Qista : une innovation française pour lutter contre les moustiques sans polluer

Le 23 octobre 2021

Jeune start-up née en Provence, Qista a mis au point une borne anti-moustique écologique inspirée du biomimétisme pour lutter proprement – sans pesticides – et efficacement – jusqu’à 88 % de réduction des attaques – contre la prolifération des moustiques. Plus de cinquante collectivités et villes l’ont déjà adopté en France. Une technologie made in France qui s’exporte aujourd’hui en Afrique (Sénégal, Djibouti).

Tout a commencé en 2012 lorsque les deux co-fondateurs, originaires du sud de la France, Pierre Bellagambi et Simon Lillamand, sont interpellés par l’impact catastrophique sur l’environnement des méthodes courantes de lutte antimoustique à grande échelle. Ils décident de créer Techno BAM (pour « borne anti-moustiques ») qui se spécialise dans la conception d’une solution de démoustication écoresponsable et de prévention anti-vectorielle.

Protégée par deux brevets, la technologie disperse du dioxyde de carbone recyclé pour imiter la respiration humaine, qui attire les moustiques femelles (les mâles ne piquent pas). Au même moment elle diffuse un leurre olfactif pour simuler l’odeur corporelle humaine afin de rapprocher le moustique de la borne. Elle le capture ensuite par aspiration. Les moustiques mâles et les autres insectes (abeilles, papillons, coccinelles, etc.) ne sont pas attirés par le piège et peuvent continuer de jouer leur rôle dans leur environnement. Outil de prévention anti-vectorielle, la borne offre également un véritable système de monitoring en temps réel grâce à des capteurs géolocalisés qui analysent le volume de moustiques capturés, les niveaux d’infestation actuels et à venir. Ces données sont ensuite croisées avec les évolutions météorologiques et environnementales à proximité immédiate de chaque appareil. Le concept finalisé pour le grand public prend alors vie sous la marque Qista en 2016.

Cette solution a été adoptée par des villes et collectivités locales majoritairement situées dans le sud de la France et régulièrement confrontées à cette problématique de prolifération des moustiques : la communauté d’agglomération ACCM (Arles-Crau-Camargue-Montagnette), ville de Hyères, Saint-Vincent-de-Tyrosse, Saint-Paul-Lès-Dax, La Wantzenau, Crest, Saint-Ismier, Grenoble et Saint-Priest).

Le moustique-tigre, un nouveau risque sanitaire

« Aujourd’hui, le moustique-tigre, l’une des cent espèces les plus invasives au monde et qui s’est installé en France métropolitaine, constitue un nouveau risque sanitaire, met en garde Simon Lillamand. » Depuis le 1er mai 2021, la France est en effet en « surveillance renforcée » et les agences régionales de santé (ARS) s’inquiètent de l’installation des moustiques-tigres, vecteurs de maladies tropicales (zika, chikungunya, dengue) sur le long terme, aujourd’hui présents dans 64 départements. La solution Qista pourrait contribuer à lutter contre cette prolifération.

Aujourd’hui, le moustique-tigre, l'une des cent espèces les plus invasives au monde et qui s’est installé en France métropolitaine, constitue un nouveau risque sanitaire, met en garde Simon Lillamand.

Fort de son succès et souhaitant aller plus loin dans son expertise, Qista a lancé en avril 2021 son propre laboratoire d’entomologie et de parasitologie moléculaire, le Qista Lab, afin de décrypter le mode de vie des moustiques capturés, d’identifier et de cibler les gîtes larvaires, et d’évaluer les risques de maladies vectorielles. Une nouveauté qui se concrétise par une première étude menée à Djibouti depuis le mois de mars 2021 en coordination avec le Global Fund (Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme), l’Office national de l’eau et de l’assainissement à Dijibouti (ONEAD) et le Programme national de lutte contre le paludisme de Djibouti (PNLP). Le Qista Lab y cartographie les gîtes larvaires et réalise un relevé des larves de moustiques dans la capitale pour, dans les prochains mois, produire un diagnostic des causes de l’explosion des maladies vectorielles dans le pays.

Trois types de bornes Qista

Les bornes Qista prennent plusieurs formes :

  • la Smart BAM : s’adapte aux zones privatives comme un jardin, la terrasse d’un restaurant, d’un camping ou la cour de récréation d’une crèche ;
  • la Smart BAM Urbaine : même technologie mais plus robuste, qui est conçue pour résister « aux épreuves » de la vie urbaine. On peut la retrouver dans une rue, un parc, en abord de la plage, au même titre que du mobilier urbain ;
  • la Smart BAM Solaire : est une BAM Urbaine à laquelle sont ajoutés un mat et un panneau solaire afin de rendre le produit autonome au plan énergétique.

Les bornes sont efficaces dans un rayon maximal de 60 m en zone dégagée. Elles sont pilotables à distance via l’application Qista.

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