Revue

Cartoscopie

Patrimoine mondial de l’UNESCO, du label à l’outil de développement territorial

Lascaux
Cette grotte célèbre fait partie d’un ensemble inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 1979 : « Les sites préhistoriques et grottes ornées de la vallée de la Vézère ». Le périmètre inscrit de la Vallée de la Vézère comprend pas moins de 150 gisements remontant jusqu’au Paléolithique et une trentaine de grottes ornées ! C’est un témoignage exceptionnel de l’histoire de l’humanité.
©Lascaux
Le 10 mai 2023

De la cathédrale de Chartres à la baguette de pain en passant par le gwoka ou encore le Val de Loire, 75 biens sont inscrits sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel et la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Qu’implique cette labellisation pour les sites concernés en France et qu’apporte-telle aux territoires ?

« Outre la fierté d’une telle reconnaissance, l’enthousiasme d’une inscription sur la Liste révèle également les attentes des pays et territoires d’un développement économique et local grâce au développement espéré du tourisme international. » 1

Depuis 1978, l’UNESCO inscrit dans sa liste du patrimoine mondial des biens, culturels et naturels, ayant une valeur exceptionnelle pour l’humanité. Parmi les 1154 biens inscrits, 49 concernent la France. 26 autres éléments culturels sont recensés au sein de la liste représentative du patrimoine culturel immatériel. Souvent menacés, les sites et les pratiques culturelles recensés doivent faire l’objet de politiques de protection ambitieuses. Fédérés par l’association des biens français inscrits au patrimoine mondial, la gouvernance des sites implique en général une structure dédiée et une collaboration étroite entre acteurs locaux et services de l’État (ministères compétents, DRAC2).

À partir des années 2000, cette inscription revêt une valeur concrète encore plus forte avec l’instauration d’un périmètre de préservation et parfois d’une zone tampon, mais aussi – et surtout – l’exigence d’un plan de gestion dès le stade de la candidature. Ce plan de gestion concerne notamment la gouvernance et propose une vision à long terme des enjeux associés. Il évoque aussi des aspects liés à la valorisation du site et aux objectifs de définition d’un « futur souhaitable » pour le territoire et ses habitants. En raison de la grande diversité des biens inscrits, le plan de gestion peut également faire apparaître une volonté d’articuler cette labellisation avec une approche plus globale du territoire.

La journée d’échange organisée le 24 mai 2022 à la Cité de l’architecture et du patrimoine, avec la Mission bassin minier et l’Atelier d’architecture Philippe Prost, témoigne de cette volonté des sites de se considérer comme un outil de développement ou un levier pour de nouvelles dynamiques. Intitulée « L’héritage comme ressource. Réussir une transition juste : Le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais », elle se proposait d’interroger l’impact et les défis dix ans après l’inscription du site sur la liste de l’UNESCO.

Pour revoir le replay de cette journée :

Sources : Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, ministère de la Culture, UNESCO.

  1. Gravari-Barbas M. et Jacquot S., Atlas mondial du tourisme et des loisirs, 2018, Autrement.
  2. Direction régionale des affaires culturelles (DRAC).
×

A lire aussi