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ActualitésArchitecture et paysage : Versailles explore la « ville vivante »

Du 6 mai au 13 juillet 2025, la ville de Versailles accueille la troisième édition de la Biennale d’architecture et de paysage d’Île-de-France (Bap!). Après « L’homme, la nature et la ville » en 2019 et « Terre et ville » en 2022, cette nouvelle édition est placée sous le signe de « La ville vivante ».
Neuf expositions dans des lieux emblématiques de Versailles et un pavillon en bois massif "La petite Agora de la métropole du Grand Paris" invitent à repenser nos modes d’habiter et la place de la nature en ville pour faire face au réchauffement climatique. La Bap! s'adresse à un large public, pas seulement aux experts. L'idée est de rendre les questions d'architecture et de paysage accessibles.
Près de 250 000 visiteurs sont attendus avec pour objectif de les sensibiliser sur la nécessité de changer d'approche pour mieux prendre soin des villes et des paysages dans un contexte de hausse des températures (+ 4 degrés à l'horizon 2100).
La Bap! est un événement qui se déroule à Versailles et qui explore les thématiques liées à l'architecture, au paysage et à l'urbanisme. Pour sa troisième édition, qui a lieu du 6 mai au 13 juillet 2025, le thème central est "La ville vivante". Ce thème met l'accent sur la préservation du vivant sous toutes ses formes et l'importance de créer un environnement harmonieux et durable, notamment face au changement climatique et à la raréfaction des ressources. Il s'agit de passer d'une logique de prédation de la nature à une approche de soin et de réparation des villes.
Le changement climatique, fil conducteur de la Bap! 2025
Neuf expositions déployées dans les lieux emblématiques de la ville, situés à proximité du Château de Versailles, explorent les défis de l'architecture, du paysage et de l'urbanisme face au changement climatique. Intervenant en conférence de presse lundi 5 mai 2025, François de Mazières, Commissaire général de la Biennale et maire de Versailles, considère qu'il est devenu nécessaire de se mobiliser à nouveau autour de ces questions dans le contexte marqué par l'arrivée au pouvoir de Donald Trump où la question environnementale est devenue presque secondaire.
On a l'impression que l'urgence climatique n'est plus là. Avec l'effondrement de la construction en France ces deux dernières années et des maires complètement découragées parce que construire est devenu très difficile, avec peu de financement et une accumulation de normes compliquées à gérer, cette Biennale de l'architecture et du paysage (Bap!) a valeur de témoignage », a précisé le maire de Versailles.
Selon Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France qui porte cet événement, «cette Biennale s'inscrit pleinement dans l'action de la Région en matière de lutte contre le réchauffement climatique, tant pour la prévention que pour l'adaptation.» Elle la décrit comme une "autre écologie", qui ne s'oppose pas à la construction ou à l'architecture, mais cherche à régénérer, rendre plus intelligente, résiliente et belle la planète.
Cinq grandes expositions pour présenter des solutions et imaginer des villes plus durables
Quelles solutions pour réparer, transformer, et adapter durablement nos villes face aux dérèglements climatiques ? Comment les modèles architecturaux des climats subtropicaux peuvent inspirer l’avenir des architectes des villes nordiques ? Comment agir sur un paysage en perpétuel mouvement pour mieux habiter le monde de demain ? Comment chaque condition urbaine existante peut être transformée en un climat amélioré ? Quelle sont les grandes transformations urbaines qui ont marqué la ville de Versailles ces vingt dernières années? Cinq grandes expositions tentent d'apporter des éléments de réponse à ces grandes questions.
Nous… le Climat
Installée au cœur du Potager du Roi, modèle de jardin nourricier à la française et lieu historique de l’École nationale supérieure de paysage, cette exposition à ciel ouvert explore le rôle des paysagistes face aux défis climatiques. Une table de 300 mètres de long traverse le potager, invitant à comprendre le paysage comme levier d'action. Elle permet d'explorer la complexité du vivant et mieux comprendre l’engagement des paysagistes-concepteurs et de leurs partenaires, qui, ensemble, façonnent des territoires résilients pour repenser nos espaces de vie face aux enjeux écologiques et sociaux. Les visiteurs peuvent même marcher sur l'eau au gré des différentes tables thématiques. C'est une exposition qui invite à ressentir, comprendre et agir collectivement. Elle est portée par l'Agence TER (Henri Bava, Michel Hössler, Olivier Philippe).
4° Celsius entre toi et moi
Présentée à l'École nationale supérieure d’architecture de Versailles, cette exposition aborde l'adaptation de l'architecture aux climats futurs. Face à une augmentation de température estimée à +4°C d'ici 2100 en France, transformant le climat tempéré en un climat subtropical, l'exposition suggère aux architectes des villes nordiques de s'inspirer des modèles architecturaux et urbains adaptés aux climats plus chauds du Sud (Espagne, Italie, Afrique du Nord, Mexique, Tunisie). Elle montre des solutions historiques, des réalisations contemporaines et des projections pour 2100.
Tout garder/tout changer. Réparer et prendre soin des villes
Accueillie à l'ancienne poste de Versailles, récemment ouverte pour les Jeux Olympiques, cette exposition aborde les solutions pour réparer, transformer et adapter durablement nos villes face aux crises climatiques, de biodiversité et de pénurie de ressources. À travers neuf récits, illustrés par l’artiste Coline Hégron, les visiteurs peuvent découvrir des projets novateurs en architecture, urbanisme et paysage qui répondent aux grands enjeux contemporains comme les risques d’inondations, la fragmentation sociale, le réemploi et les matériaux biosourcés, la transformation de bâtiments existants et de zones commerciales, et l’évolution des tissus pavillonnaires.. Sa scénographie réutilise des matériaux, notamment des portes de chambres du Village des Athlètes des JOP 2024, leur offrant une nouvelle vie. L'exposition, portée par L’Institut Paris Région, est co-commissariée par Cécile Diguet et Christine Leconte et vise à s'adresser au grand public, y compris les enfants.
Changer les Climats
Située au musée Lambinet, cette exposition, portée par le Bureau Bas Smets, explore comment l'architecture du paysage peut répondre aux défis climatiques en créant des microclimats résilients au sein des villes. Bas Smets présente des projets concrets démontrant comment transformer l'environnement bâti en écologie urbaine. Des études sur l'adaptation climatique de New York et Paris y sont présentées, ainsi qu'une grande maquette du projet des abords de Notre-Dame de Paris illustrant les solutions climatiques envisagées.
Versailles avant-après 2010-2030
L'Espace Richaud accueille cette exposition, portée par la ville de Versailles, qui documente vingt ans de transformations urbaines dans la cité royale. À travers un prisme visuel percutant du "avant-après", l'exposition montre comment Versailles allie valorisation du patrimoine et architecture contemporaine, intégrant végétalisation et développement durable. Le commissaire est Guillaume Lebigre.
Outre ces expositions socles, la biennale présente quatre expositions photographiques sur le renouveau des lycées franciliens, les quartiers innovants et écologiques de la Région, la protection et valorisation du patrimoine régional, et une exploration de la faune sauvage la nuit aux abords des villes, intitulée « Quand la ville dort ! ». Cette dernière, avec des clichés de Nicolas Davy, est présentée en plein air près des Étangs Gobert.
« La Petite Agora de la Métropole du Grand Paris », un pavillon en bois massif face au Château de Versailles
Conçu par Jean-Christophe Quinton, installé face au Château de Versailles sur l'Avenue de Paris, ce pavillon, qui a coûté 550 000 euros financé par la Métropole du Grand Paris, offre une double perspective : verticale et végétale sur les arbres de l'Avenue de Paris d'un côté, et horizontale et architecturale sur le Château de Versailles de l'autre côté. La Petite agora est un lieu de rencontres et d'échanges durant l'événement sur l'architecture, la ville et le climat.