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Éric Menassi : la résilience pour se reconstruire individuellement et entrevoir l’avenir

Le 17 juin 2019

Élu pour la première fois maire de Trèbes en 2014, Éric Menassi ne pouvait pas imaginer qu’il ferait face durant son mandat à deux catastrophes. L’une liée au terrorisme. L’autre aux aléas météorologiques. Depuis, avec son équipe municipale, cet édile de 52 ans est sur tous les fronts afin de permettre à son territoire de rebondir. Pour lui, sa commune et ses 5 700 habitants ont su montrer le meilleur d’eux-mêmes pour affronter les crises. Mais comment avancer collectivement et dépasser les difficultés, sans baisser les bras devant les nombreux défis qui attendent les pouvoirs publics locaux ? Horizons publics a souhaité faire réagir Éric Menassi aux différents articles de ce numéro « Gouverner l’aléa, quand les territoires deviennent résilients ».

Trèbes a fait la une de la presse à deux reprises en 2018, pouvez-vous nous rappeler pourquoi ?

Nous avons vécu une année 2018 terrible et exceptionnelle au sens où deux événements dramatiques ont frappé la ville de Trèbes. Le premier, le 23 mars 2018, avec une attaque terroriste qui a plongé notre cité dans un profond désarroi et dans une peine immense. Et, le second, des événements climatiques qui ont eu lieu dans la nuit du 14 au 15 octobre de la même année, avec des victimes et des dégâts matériels et psychologiques qui vont être encore nous marquer pendant de très nombreuses années.

Pour les inondations, on parle d’une reconstruction qui prend une double forme : psychologique, qui va être très, très longue, et urbaine. Cela nous oblige aussi à repenser la ville avec des aléas et un modèle météo qui n’avait jamais, de mémoire d’homme, été enregistré.

Comment vit-on des moments comme ceux-là quand on est élu et, encore plus, quand on est maire ?

Nous ne sommes jamais préparés à ce genre d’événements, c’est une évidence. Nous les vivons avec notre sensibilité d’homme avant tout et avec toute la dimension et la charge émotionnelle que cela peut procurer. Les attentats ont été vécus avec une violence psychologique terrible. Jamais nous n’aurions pu imaginer que le monde rural puisse être frappé par cette absurdité. C’est difficile parce que, bien évidemment, lorsque vous êtes à la tête d’une petite ville comme Trèbes, vous connaissez quasiment toute la population et donc les victimes. Et, enfin, en ce qui concerne les inondations, je pense qu’à la charge émotionnelle et à la détresse des familles qui ont perdu des êtres chers, se rajoute une souffrance psychologique et matérielle de tous les sinistrés. Cette dimension est encore plus forte parce qu’il y a eu six morts sur la ville de Trèbes pendant les inondations, des dégâts colossaux et des cicatrices indélébiles que nous devrons effacer sur des décennies.

2018 : une année noire pour Trèbes

Éric Menassi se serait sans doute bien passé de faire la une des médias aussi souvent qu’en 2018. S’il décline le terme de « ville-martyr » que certains de nos confrères ont pu coller à sa cité, le maire a connu une année 2018 inimaginable. Cauchemars y compris. Le 23 mars, tout bascule lorsque Radouane Lakdim, terroriste affilié à Daesh, entre dans le supermarché Super U de Trèbes. Il tire à plusieurs reprises, tuant le chef boucher du magasin et un client. Il se retranche dans la salle des coffres en prenant en otage une caissière. Le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame propose au terroriste d’être échangé avec celle-ci au cours des négociations. Il sera assassiné par celui-ci quelques minutes avant l’assaut du GIGN. Un hommage national lui sera rendu devant le Panthéon pour son acte héroïque.

Après cette première épreuve, la ville de Trèbes panse ses plaies. Cinq morts (dont le terroriste) et près de seize blessés. Mais alors que le traumatisme psychologique des attentats est encore dans toutes les têtes, une deuxième épreuve réinstalle la ville en une de la presse nationale. Dans la nuit du 14 au 15 octobre, un orage et ses pluies torrentielles touchent l’ensemble du département. Une crue exceptionnelle fait passer le niveau de l’Aude de 30 cm à 7 m 68 en quelques heures. Un niveau jamais enregistré depuis 1891 selon Vigicrues. Rues, voitures et habitations sont balayées par la violence du phénomène. Pris au piège des eaux, six personnes perdent la vie à Trèbes. Quinze sur l’ensemble du département. Toute une partie de la ville est touchée. Près de 1 000 habitants sont évacués dans la nuit et la journée du 15 octobre. Au bilan humain et psychologique s’ajoute le bilan économique. Des hectares de vignes et de vergers ont été détruits par les eaux. Tout comme de nombreuses routes et quatre ponts. La Fédération française de l’assurance estime à 35 000 le nombre de sinistres dont 27 000 pour l’Aude, pour un coût final des dégâts atteignant 220 millions d’euros.

Dans ce numéro, « Gouverner avec les aléas », le rôle des maires est clairement questionné. Comment peuvent-ils anticiper les risques et engager un processus de résilience ?

Oui, il y a une responsabilité. Quand vous êtes maire, vous vous sentez, à juste titre, investi d’une mission. J’ai le sentiment que vous êtes utile pendant toutes ces crises. Mon rôle de maire a été très médiatisé au cours de cette année 2018, mais je crois que si ces deux aventures ont médiatisé une personne, elles ne sont en fait que le reflet d’actes collectifs. Vous ne pouvez pas résister à une pression aussi forte si vous êtes seul. Et j’ai la chance d’être entouré d’une équipe formidable. J’ai surtout eu la chance d’avoir des réactions exemplaires au niveau de la population. Au lendemain des attentats, il aurait été facile – et tout le monde aurait pu le comprendre – qu’un sentiment de colère et de haine balaye les rues de notre ville. À aucun moment, nous n’avons ressenti cette haine ordinaire qui aurait pu se manifester. J’ai du mal à l’expliquer et je suis très fier de tout ça. Je pense que c’est dû à la formidable réaction des familles et leur dignité dans la douleur qu’elles traversaient. Je crois que cette dignité et cette pudeur nous ont obligés collectivement au même comportement. Je pense que la population trébéenne a été digne parce que les moments l’exigeaient. Pour les inondations, on parle d’une reconstruction qui prend une double forme : psychologique, qui va être très, très longue, et urbaine. Cela nous oblige aussi à repenser la ville avec des aléas et un modèle météo qui n’avait jamais, de mémoire d’homme, été enregistré.

Comment passe-t-on du constat à la décision de se relever tous ensemble ?

Aussi bien après les attentats qu’après les inondations, vos confrères ont souvent qualifié la ville de Trèbes d’une ville-martyr. Je me suis toujours opposé à ce qualificatif parce que je le trouvais à la fois très négatif et surtout faux. Le sentiment qui règne dans la ville de Trèbes depuis des semaines et des mois, est un formidable sentiment de courage, d’abnégation et de volonté de croire à l’avenir. Nous nous sommes relevés et nous sommes en train de le faire parce que nous avons une foi inébranlable dans l’avenir. Cela nous a montré que dans des moments aussi terribles nous pouvions encore faire confiance à la nature humaine pour pouvoir donner ce qu’elle avait de meilleur.

Comme le dit Béatrice Gisclard dans ce numéro (p. 54), comment engager les citoyens dans le processus de résilience ?

À l’heure des réseaux sociaux, où Internet prend une place de plus en plus prégnante dans nos modes de communication et d’information, j’ai envie de vous dire que ce qui va sauver notre société, c’est la dimension humaine que nous donnerons à notre action. Et celle-ci ne passe pas par un réseau social. Elle passe par la capacité que nous aurons, nous, les élus locaux, et l’ensemble du tissu associatif à aller vers l’autre et à rassurer, à expliquer, à nous projeter ensemble vers l’avenir. Lorsque votre maison est balayée par un torrent de boue, vous perdez bien plus que des papiers et du mobilier. Vous perdez une partie de votre vie, emportée par le fleuve. La meilleure façon de se reconstruire, c’est certes d’avoir un accompagnement financier qui est géré par les assurances et par la collectivité, mais cet accompagnement ne peut pas être dissocié d’un accompagnement humain, lié à une proximité. Si nous ne sommes pas en capacité d’être auprès de nos concitoyens dans le temps, nous passons à côté de notre mission.

Nous nous sommes relevés et nous sommes en train de le faire parce que nous avons une foi inébranlable dans l’avenir. Cela nous a montré que dans des moments aussi terribles nous pouvions encore faire confiance à la nature humaine pour pouvoir donner ce qu’elle avait de meilleur.

Qu’est-ce que ces événements ont changé sur votre territoire ?

La ville de Trèbes va être recomposée de manière urbaine avec des préconisations de l’État très fortes. Certaines maisons et certains bâtiments publics vont être rasés, ce qui va impliquer de notre part une réflexion importante. Nous sommes accompagnés en cela par un cabinet d’urbanistes qui nous aide à repenser la ville. Il y a une forme de dualité dans ce travail, très difficile à maîtriser. D’un côté, nous avons l’impatience légitime de nos concitoyens à vouloir aller très vite et d’un autre côté, nous avons cette impérieuse nécessité de prendre le temps, parce que les aménagements que nous allons réaliser et la transformation que nous allons faire vont engager les générations qui viennent, pour des décennies.

Une catastrophe serait donc l’occasion d’un nouveau départ ?

Il faut que nous prenions conscience que notre climat est en évolution. Les dérèglements climatiques dont on parle depuis quelques décennies, nous y sommes confrontés de très près aujourd’hui. Et ils vont perdurer. Donc, il faut que nous ayons une acculturation des populations à ce risque. Nous devons réinventer la ville en ayant à l’esprit qu’il y a une potentialité de risque demain, après-demain ou dans dix ans. On est à la fois dans une reconstruction de la ville, mais on est aussi dans une anticipation. Lorsque vous êtes confrontés à des phénomènes météo aussi violents, je crois que la première des choses que vous apprenez, c’est une forme d’humilité devant la nature qui se déchaîne. Pour vous donner un autre d’idée, sur d’autres territoires, il était question de monter les digues existantes d’un ou deux mètres afin de canaliser la puissance des eaux. Sur la ville de Trèbes, le fleuve était à 36 centimètres à minuit et demi. Il dépassait les sept mètres soixante à six heures du matin. Toutes les digues du monde, à deux, trois ou quatre mètres, n’auraient rien empêché. Il y a besoin d’un aménagement du territoire afin de réaliser une reconfiguration de l’urbanisation de la cité.

Et tout cela passe par une collaboration entre de nombreux acteurs du territoire ?

Plus que jamais, lorsqu’on est confronté aussi bien à une forte détresse qu’à une violence des événements, c’est le collectif qui permet de sortir plus fort de toutes ces épreuves. Je suis très attaché à la notion d’équipe. La responsabilité des élus locaux est souvent mise en avant. C’est un rôle passionnant. Mais c’est aussi un sacerdoce de donner une partie de sa vie à l’intérêt général. Après tous les événements que nous avons subis, je souhaite rendre hommage à l’ensemble des élus locaux, ruraux et urbains qui au fil du temps ne comptent pas leurs heures pour que l’intérêt général et la sécurité des habitants soient préservés.

Le rôle des élus change rapidement. Est-ce que cela demande une préparation particulière ?

Oui. Il faut se préparer. Je suis un néophyte en politique puisque c’est mon premier mandat. Je pouvais difficilement imaginer que j’allais vivre des événements aussi dramatiques. Mais quand je vois ce que nous avons vécu à Trèbes, je me dis que le rôle de l’élu local est central dans la vie de notre République. Celle-ci a besoin de d’un tissu d’élus locaux. Ils font un travail remarquable.

La résilience, c’est notre capacité à travers un événement terrible de se dire que l’avenir sera meilleur grâce à l’implication de tous. Cette résilience, à Trèbes, nous l’avons vécue à deux reprises.

Boris Cyrulnik dit dans sa définition de la résilience (p. 38) que c’est « la reprise d’un nouveau développement après un blocage traumatique ». À l’échelle individuelle, cela semble déjà compliqué, alors comment entrer en résilience collectivement ?

C’est très difficile de répondre à cette question, car nous vivons les traumatismes individuellement. Chacun possède sa sensibilité. Pourtant je pense que le collectif permet à l’individu de se dépasser et de pouvoir se projeter. La résilience, c’est l’opposé du renoncement. La résilience, c’est notre capacité à travers un événement terrible de se dire que l’avenir sera meilleur grâce à l’implication de tous. Cette résilience, à Trèbes, nous l’avons vécue à deux reprises. Je ne vais pas vous dire que c’est facile. Je vous mentirais et vous n’allez pas me croire. Mais je peux vous affirmer que nous sommes sur ce chemin. Avec certains cas de sinistrés, nous avons des familles qui sont dans une grande souffrance. Psychologique et matérielle. Mais collectivement, nous avons un enjeu qui s’offre à nous : réinventer la ville tout en gardant notre identité.

Quand on parle de résilience, il y a l’idée de se préparer, mais aussi de rebondir. Au niveau de votre administration comment cela s’est déroulé ?

La ville de Trèbes, c’est une centaine d’agents. Il y a eu une formidable unité après les deux événements. Le premier, l’attentat, nous a abasourdis. Il y avait une certaine forme d’incrédulité. Cela a laissé un traumatisme psychologique et des victimes collatérales. Mais nous étions mieux préparés pour affronter la catastrophe naturelle qui est survenue quelques mois après. L’attentat nous a permis d’être plus opérationnels au lendemain des inondations. C’est valable pour les agents, mais aussi pour les élus. Quand vous apprenez l’événement, un sentiment de terreur s’empare de vous. Quand celui-ci s’efface, j’ai pu remarquer de nombreuses volontés de tout mettre en œuvre pour que chacun se sente utile. Cela a été très prégnant chez les élus et le personnel de la ville. Très vite, tout le monde a compris qu’il fallait de l’entraide pour que notre action collective soit bénéfique.

Cela rejoint ce qu’évoque le journaliste Frank Beau dans son papier d’introduction de la revue (p. 30) quand il dit : « Il faut une mémoire des événements pour progresser collectivement. »

Notre plan communal de sauvegarde a volé en éclat dans la nuit du 14 au 15 octobre. Par rapport à l’expérience vécue, nous sommes en train de réinventer notre modèle de protection. Je pense que c’est la mémoire qui va guider notre comportement et notre action. Nous sommes les garants de cette temporalité. Elle doit nous permettre d’aménager la ville dans les décennies qui viennent. Nous n’avons pas la certitude que des épisodes aussi violents reviennent dans les prochaines années. Il est possible que nous n’ayons plus rien pendant des décennies. Mais l’enjeu dans la transmission de l’expérience vécue, c’est que nos successeurs respectifs, tant chez les élus que les administratifs, se servent de notre expérience pour préparer et anticiper l’avenir.

Comment organisez-vous, sur le terrain, cette transmission des savoirs ?

Nous sommes suivis et accompagnés par des professionnels. Ils vont nous permettre de générer un modèle qui doit nous accompagner. Là aussi, la dualité temporelle est importante. Il faut travailler le long terme tout en agissant rapidement pour être prêt rapidement. Une inondation pourrait très bien survenir à l’automne prochain. Depuis janvier, nous nous activons donc pour nous préparer et faire en sorte d’être prêts. Notre travail doit bénéficier à tous. La configuration de notre ville a été réalisée en fonction de différents événements météorologiques. Ce qui fait la force d’une anticipation, c’est l’expérience. Nous nous basons tous sur le vécu pour anticiper le mieux possible l’avenir. Après la nature reste imprévisible, malgré tout.

La résilience passe par la prévention. Est-ce que celle-ci est trop souvent oubliée en France ?

Les élus doivent être des acteurs de l’actualité. Pour anticiper, ou être dans la prévention, il faut connaître les risques. Il est presque impossible d’imaginer des phénomènes dont n’avons pas la connaissance de l’intensité. Oui, il faut travailler sur la prévention et nous sommes collectivement perfectibles, mais nous devons garder de l’humilité. Nous devons nous améliorer en sachant que le risque zéro n’existe pas. Aujourd’hui les ravages provoqués par l’intensité de ces inondations, nous les avons mesurés. Nous connaissons les zones en danger et l’État nous accompagne pour supprimer les maisons dans un périmètre à haut risque. Pour le reste nous devons nous réinventer avec un aménagement de l’espace urbain différent.

Dans le reportage d’introduction, il est souligné qu’aujourd’hui, faire faire des exercices de prévention à des enfants de trois ans n’est plus inimaginable. Est-on davantage prêt à répondre à un événement terroriste ?

Je ne peux vous répondre que par l’affirmative. L’émotion suscitée par l’attaque terroriste dans notre ville a été à l’image de la douleur subie par les familles. Il y a une part d’insouciance qui nous a été volée ce 23 mars 2018, et qui a fait que nous sommes devenus beaucoup plus lucides et moins naïfs. On sait que ça peut arriver. Il faut que ce qui paraissait inimaginable il y a quelque temps fasse partie de l’acculturation des habitants. Je pense souvent à des pays fragilisés quotidiennement par des risques majeurs, par exemple le Japon, qui est touché par des séismes réguliers. La population est préparée collectivement à réagir face aux risques, avec des procédures, des gestes. Pour nous protéger collectivement, nous allons devoir très vite sensibiliser tout le monde.

Ayant été touché, vous vous sentez davantage prêts ?

Les élus ont eu un rôle important, à la fois fédérateur et guide vers une résilience indispensable, tant pour se reconstruire individuellement que pour entrevoir l’avenir. On ne peut pas vivre en permanence avec ces douleurs. Il faut que l’on arrive, et je m’y attache du mieux possible, à entrer en résilience collectivement. Nous vivons tous ces épreuves différemment. La violence ressentie nationalement était décuplée chez nous car nous étions directement attaqués, nous connaissions les victimes, les médias montraient des images de nos lieux d’habitation : ça se passait chez nous. Cette souffrance collective a très vite conduit à une volonté de rassembler notre communauté.

Quelles relations avez-vous eu avec les médias sur cette période ?

J’ai toujours souhaité répondre favorablement aux sollicitations médiatiques parce qu’il était important que le maire de la commune puisse s’exprimer, à la fois pour faire passer des informations mais aussi pour délivrer des messages. La ville de Trèbes a été sur-médiatisée pendant une période, et je souhaitais montrer à travers mes prises de parole qu’il y avait une formidable énergie collective dans la ville malgré tout, et que l’attitude de mes concitoyens était exceptionnelle. Je me suis attaché à transmettre ce message, ainsi qu’un message d’apaisement.

Comment garder une approche positive sur le long terme quand on traverse de telles catastrophes ?

On ne peut pas s’engager dans une démarche d’élu local si on n’est pas passionné. Plusieurs choses me portent dans ces moments-là, mais principalement mon attachement viscéral à ma ville, et la conviction que le travail de mon équipe a du sens. Les épreuves que nous avons connues ont décuplé mon énergie et ma volonté de me projeter vers l’avenir. Je ne sais pas l’expliquer, mais le travail de maire est passionnant et enrichissant, et malgré les épreuves traversées, collectivement et individuellement, je me sens utile. Ce qui me frappe le plus à travers ce que l’on a vécu, c’est l’humilité avec laquelle nous devons appréhender le quotidien, et le formidable élan de générosité et d’empathie qui s’est soulevé vers Trèbes. Cela me fait dire que malgré tout, nous vivons dans un bien beau pays.

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