L'expérimentation publique dans tous ses états

Depuis plus de vingt ans, l’État et ses administrations ont recours à l’expérimentation comme méthode de politique publique pour tenter de transformer l’action publique. Au sens du droit public, elle consiste à autoriser une dérogation sur le terrain, pendant une durée limitée, une mesure, une politique, une organisation ou une technologie, et d’en mesurer les effets de façon jugée objective.

De nos jours, de nombreuses institutions publiques, dont le Conseil d’État ou France Stratégie, s’efforcent de diffuser plus largement une approche qui peine encore à décoller en France.D’où viennent ces méthodes expérimentales pour innover au sein de l’État ? Quelles conceptions de l’expérimentation promeuvent-elles ? Pourquoi les collectivités territoriales n’utilisent pas ou peu le cadre juridique actuel de l’expérimentation ? La loi du 19 avril 2021 relative à la simplification des expérimentations aura-t-elle un effet d’entraînement ? Quelles sont les nouvelles approches de l’expérimentation qui se déploient dans les villes et les territoires ? La crise du covid-19 va-t-elle accélérer cette méthode, voire transformer l’administration en organisation apprenante ?

Ce numéro d’Horizons publics explore sans détours les différentes dimensions de l’expérimentation publique et les nouvelles approches en plein essor (design, numérique, living lab, etc.).

Un dossier coordonné par Mathias Béjean, maître de conférences HDR à l’université Paris-Est Créteil (laboratoire IRG) et responsable de programme à la chaire Innovation publique ENA-ENSCI Sciences Po-École polytechnique.

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