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Communes rurales : dans les coulisses des projets d’adaptations au changement climatique

Le 4 janvier 2023

Les projets d’adaptations au changement climatique et aux mutations économiques démarrés dans la commune du Luc et envisagés dans le massif des Maures afin de bâtir des territoires résilients dans leur globalité montrent comment les communes rurales s’emparent de ces questions complexes.

Ce sont d’abord, et avant tout, les convictions qui portent ces projets : ici, celles d’un agriculteur à la recherche de sens dans son métier et pour lequel « le bruit de fond » en faveur de l’agroforesterie, qui vient de la base, constitue un acte politique, au sens de « la vie de la cité », comme l’entendait les anciens Grecs ; là, celles d’élus œuvrant en faveur de la biodiversité enseignée dans les écoles, pour davantage de nature en vile ; ou encore qui se battent pour qu’un massif retrouve enfin sa vitalité après l’exode rural à partir des années 1950-1960. Dans tous les cas, point d’utopie ou d’écologie de salon : ces innovations du quotidien sont issues de la terre, ou en rapport étroit avec elle, et sont susceptibles d’apporter des réponses à la sécheresse, aux incendies, tout en générant de nouvelles filières économiques dans la gestion des déchets, le développement du liège, la production d’engrais ou de plants et semences locales. Des projets qui courent sur plusieurs années, impliquent différents acteurs, y compris les citoyens des communes concernées et nécessitent souvent l’intervention d’un facilitateur pour, notamment, aider à « garder le cap ». Cependant, les grandes difficultés se situent ailleurs : dans la vision technique et technocratique des sujets, l’alourdissement des processus de décision (intercommunalités, loi NOTRe1, etc.) et les mentalités des citoyens qui, pour certains, souhaitent un environnement urbain totalement maîtrisé par l’humain, sans un brin d’herbe qui dépasse, alors que d’autres veulent voir davantage de nature en ville. Quatre témoignages nous emmènent dans les coulisses de ces univers ruraux en mouvement.

Les mentalités des citoyens qui, pour certains, souhaitent un environnement urbain totalement maîtrisé par l’humain, sans un brin d’herbe qui dépasse, alors que d’autres veulent voir davantage de nature en ville.

Séverine Cachod,
présidente et facilitatrice au sein d’ImmaTerra

Quel est le positionnement d’ImmaTerra ?

Depuis 2014, notre coopérative ImmaTerra met au cœur de ses accompagnements et de son organisation le principe « d’efficience économique », où comment atteindre un résultat avec plus de qualités ; comment en utiliser « beaucoup moins, pour faire beaucoup mieux » ? De la définition de la stratégie à la validation de nouveaux modèles économiques, en passant par l’accompagnement d’expérimentations, notre pratique permet la mise en œuvre de ces nouveaux modèles économiques.

C’est pourquoi nous sommes aux côtés d’acteurs tels que l’association Les rÉsilients2 sur le territoire du Luc (Var). Elle a pour intention d’accompagner les territoires et les acteurs dans les transitions pour impulser le pouvoir d’agir et faire communs ensemble, pour une société soutenable, autour d’un collectif d’agriculteurs pour développer l’agroécologie. Toutefois, cette action, si elle est importante, ne suffirait pas, à elle seule, à faire aboutir un projet de résilience à l’échelle territoriale. Prenons ce territoire, il doit faire face à deux types de risques : la ressource en eau et les risques inondations et incendies. À cela vient s’ajouter, avec les effets du changement climatique, la sécheresse aux impacts forts sur les productions agricoles et donc alimentaires.

En quoi consiste cette approche globale ?

Traiter de telles problématiques implique forcément bien d’autres acteurs, au-delà des agriculteurs, à commencer par les élus locaux pour impulser une dynamique, mais aussi les agents municipaux, les commerçants, les artisans, les entreprises, les citoyens, les écoles, etc. Cela d’autant plus que les enjeux économiques sont tout autant essentiels pour le territoire : le foncier qui augmente fortement et met en danger les petits producteurs historiques, le besoin de créer de nouveaux emplois avec l’émergence de nouvelles filières locales et vertes, la rémunération des agriculteurs, etc. Nous accompagnons cette mise en œuvre, grâce à une méthodologie en creative common, une approche globale, car les traditionnels silos de compétences peuvent être limitant.

Nous mobilisons nos méthodologies pour faire émerger les enjeux communs, déterminer les rôles de chacun, animer, co-construire, organiser les projets et notamment prototyper des modèles économiques soutenables. En outre, ImmaTerra aide les parties prenantes non seulement à se fédérer, mais aussi à garder le cap ce qui n’est pas évident, car il s’agit de projets sur du temps long où les aléas peuvent être nombreux et où il est nécessaire d’accompagner le changement individuel et collectif. Ce qui signifie également trouver les fonds nécessaires au financement de ce type de projet, du basculement de la finance verte.

Outre l’aspect facilitateur de votre démarche, vous prônez l’instauration d’une économie de la fonctionnalité. En quoi cela consiste-t-il ?

Il s’agit de repenser tout ce qui fait vraiment la valeur ajoutée d’une activité économique et donc de viser à rémunérer celles et ceux qui, par leurs actions, génèrent des bénéfices d’usages, participent à la préservation de communs, par exemple ici, la préservation, la régénération de l’eau ou encore du vivant et de la fonctionnalité des sols. Nous estimons que la production des agriculteurs devrait faire l’objet d’une rémunération calculée non en fonction d’une approche classique au kilo, à la tonne, ou autre, mais en fonction de l’efficience des effets utiles. La ressource en eau, devenue une question de société, nous oblige à réfléchir à nos usages et à en mesurer les impacts, activer des mutations économiques nécessaires pour accélérer les transitions3 et ainsi tendre vers une répartition équitable de la valeur créée. Ainsi les agriculteurs du Luc pourraient être rémunérés par rapport à leurs impacts sur la ressource et la consommation d’eau, leurs taux de séquestration carbone, etc. La création d’indicateurs pour monétiser ces bénéfices d’usages fera également l’objet d’une co-construction avec Les rÉsilients.

Lionel Asin,
viticulteur et président de la cave coopérative Les Vignerons du Luc

Pourquoi vous être engagé dans des pratiques agricoles innovantes, tandis que les ventes de rosé ne se sont jamais aussi bien portées, compte tenu des températures élevées durant l’été 2022 ?

Je rappellerai tout d’abord que le climat méditerranéen est devenu extrême au fil des années avec, par exemple, davantage d’épisodes orageux de forte intensité. Au cours des dix dernières années, nous avons connu trois inondations importantes et un incendie majeur en 2021. Le changement climatique nous amène à réfléchir sur nos pratiques afin d’avoir une activité en phase avec ce qui va nous arriver. Utiliser moins d’intrants chimiques, se tourner vers l’agroforesterie pour être plus résilient sont des virages, voire des révolutions, chaque génération faisant la sienne, qui donnent du sens à mon métier.

Mon objectif est en apparence simple : obtenir dans mes parcelles un sol vivant comme dans une forêt. Pour ce faire, nous pratiquons le couvert végétal afin d’occuper les sols et la plantation d’arbres dans mes vignes à hauteur de 5 % des surfaces que j’exploite pour apporter de l’ombre, retrouver le biotope originel et favoriser la biodiversité ce qui contribue, par exemple, en faisant venir les oiseaux et les chauves-souris, à diminuer les insectes ravageurs de la vigne. J’ajouterai par rapport à votre remarque sur les ventes qu’il vaut mieux investir en période faste qu’en période de basses eaux. À propos d’eau, j’aimerais souligner que les actions menées dans mes vignes et notamment les 1 500 arbres sur 4 hectares que j’ai plantés dans mes parcelles depuis deux ans me permettront de ne pas arroser mes vignes !

Vous êtes membre du collectif Les rÉsilients : quels liens faites-vous entre votre action en tant qu’agriculteur sur vos parcelles et une approche collective de la résilience à l’échelle du territoire ?

J’ai participé l’année dernière à un projet d’aménagement sur 5 hectares dans la plaine des Maures. Bon nombre d’acteurs étaient concernés et se sont retrouvés en conflit tels que nous avec la réserve naturelle. À force de concertation menée avec une pluralité d’acteurs, nous sommes arrivés à un résultat satisfaisant pour tous. Cette expérience a constitué pour moi une sorte de déclic : au lieu d’opposer constamment les différentes catégories de la société comme jeune/vieux, agriculteurs/urbains, etc., mieux vaut travailler ensemble. L’exemple de l’eau s’inscrit tout à fait dans cette philosophie du vivre ensemble : en cas de fortes précipitations l’eau n’arrose pas seulement Le Luc, mais aussi la commune voisine de Roquebrune. Par mes actions en faveur de l’agroécologie sur mes parcelles, et celles des autres membres de l’association, qui visent notamment à permettre à l’eau de mieux s’infiltrer dans la terre, nous aurons ainsi contribué, à notre niveau, à diminuer le risque d’inondation à l’échelle du territoire. Quant au couvert végétal, cela permet de stocker du carbone et donc d’afficher un bilan carbone positif pour notre activité, ce qui, là encore, est bon pour la société.

Vous parlez de vivre ensemble : par quels types d’actions tissez-vous des liens et faites-vous société ?

Les rÉsilients sont effectivement partis de l’agriculture puis ont étendu leurs initiatives à l’ensemble de la commune. Nous avons, par exemple, pour objectif de planter 25 000 arbres sur cinq ans. Nous sommes tout d’abord allés voir les élus locaux pour leur faire de nos projets avec pour but de co-construire des initiatives avec eux. Nous avons projeté un documentaire sur l’agroforesterie suivi d’un débat. Certes, le temps électoral n’est pas le même que celui des agriculteurs, mais globalement cela s’est bien passé. Le soutien des élus se fera à partir des espaces verts communaux, d’une aide logistique ainsi qu’au niveau des demandes de subventions.

Outre des formations spécifiques et personnalisées pour les agriculteurs, nous allons travailler avec les écoles de la commune pour sensibiliser les enfants à l’agroforesterie et leur permettre de « mettre les mains dans la terre ». Des actions de recensement des essences d’arbres fruitiers sur la commune et d’échanges de savoirs avec les anciens pour réapprendre à greffer sont également prévues. Enfin, une action de communication sur notre projet sous forme d’un documentaire est programmée, ce qui permettra de donner une image positive du territoire.

Christine Amrane,
présidente du syndicat mixte du massif des Maures et maire de Collobrières (Var)

Dans un territoire soumis au risque incendie qui, si l’on en croit les experts, ne peut que s’accroître en raison du changement climatique, comment abordez-vous le problème de la résilience territoriale ?

Le risque d’incendie s’il est réel, comme le rappelle le grand incendie qu’a connu le massif des Maures en 2003, n’est toutefois pas une fatalité. Il est possible de le réduire fortement à condition de redonner vie à l’économie dans le massif ! Mais pour cela, il faut à nouveau exploiter les 51 000 hectares de la forêt de liège ainsi que les 3 000 hectares de châtaigneraie qui sont à l’abandon depuis des décennies en raison de l’exode rural depuis les années 1950-1960. Pourtant, durant plusieurs siècles, les habitants du massif ont entretenu ces forêts, car ils en tiraient des revenus qui étaient liés à des saisonnalités : juin pour le liège et novembre pour la châtaigne, puis le thym. Il existait également de nombreuses scieries au sein du massif qui fournissaient quantité de produits. Le massif était donc régulièrement entretenu, le liège était enlevé ce qui permettait son développement alors que si rien n’est fait, l’arbre se fragilise et il brûle. Profitant de cette fragilité, des espèces invasives comme le mimosa ont envahi la forêt alors que celui-ci, contrairement au liège, brûle très bien. Je tiens à souligner que lorsque l’on examine des cartes des incendies de forêt des années 1960 en les recoupant avec les cartes des châtaigneraies du massif, on s’aperçoit, comme par hasard, qu’aucun incendie n’a ravagé ces secteurs ! Il faudrait d’ailleurs trouver un système de financement pour service rendu à la nature, sous forme de déduction fiscale ou de paiement, à ceux qui entretiendraient ces châtaigneraies. Je rappelle au passage que 70 % du massif appartiennent à des propriétaires privés.

Que préconisez-vous pour ramener la vie économique dans le massif ?

Afin de sortir notre territoire des Maures de son sommeil, nous avons besoin d’une vue d’ensemble sur ce que l’on souhaite préserver, certains arbres ont trois ou quatre cents ans ! Comment y parvenir ? Avec quel financement – le tout porté par une vision à long terme, sur vingt ou trente ans – sans tout remettre systématiquement en cause ? Concrètement, cela passe par une charte forestière favorisant le développement du liège, de la châtaigne, de l’agroforesterie sans oublier le pâturage. Dans cette optique, un plan de réhabilitation du liège devra prévoir l’enlèvement du liège mâle et le développement du liège femelle qui sera exploitable dans sept ou huit ans. Toutefois, il ne s’agit pas seulement de préserver la forêt. Le liège est une véritable source de développement économique et la fabrication de bouchons ne constitue pas son unique débouché. Le liège mâle est, par exemple, utilisé comme matériau isolant et le liège femelle rentre dans la fabrication de nombreux produits y compris dans des secteurs de pointes. Au Portugal, le liège sert à la confection de chaussures et il est même transformé quasiment en tissu ! Il y a donc une véritable filière à créer qui passe notamment par l’élaboration de circuits courts. Voilà en outre de quoi favoriser l’emploi dans le territoire des Maures où les villages sont touchés par le chômage.

Vous sentez-vous soutenus dans ce projet de longue haleine associant développement économique et préservation de l’environnement ?

Mobiliser les énergies pour la préservation, le développement, la formation, etc. : tel est l’un des rôles principaux du syndicat mixte du massif des Maures. Pour pouvoir lancer ces différents chantiers, mon souhait est l’élaboration d’un plan d’action plus immédiat en dépit des différents processus de décision, bien moins rapides que le changement climatique ! Quant au rôle d’organismes comme l’Office national des forêts (ONF), je pense qu’ils font preuve d’une vision trop universelle de la forêt. Le massif des Maures n’est pas celui des Vosges ou du Jura qui peuvent supporter des coupes rases, que j’ai d’ailleurs refusées, en outre le turn-over de leurs effectifs empêche de travailler avec des interlocuteurs sur le long terme. Le défi climatique pour le massif des Maures consiste à s’adapter, pas à exploiter la forêt de façon systématique, industrielle comme pour d’autres massifs.

Guillaume Beaugey,
conseiller municipal de la commune du Luc (Var)

Pour une commune rurale telle que Le Luc que signifie la transition écologique et notamment l’agroforesterie ?

La résilience du territoire, mais aussi l’adaptation au changement climatique, passe par de nombreuses innovations sociales et économiques portées par des techniques innovantes telles que l’agroforesterie. La participation de tous les acteurs (citoyens, enfants, entreprises, agriculteurs, etc.) à la démocratie locale est essentielle pour faire face à ce défi.

Ingénieur en horticulture, j’ai été formé selon les méthodes conventionnelles. J’avais donc peu de connaissances en agroforesterie, alors qu’actuellement ce sujet a le vent en poupe. Mais lorsque M. Asin (p. 25) est venu nous voir en juillet 2021 pour nous présenter le projet de l’association Les rÉsilients, la commune a été immédiatement sensibilisée à ce sujet. À titre personnel, je suis d’ailleurs devenu membre des rÉsilients.

L’agroforesterie permet en effet de résoudre un certain nombre de problèmes auxquels nous sommes confrontés dans des proportions de plus en plus inquiétantes, telles que sécheresse et inondation, mais aussi elle nous rend moins dépendants du gaz ! Depuis le début du conflit en Ukraine, l’engrais nécessaire aux cultures coûte à un agriculteur quatre fois plus cher qu’avant la guerre !

L’agroforesterie c’est aussi comment mieux fixer l’azote et enrichir la terre naturellement, ce qui implique des sols plus perméables pour une plus grande infiltration de l’eau, du stockage du CO2, etc. : les plantes, les couverts végétaux offrent aussi de nombreux avantages, à condition de bien maîtriser ces nouveaux savoirs, car on travaille avec un sol vivant. Rien à voir avec des molécules fabriqués en laboratoire !

Quelles actions allez-vous entreprendre ?

Avec l’association, notre ambition est forte. Par exemple, nous aimerions faire baisser d’ici quelques années les températures en ville grâce à l’agroécologie. Un spécialiste de l’agroforesterie nous accompagne dans cette démarche.

En tant qu’élus, avec le soutien de M. Lain, notre maire, nous souhaiterions entrer dans une logique de déperméabilisation des sols dans les écoles, par exemple. Ce projet est, pour l’heure, au stade de l’étude, en sachant que les nouvelles réglementations en matière d’artificialisation des sols vont changer la donne dans ce domaine en diminuant les surfaces bétonnées en ville.

À propos d’école nous avons déjà engagé plusieurs actions pour les enfants, tels que les ateliers jardinage où sera introduite l’agroécologie, mais aussi l’organisation d’une journée biodiversité où les enfants sèment des graines ou plantent dans les haies de vignes. Pour les élèves d’une classe de CM1, une aire terrestre éducative a été mise en place pour deux ans sur un terrain d’un hectare pour y assurer la préservation de la biodiversité en aménageant ce lieu.

Au niveau des mutations économiques du territoire, comment vous positionnez-vous ?

S’agissant de la viticulture, la commune n’a pas, contrairement à l’intercommunalité ou l’État, de délégation. Notre rôle réside essentiellement dans l’animation et le développement de formation pour les professionnels à l’agroforesterie. Un important domaine agricole, un maraîcher et un producteur de spiruline vont ainsi passer à l’agroforesterie.

Par ailleurs, pour planter des arbres, il vaut mieux privilégier de plants forestiers locaux plutôt que de les importer. Pour les plantes servant aux couverts végétaux que j’ai évoqués précédemment, nous avons, là encore, besoin de semences locales. Dans le cadre d’une création de filière initiée par Les rÉsilients avec le soutien de la société ImmaTerra, nous réunissons les pépiniéristes de la région. L’un d’eux, situé à une trentaine de kilomètres du Luc, a fait part de son intérêt. La commune soutient de telles initiatives susceptibles de créer des emplois tant en termes de sécurisation des activités existantes que de diversification.

Enfin en matière d’utilisation des déchets, pour en faire du compost pour l’agriculture, nous avançons dans deux directions.

Tout d’abord pour le grand public. Pour la récupération des déchets verts nous avons commencé à travailler avec l’intercommunalité, compétente pour la gestion des déchets. Ce dossier est complexe avec ses aspects à la fois économiques et techniques. Cette collecte que les communes payent au poids s’avère en effet très coûteuse. Comment, dès lors, enlever toutes les matières organiques présente dans les poubelles afin d’alléger leur poids et donc réduire leur coût de retraitement ? Cette matière première, considérée aujourd’hui comme un déchet, est une mine d’or pour l’agriculture, pour fertiliser les sols. Tout le monde serait gagnant à trier et valoriser ces déchets organiques au lieu de les enfouir.

L’autre solution consiste aussi en la récupération des déchets organiques des écoles, du collège et de l’hôpital, où il existe beaucoup de gaspillage. Une autre filière à construire…

J’aimerais conclure sur un point, crucial : les freins au changement ! Le plus compliqué ne réside pas dans les solutions qui existent. C’est le changement des mentalités. On voit aujourd’hui deux courants en confrontation parmi les citoyens avec d’une part ceux qui souhaitent voir davantage de nature en ville et d’autre part ceux qui ne veulent pas voir un brin d’herbe dépasser. Tout est question de compromis. Et pour citer Jay Inslee, gouverneur de l’État de Washington, « nous sommes la première génération qui ressent l’effet du changement climatique et certainement la dernière à pouvoir y faire quelque chose ».

Plus qu’une incantation, le temps de l’action est peut-être arrivé !

  1. L. n2015-991, 7 août 2015, portant nouvelle organisation territoriale de la République, dite « loi NOTRe ».
  2. https://www.gralon.net/mairies-france/var/association-les-resilients---territoires-locaux--globaux-et-singuliers-le-luc_W833008316.htm
  3. Les transitions sont des processus de transformation qui concernent à la fois les acteurs et les territoires. Pour répondre aux nombreux défis techniques, organisationnels ou économiques qui se posent, il est nécessaire d’interroger l’articulation entre les politiques publiques et les initiatives collectives dans les territoires.
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