La planète a sa maison à Boulogne-Billancourt

La maison de la planète à Boulogne-Billancourt
La Maison de la Planète de Boulogne-Billancourt, inaugurée en mars dernier, occupe une ancienne école maternelle du quartier du Forum au pied des barres d'immeuble des années 70. C'est un peu le choc visuel, mais c'est l'effet voulu par l'équipe municipale.
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Le 4 août 2022

Guichet unique environnemental, recyclerie sportive, ateliers de co-réparation de vélo ou de bricolage, laboratoire sur la low-tech, démonstration d’agriculture urbaine, apprentissage de la consommation durable et de saison, fresques du climat, etc. La ville des Hauts-de-Seine (92) a inauguré en mars 2022 dans une ancienne école maternelle du Forum, le quartier populaire du Pont-de-Sèvres, un éco-lieu hybride dédié à la transition écologique : la maison de la Planète1.

Faire la promotion des low-tech et des modes de vie plus durables, c’est un peu le pari de ce nouvel équipement de Boulogne-Billancourt qui a pour ambition de proposer des services, des ateliers et des formations gratuites pour découvrir comment réduire son impact environnemental, avec les démarches zéro déchet, zéro gaspillage et zéro carbone. Lorsqu’on découvre pour la première fois l’endroit au pied de barres d’immeubles des années 1970, c’est un peu le choc visuel, mais c’est l’effet voulu par l’équipe municipale : « C’est symbolique d’ouvrir ce lieu dans ce quartier très bétonné des années 1970, où vivent 5 000 personnes », s’enthousiasme Pierre-Christophe Baguet, le maire de Boulogne-Billancourt à l’initiative du projet. La ville a en effet investi 1 million d’euros pour créer cet éco-lieu hybride sur une superficie de 1 430 m² avec une cour intérieure végétalisée de 854 m² dont la surface végétale a été multipliée par 3.

Un guichet unique environnemental

L’espace « Planète info » est l’une de principales innovations de ce nouvel équipement municipal. Face à la profusion des dispositifs d’aide à l’échelle de différents territoires administratifs, l’idée est de proposer une sorte de guichet unique permettant aux Boulonnais·es et aux habitant·es de Grand Paris-Seine Ouest, d’être orienté·es et d’avoir un accès direct à toutes les aides environnementales auxquelles ils·elles peuvent prétendre au niveau communal, départemental, régional et national. Aides pour les travaux de rénovation énergétique, mise à disposition gratuite de composteurs, subventions pour l’achat de vélos électriques, etc. Toutes ces aides sont minutieusement recensées et mises à jour pour permettre aux visiteurs de s’y retrouver et de frapper aux bonnes portes.

Un low-tech lab pour insuffler une autre vision

Autre espace symbolique dans cette nouvelle maison de l’environnement : l’ouverture d’un low-tech lab autour de l’habitat zéro carbone pour donner l’envie et les moyens de faire mieux avec moins : « Au low-tech lab, nous employons le terme “low-tech” pour qualifier des objets, des systèmes, des techniques, des services, des savoir-faire, des pratiques, des modes de vie et même des courants de pensée, qui intègrent la technologie selon trois grands principes : utile, accessible et durable […]. La low-tech répond à des besoins essentiels à l’individu ou au collectif. Elle contribue à rendre possible des modes de vie, de production et de consommation sains et pertinents pour tous dans des domaines aussi variés que l’énergie, l’alimentation, l’eau, la gestion des déchets, les matériaux, l’habitat, les transports, l’hygiène ou encore la santé. En incitant à revenir à l’essentiel, elle redonne du sens à l’action. La low-tech doit être appropriable par le plus grand nombre. Elle doit donc pouvoir être fabriquée et/ou réparée localement, ses principes de fonctionnement doivent pouvoir être appréhendés simplement et son coût adapté à une large part de la population. Elle favorise ainsi une plus grande autonomie des populations à tous les niveaux, ainsi qu’une meilleure répartition de la valeur ou du travail. Éco-conçue, résiliente, robuste, réparable, recyclable, agile, fonctionnelle : la low-tech invite à réfléchir et optimiser les impacts tant écologiques que sociaux ou sociétaux liés au recours à la technique, et ce, à toutes les étapes de son cycle de vie (de la conception, production, usage, fin de vie), même si cela implique parfois, de recourir à moins de technique, et plus de partage ou de collaboration ! » 2 L’objectif de ce low-tech lab en ville est de proposer une démonstration grandeur nature avec des tutoriels et conseils, conception de systèmes, techniques, savoir-faire et pratiques : conserver des aliments avec un garde-manger, lacto-fermentation, produire des aliments sur de petits espaces, compostage en intérieur, découvrir le potentiel du solaire pour la production de chaleur (chauffage solaire, chauffe-eau solaire, etc.), optimiser la cuisson avec une marmite norvégienne. Le low-tech lab permet également d’explorer pour dénicher des solutions et des projets low-tech partout en France et d’expérimenter dans différents contextes et domaines, pour tester la démarche en conditions réelles et démontrer sa pertinence par le faire. Un esprit du low-tech qui souffle désormais dans l’une des villes françaises les plus high-tech : « Boulogne-Billancourt est une ville high-tech et connectée, avec ses entreprises, ses laboratoires et ses médias qui y travaillent. C’est aussi la ville où les gens achètent le plus de livres sur Amazon… Donc, en créant un low-tech lab, on rééquilibre un peu les choses », explique le maire Pierre-Christophe Baguet.

La maison de la Planète accueille six espaces au sein d’une architecture singulière et circulaire : l’espace « Planète info » ; la recyclerie sportive avec sa boutique solidaire et son atelier de transformation du matériel de sport ; le low tech lab Boulogne-Billancourt-Grand Paris ; l’espace des ateliers, conférences, débats, expositions et événements pour tous les publics, toute l’année ; le café, pour consommer responsable et bénéficier aussi d’un espace de coworking pour les métiers de l’environnement ; la cour de la maison de la Planète, véritable îlot de fraîcheur, qui accueillera biodiversité et agriculture urbaine. Par ailleurs, un laboratoire d’expérimentation des techniques écoconçues est animé par un « comité scientifique » dont la mission est de sélectionner des innovations écoresponsables (start-up, projets professionnels, etc.) que la ville pourra expérimenter dans l’espace public, l’habitat social ou les bâtiments municipaux3.

  1. https://www.boulognebillancourt.com/ma-ville/transition-ecologique-maison-de-la-planete/la-maison-de-la-planete
  2. https://lowtechlab.org/
  3. https://askme.ma/lamaisondelaplanete/front/showagenda.php
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