Établissements scolaires : la poussée du privé hors contrat

Méthode Montessori, pédagogies classiques, enseignement bilingue, accueil d’élèves handicapés, orientation religieuse, ancrage à la nature, etc. : en France l’enseignement privé hors contrat rassemble des écoles, collèges et lycées aux spécificités extrêmement variées. Tous ces établissements ont en commun de ne pas avoir signé de contrat d’association avec l’État : ils ne sont pas tenus de suivre les programmes de l’Éducation nationale et ne reçoivent pas de financement public.

Depuis une dizaine d’années, leur nombre a fortement augmenté. Fin juin 2024, les données du ministère de l’Éducation nationale (Annuaire de l’éducation) en recensaient 2 148 en France métropolitaine, soit 985 de plus qu’en septembre 2019. Au cours de la même période, le nombre d’établissements privés sous contrat est resté stable (+ 30) tandis que l’enseignement public a perdu 1 165 établissements.

Si leur développement est spectaculaire, les écoles, collèges et lycées hors contrat restent néanmoins encore très minoritaires au sein de l’enseignement scolaire national : ils ne représentent que 3,7 % des établissements, contre 12,6 % pour le privé sous contrat et 83,7 % pour le public. C’est encore plus vrai si l’on prend en compte le nombre d’élèves, puisqu’en moyenne, les effectifs d’un établissement hors contrat sont nettement inférieurs à ceux d’un établissement privé sous contrat ou public.

Toutefois, les moyennes nationales masquent des réalités locales très diverses : il n’existe, par exemple, aucun établissement hors contrat en Lozère et dans le Cantal, alors que Paris en compte quasiment 200. La capitale est aussi le département dans lequel ce type d’établissements a le plus progressé ces dernières années : +122 entre septembre 2019 et juin 2024, leur part dans le total des écoles, collèges et lycées parisiens passant de 6,5 % il y cinq ans, à 15,6 % aujourd’hui.

En dehors de Paris, la poussée du hors contrat est particulièrement sensible dans une grande partie de l’Île-de-France (à commencer par les Hauts-de-Seine et les Yvelines), mais également dans la moitié sud du pays. La région lyonnaise en constitue depuis plusieurs années un bastion, mais ces cinq dernières années, c’est surtout sur le pourtour méditerranéen que ces établissements ont pris racine (Alpes-Maritimes, Var, Gard, Pyrénées-Orientales, etc.), de même qu’en Haute-Savoie ou dans les métropoles de Bordeaux et Toulouse.