Web
ActualitésQuelles villes pour demain ?

Attractivités, mobilités, espaces… Il importe de percevoir comment ces problématiques évoluent pour s’adapter au mieux, voire changer les solutions. Dépasser les schémas, raisonner en termes de réseaux et de partenariats : telles sont quelques pistes de réflexion – et d’action - à retenir de la matinée organisée par l’Institut Esprit Service, via son LAB « Villes de demain ». Un événement réalisé en partenariat avec PSL Université Paris sur le thème « Quelles villes demain ? ». Rappelons que l’Institut Esprit Service est un Think Tank créé par le MEDEF et que l’Université PSL (4 500 chercheurs et 17 000 étudiants), réunit entre autres le CNRS, l’Inria, le Collège de France, Mines Paris Tech, Normale Sup… Quant à la matinée, une vingtaine d’invités y ont pris part, offrant de multiples points de vue sur les cités de demain.
Classes créatives
Ainsi concernant l’attractivité d’une ville, Philippe Torres, directeur général adjoint de l’Atelier BNP Paribas, invite-t-il les décideurs locaux à attirer les « classes créatives » (artistes, créateurs…), précisant qu’au-delà de 45 000 habitants, les problématiques des villes se ressemblent de l’une à l’autre. Un élément important quand on sait, selon Edouard Husson, vice-président de PSL, que, d’une part, la force de l’Allemagne vient de son tissu de grandes et moyennes villes (idem autrefois pour l’Italie) et que, d’autre part, le numérique doit permettre de créer du « sur mesure », préférable à des modèles pas toujours reproductibles.
Mobilité hybride
Quant à la mobilité, autre sujet abordé, Eléonore Lacroix, directrice études générales développement et territoires à la RATP, insiste sur le caractère « hybride » du transport, sur sa dimension individuelle. Il déborde, en effet, du réseau : marche à pied, trottinette, par exemple. Dès lors, la question de son appréhension se pose : ces prolongements sont-ils des externalités, des éléments d’un schéma directeur ? Autre piste, la question de la mobilité doit s’envisager sur un territoire plus vaste que le strict cadre de la ville, afin d’assurer au mieux la connexion avec l’extérieur (pourquoi pas de grands parkings auto sécurisés à des kilomètres de la ville, connectés aux transports urbains ?). Quoi qu’il en soit, commente un participant, la rénovation des réseaux TER est indispensable. Sans oublier la donne smart tech, laquelle doit permettre de s’affranchir du facteur « vitesse » (grâce au télétravail, à la modularité de la voiture demain…). Les besoins changent donc, ce qui fait que les solutions doivent aussi changer
Débits et datas
Par ailleurs, concernant la smart city, il faut faire attention d’y intégrer la « réalité humaine », sinon elle n’est qu’un « fourre-tout » qui ne mène à rien. Pour autant le THD (très haut débit) en constitue le socle, un autre élément fondamental étant les data, selon Bernard Giry, conseiller numérique à la présidence de la région Ile-de-France. En outre, les collectivités doivent en conserver la maîtrise (voire la propriété), avec peut-être, à terme, la naissance d’un OS des villes (système d’exploitation) en mode blockchain. Cela ne les dispense pas, bien au contraire, de travailler en mode « « écosystème » (Philippe Torres) : mais c’est loin d’être le cas.
À télécharger : la note « Quelles villes demain ? » de l'Institut Esprit Civique, parue à l'occasion de cette rencontre.