Pénélope Komitès, adjointe à la maire de Paris en charge de la prospective Paris 2030 et de la résilience

Pour Pénélope Komitès, la démarche prospective se marie totalement avec la stratégie de résilience. Elle aide à transformer l’action publique. La refonte de la stratégie de résilience mobilise deux approches complémentaires : la prospective créative et la stratégique.
©DR
Le 25 septembre 2023

Pénélope Komitès est, depuis le 1er décembre 2021, chargée de l’innovation, de l’attractivité, de la prospective Paris 2030 et de la résilience à la ville de Paris. Elle a été élue conseillère de Paris, le 28 juin 2020 (liste Paris en commun-Écologie pour Paris). Elle revient pour Horizons publics sur la refonte de la stratégie de résilience urbaine engagée par la ville de Paris, souligne l’importance de l’approche participative et le rôle de la prospective et des méthodes d’intelligence collective pour se préparer aux crises à venir.

1 - La nouvelle stratégie de résilience de la ville de Paris

Une première stratégie de résilience avait été votée au conseil de Paris en 2017. Lorsque j’ai pris mes fonctions en décembre 2021, Anne Hidalgo, la maire de Paris m’a demandé de réviser la stratégie de résilience de 2017. Cette stratégie est composée de 35 actions et repose sur trois piliers : une ville inclusive et solidaire, qui s’appuie sur ses habitants pour renforcer sa résilience ; une ville construite et aménagée pour répondre aux défis du xxie siècle ; une ville en transition qui mobilise l’intelligence collective, adapte son fonctionnement, et coopère avec les autres territoires. Au printemps 2022, un bilan complet de la mise en œuvre de la stratégie de résilience de 2017 a été réalisé. Il a permis de constater que la quasi-totalité des actions a été mise en œuvre. Toutes ces actions ont permis de renforcer les actions de la ville sur l’adaptation au changement climatique et la solidarité entre habitant·es.

La création des cours dites « Oasis » – transformer les cours d’école (600 000 m² de surface) en véritables oasis de fraîcheur – et du programme des Volontaires de Paris1 sont quelques-unes des réalisations emblématiques de cette première stratégie de résilience.

Nous avons souhaité engager, avec la maire de Paris, une nouvelle stratégie de résilience en associant toutes les parties prenantes (institutions, habitant·es., acteurs associatifs et de la prévention, etc.), car nous avons vécu, depuis 2017, un certain nombre d’autres crises : une crue importante en 2018 qui avait conduit à la fermeture d’une partie du RER C, des voies sur berges et de la navigation ; une crise sociale à répétition avec le mouvement des Gilets jaunes (2018 et 2019) ; l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris en avril 2019, puis des épisodes de canicule en juillet 2019, avec près de 43 °C2 ! Nous avons ensuite traversé la crise sanitaire du covid-19 (fin 2019-début 2022), puis l’été 2022 a été le théâtre d’une nouvelle vague de sécheresse et de pics de canicule, avec des phénomènes de ruissellement à la fin de l’été, comme on a pu le voir dans d’autres capitales européennes. Ce phénomène de ruissellement, lié à de fortes pluies, a inondé un certain nombre de stations de métro et de caves à Paris3. Cet enchaînement ininterrompu d’événements nous a conduits à mener une réflexion sur l’adaptation de notre stratégie de résilience. Au moment du lancement de cette réflexion, nous n’avions pas encore la guerre en Ukraine, l’inflation des prix et les problématiques d’énergie. L’irruption de ces nouveaux événements a renforcé notre volonté de réviser notre stratégie de résilience, en intégrant les retours d’expériences de ces différentes crises que la capitale a subies, avec la volonté d’essayer au maximum d’anticiper ces nouveaux risques qui pourraient peser sur la capitale dans les années à venir.

Affiche de la démarche « Vers Paris 2050. Affronter ensemble les défis de notre siècle ».

Nous avons donc lancé, le 19 octobre 2022, la refonte de la stratégie de résilience de la ville de Paris. L’idée générale est d’intégrer les crises que nous avons vécu pour nous poser les bonnes questions en termes d’anticipations : quelles sont les crises qui pourraient se reproduire et comment s’y préparer au mieux ? Nous avons pré-identifié 14 thématiques prioritaires recouvrant 5 dimensions : sociale (vivre ensemble, solidarités de proximité, lien social, cultures du risque et enjeux migratoires dont migrations climatiques), socio-environnementale (risques climatiques, biodiversité, sécurité alimentaire et santé), infrastructurelle (résilience des logements, de la construction, de la mobilité et de la logistique urbaine, résilience des toits et des sous-sols et cyber-résilience), économique (la résilience du tissu économique) et organisationnelle pour la ville de Paris (renforcer la résilience de l’administration, la résilience financière, les échelles de la résilience, en particulier à l’échelle du quartier et les coopérations interterritoriales). La nouvelle stratégie se projettera à l’horizon 2050. Elle est conduite de manière pleinement ouverte et participative, avec l’ensemble des acteurs concernés. Elle s’appuie sur plusieurs démarches de prospective et études, ainsi que sur l’écosystème parisien de l’innovation. La nouvelle stratégie sera construite au deuxième semestre 2023, avec un exercice de simulation en grandeur nature, appelé « Paris à 50 °C » qui sera mené le 13 octobre 2023, lors de la journée nationale de la résilience. L’objectif est de présenter cette nouvelle feuille de route devant le conseil de Paris en janvier 2024 pour qu’elle soit opérationnelle en 2024.

2 - L’intelligence collective, un levier pour accélérer la transition écologique

La refonte de la stratégie de résilience de la ville de Paris est aussi une manière d’associer pleinement toutes les parties prenantes du territoire (les acteurs institutionnels, privés, représentants de la société civile, monde de la recherche, les Parisien·nes et les territoires voisins comme la Seine-Saint-Denis et la métropole du Grand Paris). Nous avons souhaité mobiliser les méthodes d’intelligence collective pour y parvenir avec l’organisation d’ateliers participatifs, le recours à des démarches de design et de prospective, mais aussi la mise en œuvre opérationnelle avec l’exercice de crise « Paris à 50 °C ».

Depuis novembre 2022, des réunions publiques dans toutes les mairies d’arrondissement se tiennent pour expliquer les enjeux de la résilience urbaine4 et des ateliers thématiques, animés par l’agence Eker, invitent les habitant·es à participer et co-élaborer la future stratégie de résilience sur trois grandes thématiques : les solidarités de proximité, l’éco-anxiété et la culture de risque. L’objectif est de leur faire imaginer potentiellement quelle politique publique et quels types d’action la ville devrait mettre en place pour faire face aux changements climatiques, économiques et sociaux.

Nous avons aussi lancé en parallèle, en 2022, l’appel à projets « Innovation et résilience » pour inciter les acteurs de l’innovation à nous proposer des projets de résilience pour construire une ville en mesure de réagir aux chocs climatiques ou sociaux. Les six lauréats proposent des solutions innovantes pour renforcer l’autonomie du territoire et de ses habitants, notamment en matière de construction, d’alimentation, de gestion des déchets et d’énergie, etc.5

En octobre 2023, Anne Hidalgo, m’a demandé de monter à un exercice de crise in situ pour préparer la ville à un épisode de chaleur extrême. C’est l’exercice de crise « Paris à 50 °C » qui se déroulera le 13 octobre. L’objectif est de renforcer notre capacité à réagir à un scénario de canicule d’une longueur et d’une intensité inédite avec un dôme de chaleur à 50 °C en allant plus loin qu’un simple exercice de gestion de crise classique, avec un exercice sur le terrain davantage visible. L’ambition est de voir ce que ça peut donner, de fluidifier la coordination de tous les acteurs de l’écosystème impliqués dans la gestion de crise (la préfecture de police de Paris, l’autorité régionale de Santé [ARS], la brigade de sapeurs-pompiers de Paris [BSPP], la Régie autonome des transports parisiens [RATP], la Croix-Rouge française, etc.), mais aussi les Parisien·nes.

Cet exercice de crise se déroulera en deux temps : un exercice de gestion de crise en salle, permettant de tester la capacité de la ville à faire face à un dôme de chaleur à 50 °C et à ses conséquences ; un exercice in situ pour tester avec les habitants leurs réactions et les dispositifs de la ville, qui se tiendra quant à lui le 13 octobre 2023, lors de la journée nationale de la résilience.

Il s’agira d’élaborer un jeu de rôles en conditions quasi réelles. Ce second temps de la conduite de l’exercice de crise est inédit et très innovant. L’exercice in situ devrait impliquer une cinquantaine de personnes au maximum, avec une vraie hétérogénéité de la population (élèves de classes élémentaires, collégiens). Dans le cadre de cet exercice de simulation, il est prévu une évacuation d’un certain nombre de personnes dans des « lieux-refuges ». En effet, le changement climatique nous amène à réfléchir aux futurs « lieux -refuges » que nous pourrions avoir, dans dix ou quinze ans, au-delà des salles rafraîchies que nous avons aujourd’hui en mairie d’arrondissement. La question de la sécurité alimentaire est également posée : comment est-ce qu’on tient pendant trois ou huit jours si aucune aide extérieure n’est possible ? Les Parisien·nes pourraient se doter d’un kit de secours alimentaire pour pouvoir tenir plusieurs jours, c’est une piste envisagée.

Cet exercice grandeur nature fait partie de notre démarche participative et d’ouverture pour faire prendre conscience de l’enjeu de préparer les acteurs du territoire aux conséquences du changement climatique. Avec cette opération grandeur nature, nous devons montrer aux Parisien·nes que nous ne sommes pas en train d’attendre la prochaine crise.

Je rappelle que le conseil de Paris a arrêté le 5 juin 2023 son plan local d’urbanisme (PLU) bioclimatique et que le plan climat air énergie territorial (PCAET) pour la période 2024-2030 est attendu à la rentrée 2023. Le plan parisien de santé environnementale et celui sur la biodiversité doivent aussi être réactualisés.

3 - Le rôle de la prospective, du design fiction et de la science-fiction

La démarche prospective se marie totalement avec la stratégie de résilience. Elle aide à transformer l’action publique. La refonte de la stratégie de résilience mobilise deux approches complémentaires : la prospective créative et la stratégique.

La prospective créative vise à impliquer le plus directement possible les citoyen·nes dans la construction d’une vision partagée de l’avenir du territoire. Elle implique des productions en mode collaboratif, pour envisager autrement le futur en laissant libre cours à l’imagination (fictions, récits, objets, etc.). Nous avons lancé la démarche « Vers Paris 2050. Affronter ensemble les défis de notre siècle » avec le conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE). Cette démarche vise à interroger les enjeux clés auxquels Paris pourrait être confronté à l’avenir, grâce à la production par les Parisien·nes d’illustrations, d’images et de récits de futurs possibles, reflétant le quotidien à Paris en 2050. Quatre dispositifs créatifs participatifs seront déployés, impliquant chacun des profils d’acteurs différents. Tous seront invités à imaginer et représenter la vie quotidienne à Paris dans le contexte décrit par l’un des quatre textes d’inspiration proposés dans le cadre de la démarche6.

Ces textes, construits grâce à une expertise prospective, permettent de « planter le décor » de différents futurs possibles à Paris en 2050, en fonction de l’impact des crises qui pourraient survenir dans les prochaines décennies et des différentes politiques publiques déployées pour les surmonter.

Les œuvres de science-fiction (SF) viennent aussi nourrir notre démarche de prospective créative. Nous serons partenaires les 25 et 26 novembre 2023 de la saison 3 du festival des Mondes anticipés dont l’ambition est de développer une culture de l’anticipation afin d’imaginer des futurs durables pour le présent et les générations à venir7.

Nous échangeons aussi régulièrement avec d’autres villes pour nous inspirer dans le cadre du réseau international des villes résilientes (Resilient Cities Network). Je pense notamment à Rotterdam pour nourrir la réflexion sur la bonne échelle d’un quartier résilient ou encore à des villes d’Afrique pour leur capacité à surmonter les crises. Nous allons travailler à la rentrée 2023 dans quatre arrondissements de l’est parisien sur la bonne échelle pour devenir un quartier résilient.

Quant à la prospective stratégique, elle cherche à explorer le passé, le présent et le futur, non pas pour prévoir l’avenir, mais pour offrir des perspectives sur ce dernier. Elle permet ainsi d’identifier des trajectoires, des forces et des vulnérabilités potentielles, pour éclairer les transformations nécessaires de l’administration et du territoire. Nous allons ainsi mener un exercice de prospective stratégique pour transformer l’administration de la ville de Paris d’ici 2030 dans le cadre de la refonte de la stratégie de résilience. En effet, au gré des crises qu’elle traverse de façon de plus en plus fréquente et intense, l’administration parisienne transforme ses pratiques et développe des « capacités publiques » renouvelées8. Dans une logique réflexive et prospective, cette démarche visera à identifier les robustesses et vulnérabilités de l’organisation, pour cibler des solutions permettant de renforcer et transformer les services publics au regard des enjeux pour l’avenir.

Je pense que la prospective qu’elle soit créative ou stratégique est plus qu’un outil d’animation, c’est un outil d’anticipation et de projection pour laisser libre cours à notre imagination, tout en déployant des solutions sur le long terme. C’est un outil puissant pour partager une vision du futur et nourrir notre capacité à anticiper, à nous préparer à nous projeter dans des crises à venir.

4 - Vers une ville résiliente low tech ?

La ville de Paris est co-signataire depuis le 22 juin 2023 du manifeste low tech, Ensemble, pour une transition urbaine low tech, porté par l’agence d’innovation Paris&Co, avec plus de 30 acteurs de la fabrique urbaine. L’enjeu, comme le stipule le manifeste, est de montrer qu’il est possible de faire mieux avec moins, et de proposer des solutions utiles, adaptables, économes en ressources et robustes, pour construire et aménager nos villes de manière plus durable. La sobriété, la simplicité de conception, la réparabilité, l’accessibilité, les circuits courts et la convivialité sont des actions que nous soutenons dans nos politiques publiques d’innovation. Il nous faut imaginer des solutions qui soient faciles, accessibles, durables, locales et concrètes de manière pour devenir une ville résiliente, écologique et solidaire.

Les acteurs de la fabrique urbaine ont un rôle à jouer dans cette stratégie de résilience urbaine. Je suis intimement persuadé, par exemple, que dans les prochaines années, les réflexions sur les usages collectifs de bâtiments d’habitation vont se poser, c’est-à-dire que je ne sais pas si dans cinq ans et dans six ans, tout le monde aura besoin d’un frigo individuel ou d’une machine à laver individuelle. Peut-être qu’on reviendra, avec cette vision low tech, à celle qu’avait Le Corbusier qui avait imaginé des immeubles où le partage, le lien de solidarité et le bonheur étaient au cœur de ses réflexions sur l’urbanisme.

La ville de Paris est co-signataire depuis le 22 juin 2023 du manifeste low tech, Ensemble, pour une transition urbaine low tech, porté par l’agence d’innovation Paris&Co, avec plus de 30 acteurs de la fabrique urbaine.

Je pense que la ville de demain, dans dix, quinze ou vingt ans, reposera sur des phénomènes de solidarité qui sont différents de ceux d’aujourd’hui. L’un des enseignements de la crise sanitaire du covid-19 a montré qu’à l’échelle de l’immeuble, des mécanismes de solidarité entre habitant·es qui n’existaient pas avant se sont rapidement développés pour traverser la crise. C’est ce qu’a montré la chercheuse Camille Arnodin dans une enquête réalisée en 20219. Nous allons lancer une étude complémentaire avec l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR) pour évaluer le « capital social » des Parisien·nes face aux crises (mesurer plus précisément les liens sociaux, les dynamiques du lien social sur le territoire, les éventuelles disparités selon les profils des habitants, les caractéristiques des quartiers et les facteurs d’influence). Je pense qu’on est à la veille de modifications importantes, en particulier dans les zones denses et dans les métropoles, pour affronter les crises de demain.

  1. Forte de plus de 60 000 membres, la communauté des Volontaires de Paris est composée de citoyen·nes engagé·es aux côtés de la ville pour rendre Paris plus inclusive, plus solidaire et plus agréable à vivre pour toutes et tous (https://www.paris.fr/pages/volontaires-de-paris-engagez-vous-6922).
  2. Le 25 juillet 2019, la température à Paris atteint 42,6 °C alors que la température record de la capitale était auparavant de 40,4 °C en juillet 1947.
  3. Le 16 août 2022, au soir à Paris, ce sont 7 stations de métro qui étaient fermées et l’ensemble de la ligne 6 qui était perturbée à cause des précipitations (Bulletin climatique de l’été 2022 : une saison estivale historique ?, 9 janv. 2023, Agence parisienne du climat).
  4. La ville de Paris définit la résilience urbaine comme « la capacité des personnes, communautés, institutions et entreprises au sein d’un territoire urbain à faire preuve d’anticipation et de solidarité, en s’appuyant sur la mobilisation citoyenne pour mieux vivre, pour s’adapter et se transformer, quels que soient les chocs qu’elles subissent et en réduisant les stress chroniques auxquels elles sont confrontées ».
  5. https://www.paris.fr/pages/la-ville-de-paris-devoile-les-laureats-de-l-appel-a-projet-innovation-et-resilience-22793
  6. Ces quatre textes d’inspiration sont rédigés par le studio Design friction et construits grâce à une expertise prospective de design fiction (https://www.caue75.fr/paris2050/textes).
  7. Parent O., « La science-fiction peut-elle être source d’inspiration pour les politiques publiques ? », Horizons publics mars-avr. 2022, no 26, p. 88-91. Horizons publics est partenaire média du festival organisé par Olivier Parent. Les Mondes anticipés est un festival où scientifiques, prospectivistes et artistes interviennent, dans le but de développer chez les visiteurs une culture de l’anticipation au service de la construction d’avenirs désirés et souhaitables pour les générations à venir (https://www.mondes-anticipes.fr/).
  8. Guillot L., « Six pistes prospectives pour bâtir les capacités publiques post-covid-19 », Horizons publics sept.-oct. 2020, no 17, 90-93.
  9. L’enquête « Résilience, convivialité et solidarités de proximité » (2021) a été menée sur trois terrains : le Quartier de soleil dans le XVIIe arrondissement, l’association Saint-Yves-Nouvelle-Résidence dans le XIVe arrondissement et l’initiative des « Hypervoisins » dans le même arrondissement. L’enquête a montré que ces initiatives suscitent de l’intérêt et favorisent le « bien vivre ensemble », mais que beaucoup d’habitant·es au départ n’osaient pas aller vers les autres, discuter, se rencontrer ou n’en avaient même pas l’idée.
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