Dans La trahison des images (1929, musée d’art du comté de Los Angeles), Henri Magritte associe, de manière troublante, le dessin d’une pipe à l’énoncé : « Ceci n’est pas une pipe ». L’œuvre dénoncerait l’artifice de l’image, la déperdition qui vicierait toute entreprise de représentation. La même hypothèse vaut pour les cartes et les territoires. Comment ne pas adhérer à l’idée qu’il y a moins dans cette carte des forêts que dans la réalité vivante à laquelle elle renvoie ? L’évidence peut être trompeuse.
Et si la carte présentée visait moins à rendre compte iconiquement de la distribution terrestre des forêts que de les inscrire symboliquement dans la crise traversée par nos sociétés modernes ? Moins de copier l’espace forestier que d’en faire un agent du monde urbain anthropocène avec lequel nous devrons négocier pour élaborer des politiques « naturelles » répondant aux enjeux écologiques actuels ?
Vue ainsi, la carte avec ses schémas nous parle de cohabitation entre entités vivantes humaines et non humaines sur terre. Où en sont les arbres dans le territoire que l’on habite ? Qui sont-ils ?…
Cet article est réservé aux abonnés.
OU
Abonnez-vous à la revue Horizons publics
-
Formule Intégrale Pro
6 numéros par an
+ 4 hors-séries
+ 10 comptes d'accès au site
-
Formule Intégrale Perso
6 numéros par an
+ 4 hors-séries
+ 1 compte d'accès au site
S'abonner