à cet événement. La comparaison avec le Nord-Est de Londres, notamment le quartier de Stratford, souligne des similitudes avec la situation de la Seine-Saint-Denis : désindustrialisation, taux de chômage élevé, une population jeune et diversifiée, ainsi que des fractures urbaines marquées. L’enjeu majeur réside dans la capacité de Paris à rétablir des liens avec sa banlieue, en particulier avec la Seine-Saint-Denis. Les autres héritages positifs concernent l’impact sur les entreprises, l’insertion des publics éloignés de l’emploi, l’apprentissage de la natation, les programmes culturels et sportifs, y compris des initiatives innovantes dans les collèges. Ces projets mobilisent l’ensemble des acteurs, et il est crucial de les poursuivre au lendemain des Jeux pour assurer un héritage durable.

O. F. – Je vais être sur un autre registre. Je me questionne sur la manière dont nous vivrons cela en tant que lieu emblématique dans les années à venir à Marseille. Ce que je sais, c’est que cet événement, tout comme ceux que nous avons organisés au cours des trois dernières années, doit contribuer à renforcer la fierté des Marseillais, tant des habitants que des agents. Je tiens à soulever ce point, car nous discutons ici d’une perspective publique, et cela découle de mon expérience en tant qu’adjointe au maire pendant trois ans, avec la responsabilité des ressources humaines et du dialogue social. Je suis consciente du besoin de nos agents à Marseille de retrouver leur fierté et d’exercer le plus beau métier du monde, celui de fournir un service public. Pendant trop longtemps, Marseille a été critiquée dans les médias pour la défaillance de ces services publics. Ainsi, il est essentiel de retrouver cette fierté, notamment à travers des événements internationaux tels que la récente venue du pape démontrant notre capacité à offrir un service public de qualité. Dans le cadre d’un plan global visant à redresser notre administration, cela devrait contribuer à renforcer la fierté de nos agents et, de manière plus générale, la fierté des habitants. Marseille est une ville exceptionnelle, mais elle porte encore quelques stigmates qu’elle doit être capable de surmonter, de progresser, et la tenue de tels événements y contribue de manière évidente.

S. T. – Je partage l’avis d’Olivia sur l’administration du département de la Seine-Saint-Denis. Je veux croire que, ces dernières années, l’administration que je dirige n’est pas dans le même état que celle que vous avez trouvée à Marseille il y a trois ans, bien au contraire. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’un projet très mobilisateur avec des directions dédiées aux JOP que nous avons créées. Nous avons réellement intégré ce projet à l’administration jusqu’en 2024 et au-delà. C’est un élément crucial qui contribue à l’enthousiasme et à la dynamique de l’administration départementale, de manière indéniable.

  1. La société de livraison des ouvrages olympiques (SOLIDEO), établissement français public créé par la loi du 28 février 2017, est chargée de la livraison des ouvrages et des opérations d’aménagement nécessaires à l’organisation et au déroulement des JOP d’été de 2024. Les ouvrages et aménagements réalisés à cette fin demeureront au-delà des Jeux, ce qui constituera le volet « héritage » de cette manifestation sportive.
  2. Le COJO Paris 2024 est chargé de l’événementiel et des ouvrages provisoires.
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