La région Grand Est accélère sur l’IA et la souveraineté numérique

La session « Réussir l’intégration de l’IA : les bonnes pratiques organisationnelles » organisée durant cette journée a attiré de nombreux participants et participantes.
©Crédit : Julien Nessi.
Le 8 juillet 2025

La 5e édition du « 360 Grand Est », le rendez-vous incontournable de l’innovation et de la transformation dans la région, organisé à Strasbourg le 20 mai dernier, était placé sous le signe de « l’ouverture au monde comme levier de souveraineté ». Plus de 3 500 participants se sont retrouvés pour relever les défis de la transformation. Une journée ponctuée par trois annonces clés de la région Grand Est.

Un engagement record pour les investissements

Au lendemain du sommet « Choose France », Franck Leroy, président de la région Grand Est, est intervenu lors d’une conférence de presse pour annoncer des investissements étrangers significatifs sur le territoire, avec sept projets d’investissement totalisant un montant de 840 millions d’euros pour le Grand Est. « Le Grand Est est la troisième région la plus attractive de France, hors Île-de-France, et parmi les 5 % des régions européennes les plus dynamiques en matière d’attractivité », a-t-il précisé. Le projet du consortium américain CIRC, qui prévoit d’implanter une usine de recyclage de polycoton à Saint-Avold, a retenu l’attention. Guillaume Thomé, son directeur général, a détaillé l’investissement de 450 millions d’euros, avec la construction d’une nouvelle usine, dont l’ouverture est prévue en 2028. Elle traitera 70 000 tonnes de textiles grâce à un procédé hydrothermal inédit et devrait créer 200 emplois directs et indirects.

Le lancement officiel du Cluster IA ENACT

Une autre annonce majeure a été le lancement officiel du cluster IA ENACT1. Ce cluster, lauréat de l’AMI « IA Cluster : pôles de recherche et de formation de rang mondial en intelligence artificielle », est soutenu par France 2030 et bénéficie d’un budget de 30 millions d’euros. Son ambition principale est de structurer l’écosystème de l’IA du Grand Est autour de trois piliers fondamentaux : la formation, la recherche et l’innovation.

Une autre annonce majeure a été le lancement officiel du cluster IA ENACT. Son ambition principale est de structurer l’écosystème de l'IA du Grand Est.

ENACT tirera parti des atouts des sites lorrain et strasbourgeois, en se concentrant spécifiquement sur le traitement automatique des langues (TAL) et l’IA générative (grands modèles de langage – LLM – multimodaux), l’IA pour l’ingénierie et la découverte scientifique, ainsi que la santé numérique. Le cluster vise à développer des technologies d’IA souveraines, maîtrisées, ouvertes et responsables, afin de réduire la dépendance technologique de l’Europe et d’établir le Grand Est comme un leader européen de l’IA. Il est conçu comme un accélérateur d’innovation pour les entreprises, avec l’objectif de contribuer à la création de cinquante startups d’ici 2030.

Un nouvel Observatoire régional de la commande publique

La troisième annonce significative concernait le lancement de l’Observatoire régional de la commande publique2. Ce nouvel outil d’aide à la décision et de veille est conçu pour tous les acheteurs publics et développeurs économiques du Grand Est. Son double objectif est de renforcer la compétitivité des entreprises locales tout en accompagnant les acheteurs dans leur transition vers des politiques d’achats plus durables et innovantes.

« Travailler demain, quels futurs se dessinent ? »

L’exposition « Travailler demain, quels futurs se dessinent ? », présentée par l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) durant la journée du « 360 Grand Est », mérite aussi d’être signalée. Lancée en 2022 et basée sur plus de 600 sources (institutions, presse, rapports d’entreprises privées, think tanks, etc.), elle remet en perspective les profonds bouleversements du monde du travail sous l’effet d’un triple choc : numérique, démographique et écologique. « Aux yeux des Français, l’IA, la transition écologique et le vieillissement de la population sont les trois facteurs dont l’influence sur le monde du travail va le plus progresser dans l’avenir », écrivent les auteurs du rapport. Quel monde émergera de cette « techcélération » en marche (numérisation omniprésente, développement de la robotique, généralisation des IA génératives, informatique quantique) en 2030-2035 ? L’IA est notamment perçue comme un bouleversement sans précédent, appelant à réinterroger notre rapport au travail, et la place de l’humain. Le rapport de Goldman Sachs, publié en mars 2023, suggère par exemple que l’IA pourrait automatiser jusqu’à 25 % du marché du travail. Les compétences sociales (travail en équipe, intelligence sociale) et situationnelles (autonomie, apprentissage autonome) seront de plus en plus sollicitées dans un environnement de travail numérisé, selon les auteurs du rapport.

  1. https://cluster-ia-enact.ai/
  2. https://observatoire.commandepublique-grandest.fr/pages/accueil/
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