Loïg Chesnais-Girard : « La crise liée au covid-19 va accélérer la transformation numérique du territoire »

Loïg Chesnais-Girard
Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne
©Thomas Crabot - Région Bretagne
Le 29 juin 2020

Président de la région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard, revient sur l’impact de la crise liée à la pandémie de covid-19 sur la stratégie numérique de la région Bretagne adoptée en février 2020.

Quel va être l’impact de la crise liée à la pandémie de covid-19 sur votre stratégie numérique ?

Il est encore tôt pour tirer toutes les conséquences de ce nous vivons en ce moment, mais nous constatons que nos vies quotidienne et professionnelle se sont retrouvées très dépendantes des outils numériques et de la qualité de notre connexion. Imaginons un instant la même période de confinement sans le numérique, sans Internet et sans nos smartphones ? En complémentarité du déploiement de la fibre pour tous en Bretagne, projet d’intérêt régional, notre stratégie numérique a posé un certain nombre de constats et proposé un plan d’action qui restent particulièrement pertinent, je pense aux enjeux relatifs à la souveraineté numérique, à la gouvernance des données et bien sûr aux enjeux d’inclusion, d’éducation de formation au numérique. Autre sujet, celui de la modernisation de l’action publique, du management, de l’organisation pyramidale de la hiérarchie. Les crises ont tendance à accélérer les transformations (management, organisation du travail, numérique, etc.).

Agir sous contrainte peut être positif pour développer les initiatives, accélérer l’innovation ou encore faire plus simple, plus rapidement. C’est ce que nous a montré cette crise sanitaire. Les contraintes budgétaires et environnementales qui se profilent peuvent aussi être une chance pour mieux agir.

Un modèle numérique de confiance, résilient et durable est-il possible après la crise liée au covid-19 ?

Oui, c’est un modèle possible mais à condition de continuer à le promouvoir et de réussir à le mettre en œuvre. En matière de numérique responsable, nous avons pris des engagements que nous tiendrons : nous nous inscrivons dans un process de labellisation promu par l’Institut du numérique responsable qui vise à réduire l’empreinte écologique, économique et sociale du numériques. Nous menons aussi une réflexion sur le réemploi de nos matériels informatiques afin de l’organiser sur le territoire régional et de mobiliser les acteurs de cette filière. Il apparaît aussi clairement en cette période de crise que le rôle des acteurs publics comme tiers de confiance est essentiel. Nous devrons être collectivement exemplaires pour répondre à ces nombreux enjeux.

Selon vous, les territoires, les villes et les régions sont-elles les mieux placés pour s’organiser face aux chocs socio-économiques et environnementaux ?

Au cours de cette crise, j’ai fait le choix de travailler en étroite collaboration avec l’État en région et avec l’ensemble des collectivités bretonnes. Les citoyens n’auraient pas compris que chacun travaille dans son coin. Pour autant, s’il faut toujours un État qui fixe des orientations, il faut aussi des collectivités en capacités d’agir. Je continue donc de porter le sujet de la décentralisation et de la différenciation car dans cette crise il faut pouvoir agir massivement tout en agissant au plus proche du terrain.

À lire en complément :

Lire en complément de cette interview l'article "Comment la Bretagne fait coïncider la stratégie régionale avec la stratégie numérique" de Céline Faivre, directrice générale adjointe numérique, achat et juridique de la région Bretagne.

Un article à retrouver dans le numéro 14 "Quelle sobriété numérique dans les territoires ?"

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