Revue

Dossier

Naje et le théâtre de l'opprimé : quand les invisibles s'emparent de l'espace public

Compagnie Naje
©Naje
Le 9 août 2018

Créée en 1997 par Fabienne Brugel et Jean-Paul Ramat, la compagnie NAJE (Nous n’Abandonnerons Jamais l’Espoir) pratique depuis plus de vingt ans le théâtre-forum : une méthode née au Brésil à la fin des années 1960 et qui vise à permettre aux gens de penser leur action pour transformer les choses. Et ce faisant, leur donne la parole publique.

Résumé

Inventé au Brésil par le metteur en scène Augusto Boal dans les années 1960, le théâtre-forum est aujourd’hui une méthode universellement reconnue pour redonner la parole aux invisibles à travers le théâtre. Héritière de cette méthode, la compagnie NAJE (Nous n’Abandonnerons Jamais l’Espoir) pratique le théâtre-forum depuis plus de vingt ans et en a fait un véritable laboratoire social, auquel collectivités locales et associations ont recours pour tenter de dénouer des problèmes et de sortir de situations de domination.

Créée en 1997 par Fabienne Brugel et Jean-Paul Ramat, NAJE intervient ainsi régulièrement dans des centres sociaux, des missions locales, des lycées et centres de formation, parfois même au sein des prisons, en partant toujours d’histoires réelles. À NAJE, le travail en ateliers de créations avec les habitants a toujours été essentiel. Dans ces ateliers, les participants apportent leurs histoires de domination pour les porter au débat public.

Passer du « je » au « nous », de l’intime au collectif, est aussi un enjeu fondamental du Théâtre de l’Opprimé, grâce à un travail d’analyse et de distanciation de la situation vécue par les comédiens citoyens. Dans les spectacles, le simple fait de raconter son histoire et de chercher à en saisir les enjeux produit souvent une mise à distance, permettant de transformer une situation personnelle en œuvre collective.

NAJE a aussi inventé ce qu’elle appelle « les grands chantiers nationaux », pour certains des invisibles qui ont envie de participer plus régulièrement à l’aventure de la compagnie. Ces grands chantiers nationaux rassemblent chaque année une cinquantaine de citoyens et une dizaine de comédiens réunis pendant une trentaine de jours (répartis sur huit mois) pour un travail d’éducation populaire, de formation et de création collective d’un spectacle de théâtre-forum sur un grand sujet de société. Au fil des ans, la compagnie a ainsi travaillé sur la mondialisation, la démocratie locale, les médias, les rapports femmes-hommes, le système de santé, la grande précarité, les sans-papiers, l’organisation collective des pauvres, les services publics, les normes, la propagande, le travail, la famille, la patrie, les classes sociales, etc.

Les invisibles, c’était le nom d’un spectacle de la compagnie NAJE créé le 1er juin 2007. Ce soir-là, sur la scène du théâtre de Chelles (77), se produisent une dizaine de comédiens professionnels – ceux qui composent l’équipe de la compagnie – mais aussi quelque 35 simples citoyens et citoyennes. Ce sont eux qui ont apporté la plupart des histoires formant la trame de ce spectacle. Car il y a dans leurs rangs pas mal d’invisibles, justement : une bonne partie vit aux minima sociaux, d’autres sont en situation irrégulière, d’autres même vivent à la rue… Les séquences se succèdent, traitant des sans-papiers, des sans-logis, des travailleurs précaires ou non déclarés… mais aussi de leurs rapports avec les administrations ou les travailleurs sociaux. La parole et le vécu de celles et ceux qu’on ne voit et qu’on n’entend jamais, ou si peu, sont ainsi rendus publics devant près de 750 spectateurs…

Compagnie Naje
©Naje

Ceux-là ne resteront pas jusqu’à la fin de simples spectateurs. Car nous ne sommes pas face à une pièce « classique », mais au cœur d’un spectacle de théâtre-forum. Dans un deuxième temps, une fois le spectacle entièrement déroulé, tout va changer : Fabienne Brugel, l’animatrice du forum, propose au public de jouer une seconde fois certaines scènes. Et là, les spectateurs qui le souhaitent peuvent monter sur scène pour remplacer le personnage avec lequel ils se sentent en accord et tenter à sa place de faire bouger les choses.

Une méthode venue du Brésil

Le théâtre-forum constitue la principale technique de la méthode du Théâtre de l’Opprimé, inventée au Brésil par Augusto Boal dans les années 1960. Dans un contexte bien particulier : deux coups d’État successifs, en 1964 puis 1968, ont mis en place une dictature militaire, l’opposition est violemment réprimée, la culture jugulée ou interdite, l’information muselée, etc. Boal et son groupe, le théâtre Arena, continuent le combat du théâtre engagé de manière clandestine. Une rencontre avec des paysans sans-terre leur fait réaliser qu’il faut arrêter de faire des spectacles « messianiques », qui expliquent aux autres, au public, ce qu’ils doivent faire. Ils cessent d’être des élites voulant conscientiser le peuple et décident de mettre en scène des histoires racontées par les gens eux-mêmes. Chaque histoire est jouée jusqu’au moment où le protagoniste doit décider de son action et Boal demande alors au public : « Que doit-il faire pour s’en sortir ? » Le public propose des solutions, et les acteurs les jouent. Le metteur en scène brésilien comprend bientôt que le filtre entre la proposition du spectateur et ce qui est joué par les comédiens est toujours une trahison : désormais, ce sont les spectateurs eux-mêmes qui viendront sur scène pour jouer leur idée. Boal vient d’inventer le théâtre-forum…

J’ai connu NAJE dans le cadre d’un projet avec l’école de police de Marseille au début des années 2000 : je faisais partie du groupe d’habitants qui travaillait avec les élèves policiers sur les rapports avec les jeunes des quartiers. Très vite, j’ai eu envie d’aller plus loin. Aujourd’hui, j’en suis à mon 18e chantier annuel ! NAJE m’a appris à avoir confiance en moi. À me défendre et à défendre des projets. À travailler avec les autres. À les écouter. À moins m’énerver. J’ai même appris à calmer les autres. (Arlette, Marseille)

D’autres techniques suivront, tels le théâtre invisible, le théâtre-images, les techniques introspectives du Théâtre de l’Opprimé, etc. Entre-temps, Augusto Boal, confronté au durcissement de la dictature, a dû s’exiler en France. C’est de là que sa méthode a commencé à rayonner dans le monde entier. Car le Brésilien a toujours refusé de déposer le Théâtre de l’Opprimé : on ne met pas un brevet sur ce qui est universel et doit servir à tous. En revanche, il en a formulé le principe qui le rend non récupérable par aucune idéologie et qui fait qu’il s’est répandu sur les cinq continents : ce théâtre n’est ni pour l’opprimé, ni sur l’opprimé, c’est le Théâtre de l’Opprimé.

C'est quoi le théâtre-forum ?

C’est une assemblée, et c’est une fête.

Nous jouons une première fois le spectacle, pour que chacun en saisisse le sens. Nos scènes disent des réalités qui ne nous conviennent pas et en dévoilent les enjeux. Elles sont construites comme des questions : comment faire pour changer cela ?

Nous rejouons une deuxième fois chaque scène. Dans la salle : vous et d’autres, pas des spectateurs passifs mais des acteurs du débat. Si vous le souhaitez, vous pouvez venir sur scène pour jouer votre point de vue et tenter de faire bouger les choses. Pour intervenir, il faut remplacer le personnage avec lequel on se sent solidaire, parce qu’alors, l’intervention prend le poids de l’action tentée.

Faire forum, c’est s’essayer ensemble à l’action transformatrice et peser ses conséquences. Pour que demain, les choses ne soient plus tout à fait comme avant.

Le travail en ateliers

Arrivé à Paris à la fin des années 1970, Augusto Boal fonde une compagnie. C’est là que Jean-Paul Ramat et Fabienne Brugel vont côtoyer le metteur en scène brésilien : Jean-Paul après d’autres expériences en tant que comédien, Fabienne depuis le travail social collectif (dès 1983, elle monte à Troyes un spectacle de théâtre-forum avec des ouvrières en bonneterie).

J’ai été très marquée par les intervenants des chantiers successifs : Miguel, le psychanalyste et philosophe argentin ; Stéphane Hessel et son Indignez-vous ! ; la juge aux affaires familiales avec sa détermination à faire évoluer la justice ; le thérapeute transgenre et son approche du genre, etc. Ces chantiers nous poussent à déconstruire ce qui est mal pensé, ajuster la réalité du terrain aux besoins actuels, créer de nouvelles idées, etc. Se mettre en position d’agir, c’est offrir ses failles, c’est aussi une façon de refuser de se laisser berner. J’aime rappeler cette citation de Victor Hugo : « Ceux qui vivent sont ceux qui luttent. » (Claudine, Montataire)

Fabienne et Jean-Paul se mettent à animer ensemble des « ateliers de création avec les habitants ». Ils revendiquent très vite de partir toujours d’histoires réelles, que leur ont apportées celles et ceux qui les ont vécues. Ce fut la spécificité de leur travail au CTO, ce sera l’un des fils directeurs de la nouvelle compagnie qu’ils créent en 1997 : NAJE. C’est ainsi qu’à Rouen, un juge pour enfants leur ayant demandé de monter un spectacle sur la justice, Jean-Paul et Fabienne décident de répondre en montant un groupe d’habitantes des quartiers populaires et en travaillant sur les démêlés de ces femmes avec la justice. Cela leur semble une évidence : il est possible de répondre à la demande de « quelqu’un d’en haut » (un juge) en partant du point de vue de « celles et ceux d’en bas », ces « invisibles » qu’on ne songe jamais à impliquer dès qu’il s’agit d’un grand sujet de société (ici la justice) alors même que ce sont les mieux placés pour repérer les dysfonctionnements d’une institution.

Compagnie Naje
©Naje

À NAJE, le travail en ateliers a toujours été essentiel. La compagnie intervient régulièrement dans des centres sociaux, des missions locales, des lycées et centres de formation, parfois même des prisons… La structure qui commande l’atelier peut proposer un sujet, mais si les participants ne s’en saisissent pas, c’est d’autre chose qu’on va parler ! Même si c’est parfois compliqué pour les commanditaires d’accepter cette liberté de parole, ce travail est intéressant pour eux : s’ils appellent la compagnie, c’est bien qu’il y a un problème à résoudre. Si ça fonctionnait bien, ils ne feraient appel à personne ! Et c’est là que le travail de NAJE est à la fois compliqué et passionnant : normalement le groupe va être amené à mettre en question l’institution. Ce que le travail va interroger, c’est la capacité pour l’institution d’absorber, de gérer cette revendication, et la capacité du groupe à se saisir de ces opportunités pour gagner au lieu de tout laisser casser.

Passer du « je » au « nous »

C’est donc là, dans ces ateliers, que les participants apportent leurs histoires de domination pour les porter au débat public. Le simple fait de raconter son histoire et de chercher à en saisir les enjeux produit souvent quelque chose chez la personne : une certaine mise à distance, une manière d’analyser. Quand une personne est prise dans une situation d’oppression, elle peut se sentir noyée et ne pas y voir clair. Tout l’enjeu est de l’amener à construire son analyse politique de ce qui s’est passé, en mettant en travail à la fois le corps, les émotions et l’intelligence pour que les mots justes soient mis, pour que l’analyse se fasse. Quand c’est fini, l’histoire est devenue une œuvre collective : le groupe a choisi de la porter et la personne a accepté de s’en dessaisir pour la donner au groupe et plus tard aux spectateurs…

Il se passe un peu la même chose avec les spectateurs lorsque le spectacle est joué devant des publics directement concernés par la thématique. Face à Bientraitance, qui montre la difficulté pour les « aidants » professionnels aux personnes âgées de faire du bon travail dans les conditions qui leur sont imposées, une aide-soignante, très émue, a confié : « Je ne savais pas que ça pouvait être ça, le théâtre ! » Les gens se reconnaissent dans ce qui est montré, ils voient que les galères qu’ils rencontrent sont partagées : tout ça fait partie d’un système plus large et, s’ils n’y arrivent pas, ce n’est pas parce qu’ils sont nuls ! Le spectacle leur permet de mettre dans une perspective politique forte une expérience qui est vécue personnellement comme douloureuse… Passer du « je » au « nous », de l’intime au collectif, est l’enjeu fondamental du Théâtre de l’Opprimé.

J’ai rencontré NAJE à l’occasion d’un stage de cadres territoriaux à Angers, où j’intervenais en tant que représentante du comité d’usagers. Dans ce stage, on utilisait le théâtre-forum, on échangeait nos rôles avec ceux des cadres territoriaux, je me suis dit que c’était un outil qui me plaisait bien. Je vis seulement avec le RSA, mais je considère que le manque d’argent n’est pas forcément une souffrance. Et ça ne m’empêche pas de pouvoir entrer dans tous les milieux et de me sentir à l’aise partout. (Renée, Angers)

Mais les ateliers ne sont pas seulement au bénéfice de celles et ceux qui y participent. Ils sont fondamentalement la manière qu’a NAJE de chercher à comprendre le monde, à travers la multitude d’histoires apportées par des gens, ordinaires ou pas. C’est en quelque sorte un grand laboratoire social.

Construire tous les spectacles de la compagnie à partir de situations vécues et racontées par des opprimés, c’est-à-dire de celles et ceux qui se trouvent dans une situation de domination (une situation où le rapport de forces n’est pas équilibré), cela ne veut pas dire que NAJE sacralise la parole des invisibles ou les enferme dans un « entre-soi ». Ainsi les ateliers que mène la compagnie se font souvent avec des publics « mixtes » : à Montataire (Oise), un travail sur la démocratie participative a associé des habitants des quartiers populaires, des salariés de la ville et des élus (y compris le maire lui-même !). À Besançon, un atelier monté à la demande du conseil départemental a rassemblé à la fois des éducatrices et des mères de famille suivies par l’Aide sociale à l’enfance (ASE). À Marseille, la compagnie a animé pendant trois ans un atelier qui mêlait des habitants des quartiers Nord et des élèves policiers en formation. « C’était passionnant de travailler sur les oppressions vécues par les uns et les autres, se souvient Fabienne Brugel : celui qui est contrôlé par la police trop souvent, celle qui n’arrive pas à se faire protéger lorsqu’elle en a besoin, mais aussi le policier qui se voit imposer de saisir les pommes de terre d’un vendeur à la sauvette parce qu’il faut faire du chiffre… On a fini par se trouver des objectifs communs et produire un spectacle intéressant pour d’autres policiers et d’autres habitants. »

Il faut un peu de temps pour qu’un atelier déploie sa pleine mesure. Parfois, au début, les gens racontent des histoires mineures par rapport à celles qu’ils vont raconter ensuite. La confiance dans les autres et l’installation de ce que c’est qu’un groupe de Théâtre de l’Opprimé n’est pas encore là. Il faut du temps avant d’avoir créé avec le groupe un certain rapport qui fait que l’on peut passer au noyau dur des choses…

L’âme de la compagnie : ses grands chantiers annuels

L’atelier terminé, il arrive que certains des invisibles qui y ont pris part aient envie d’aller plus loin, de participer plus régulièrement à l’aventure de la compagnie. C’est à leur attention que NAJE a inventé ce qu’elle appelle « les grands chantiers nationaux » : une cinquantaine de citoyens et une dizaine de comédiens réunis pendant une trentaine de jours (répartis sur huit mois) pour un travail d’éducation populaire, de formation et de création collective d’un spectacle de théâtre-forum sur un grand sujet de société. Au fil des ans, la compagnie a ainsi travaillé sur la mondialisation, la démocratie locale, les médias, les rapports femmes-hommes, le système de santé, la grande précarité, les sans-papiers, l’organisation collective des pauvres, les services publics, les normes, la propagande, le travail, la famille, la patrie, les classes sociales, etc.

J’en suis à mon 15e chantier de suite ! Le théâtre, maintenant, c’est une partie de moi-même. Quand je joue devant des gens, je me sens grandie. Ce n’est plus seulement Noëlla qui joue, je sens quelque chose qui me dépasse. (Noëlla, Villemomble)

Sur toutes ces questions, il s’agit d’abord de constituer le point de vue des citoyens, notamment celui des opprimés, plutôt que de vouloir leur apporter d’en haut la bonne parole. Mais dans chacun de ces chantiers, « populaires » et « classes moyennes » se côtoient, les représentations des uns et des autres se croisent, des déplacements des regards se produisent, aboutissant au fil des semaines à une réflexion commune, traduite par un accord général sur le texte du spectacle.

Si les histoires réelles constituent la trame des spectacles, la compagnie cherche toujours à les croiser avec les analyses de « spécialistes » de la question (chercheurs, militants, etc.). Pour chaque grand chantier, les quatre premiers week-ends sont consacrés à accueillir ces intervenants extérieurs afin qu’ils apportent le fruit de leur expérience. Sur Les invisibles, le groupe a ainsi accueilli Miguel Benasayag (philosophe), Marc Hatzfeld (sociologue ayant travaillé sur les SDF), Évelyne Perrin (sociologue et membre du collectif Stop précarité), Françoise Ferrand (ATD Quart-monde), Pedro Meca (fondateur de « La Moquette » lieu de rencontre entre SDF et ADF), Annie Pourre (militante de Droit au Logement), Anne Rambach (auteur du livre Les intellos précaires) et Paola Antezana (qui a participé à la « guerre de l’eau » en 2001 en Bolivie).

Quand je viens pour un week-end du chantier, je rencontre des gens de milieux sociaux très différents de ceux de Besançon. Au fil du travail sur la famille, j’ai bougé dans ma manière de voir les choses. Les questions d’héritage, je ne connaissais pas. Le viol, je n’y avais jamais pensé non plus. L’homosexualité, je n’avais pas encore rencontré de gens confrontés à cela. Quant à la question de l’hébergement, je n’avais jamais vu autant de solidarité ! (Khadija, Besançon)

Il arrive que le chantier se prolonge par une intervention auprès d’une institution. Juste après le spectacle Les invisibles, l’Enact (École nationale d’application des cadres territoriaux) d’Angers a organisé un séminaire de trois jours sur la démocratie participative pour 180 cadres de la fonction publique territoriale. Onze participants des Invisibles y ont été invités afin de représenter les habitants et ont pris une grande part dans les travaux. Ces « invisibles », pour un temps au moins, sont devenus des « experts ».

Pour aller plus loin

• Cet article est largement inspiré du livre « Nous n’Abandonnerons Jamais l’Espoir : vingt ans de Théâtre de l’Opprimé », publié en 2017 par Loco/L’atelier d’édition pour marquer les 20 ans de la compagnie. Vous pouvez le commander (20 €, plus frais de port) en envoyant un mail à : compagnienaje92@gmail.com

• On peut trouver en librairie les livres d’Augusto Boal :
- Jeux pour acteurs et non-acteurs ;
- Théâtre de l’Opprimé ;
- L’arc-en-ciel du désir.

• Site : http://www.compagnie-naje.fr/

• Facebook : http://www.facebook.com/NAJE.France

• Twitter : http://twitter.com/CieNaje

×

A lire aussi