Cinq ans d'explorations publiques, le podcast anniversaire d'Horizons publics

Cinq ans d'explorations publiques, le podcast
"Cinq ans d'explorations publiques", c'est le titre du podcast anniversaire d'Horizons publics, produit à l'occasion des 5 ans de la revue. Un podcast unique, en trois épisodes, pour explorer les tendances de l'innovation publique.
©Cinq ans d'explorations publiques, le podcast
Le 24 janvier 2023

À l'occasion de ses cinq ans, la revue Horizons publics a produit un podcast anniversaire "Cinq ans d'explorations publiques", avec le concours de Louie Media et Berger-Levrault. Un podcast en trois épisodes qui revient sur les cinq dernières années d'innovation publique et qui donnent la parole à des cadres et agents publics, et de nombreuses personnalités de l'écosystème de l'innovation publique et territoriale. Découvrez le premier épisode de ce podcast anniversaire "C'est quoi l'innovation publique ?".

« Où va l’innovation publique ? »

Alors là, comme ça, sur le vif, je dirais que pour moi, l'innovation publique, c'est d'abord les questionnements. C'est se questionner sur des pratiques, sur des façons de faire, des relations avec les usagers, par exemple. Et c'est aussi gérer la rencontre, la rencontre entre plusieurs acteurs, usagers, services, entre élus. Et c'est faire en sorte que tout le monde se rencontre et se connecte sur un sujet donné.

Cette voix que vous entendez, c’est celle de Julie, jeune directrice de la culture à la ville de Villejuif, que j’ai rencontré à l’occasion d’une journée intitulée « L’innovation ouverte au service de l’action publique », organisée cet automne au Lieu de la Transformation Publique, situé au cœur de Paris, un lieu animé par la DITP – un acronyme dont le monde administratif a le secret et qui signifie Direction interministérielle de la transformation publique. Julie m’a avoué consacrer 20 % de son temps de travail sur des missions d'innovation. Parmi les projets innovants récents qui se sont concrétisés sur son territoire, elle m’a cité la mise en place d’un bus de vaccination mobile pour aller vacciner les habitants dans leurs quartiers pendant la crise sanitaire.

Je suis Julien Nessi, rédacteur en chef d’Horizons publics, et vous écoutez « Horizons publics, le podcast ». Horizons publics, c’est d’abord une revue papier unique dans le paysage éditorial qui s’adresse à toutes celles et tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin à l’innovation publique. Une revue indépendante publiée par la maison d’édition Berger-Levrault qui s’est donnée pour mission, avec une liberté de ton et une diversité de traitement, d’explorer « de nouveaux horizons » pour l’action publique. Révolution du management, impact du télétravail sur les organisations, urgence écologique, transformations numérique et sociétale, place des usagers et du design dans l’action publique…

L’ambition d’Horizons publics est d’ouvrir de nouvelles perspectives et de participer à cette transformation en fournissant des savoirs utiles et des leviers d’action. Pluridisciplinaire sur le plan scientifique lorsqu’elle fait appel aux chercheurs, la revue donne également la parole à tous les « praticiens » de l’action publique ! Bref, c’est une revue indépendante et impertinente animée par des personnalités engagées dans l’action publique, des journalistes, des chercheurs et des praticiens de l’action publique. La revue papier fête ses 5 ans en cette fin d’année 2022, l’occasion pour nous d’explorer de nouveaux formats avec ce podcast anniversaire !

Je suis accompagné de Lydie Margery, cheville ouvrière de la revue qui s’occupe depuis ses débuts du secrétariat de rédaction et de la coordination éditoriale, qui a bien voulu prêter sa voix pour ce podcast anniversaire.

Dans ce podcast anniversaire, en trois épisodes, on a voulu prolonger les réflexions de l’un de nos hors-série thématiques « 5 ans d’explorations publiques » paru au printemps 2022. Un numéro anniversaire qui est revenu sur les tendances marquantes de l’innovation publique qu’on a pu observer ces cinq dernières années : l’essor des « biens communs », l’innovation en temps de crise sanitaire, la place des usagers et des agents dans la fabrique de l’action publique, le recours au design de service comme méthode d’expérimentation publique, les enjeux d’adaptation à la crise climatique et la fin du dogme de l’aménagement du territoire. Ce podcast anniversaire est aussi l’occasion de questionner l’innovation publique : où en est-elle ? où va-t-elle ? Qui sont les principaux acteurs de cet écosystème ? Quels sont les outils et les méthodes en vogue ? Quel bilan peut-on tirer des laboratoires d’innovation publique qui se sont multipliés ces dernières années ? L’innovation publique est-elle condamnée à rester en marge des grandes transformations ? Comment dépasser « l’innovation washing » qui consiste à utiliser l’innovation pour communiquer plutôt que pour transformer ! Allons-nous vers une nouvelle séquence de l’innovation publique avec une approche plus systémique et plus en phase avec les mutations du monde moderne ?

Mais c’est quoi au juste l’innovation publique ? Alors que le mois de l’innovation publique 2022 bat son plein au moment où on enregistre ce podcast, on a demandé à des agents et des cadres dans le secteur public ce qu’évoquent pour eux l’innovation publique. Petit florilège avant d’aborder les questions de fond, avec comme invités de ce podcast les personnalités engagés dans l’action publique et compagnons de route de la revue depuis ses débuts en tant que membres du Comité d’orientation.

On commence par Audrey, responsable du développement durable à la mairie de Roubaix depuis plus de 15 ans. Pour elle, l’innovation publique, c’est d’abord un état d’esprit, celui de penser autrement.

Pour moi, l'innovation publique, c'est penser autrement. Face à un monde qui est de plus en plus complexe, dont les enjeux et les challenges qui sont face à nous sont énormes et qu'on n'a jamais su résoudre jusqu'à maintenant, en tout cas, que l'humanité n'a jamais été confrontée à ça. Et donc, face à de nouveaux sujets et nouveaux, de nouvelles problématiques, il faut penser autrement. Il faut essayer d'avoir une approche qui soit nouvelle pour essayer de répondre à ces enjeux.

Steve, lui, travaille à la direction générale adjointe « Territoires et Mobilités » au département de l’Essonne. Il est impliqué en ce moment dans la création d’un tiers-lieux pour les agents publics sur son territoire. Il considère que l’innovation doit provoquer un décalage dans les organisations publiques.

Alors ? Pour moi, l'innovation publique, c'est quelque chose qui est nouveau, tout simplement, qui déclenche l'étonnement chez la personne qui le découvre. Ça peut être quelque chose de pas nouveau pour beaucoup d'autres personnes en ce moment, dans le secteur public, on dit on a parfois un peu de retard, mais en réalité, pour nos organisations, c'est souvent quelque chose de détonnant, d'innovant en fait, qui provoque un décalage. Et je trouve que c'est ça qui est très intéressant.

Camille, elle, baigne dans l’innovation publique toute la journée depuis 5 ans. Elle est cheffe de projet innovation ouverte à la Direction interministérielle de la transformation publique (DITP). La DITP, c’est la cellule innovation de l’Etat – créée en 2017 - qui est chargée d’accompagner les administrations centrales, les ministères, les opérateurs publics et les services déconcentrés dans tout leur projet de transformation (numérique, managériale). Placer le citoyen au centre de l'action publique, c’est devenu le mantra des équipes de la DITP, souvent d’anciens consultants ou fonctionnaires passionnés par l’innovation sous toutes ses formes. Pour Camille, l’innovation publique, c’est avant tout un état d’esprit.

L'objectif, c'est vraiment améliorer l'action publique en prenant pour point de départ les besoins des usagers, les attentes des citoyens et en intégrant aussi les enjeux écologiques. C'est de voir qu'est-ce qu'on peut renouveler dans notre approche Pour cela, et je pense que l'innovation publique, c'est avant tout un ingrédient. C'est vraiment la coopération entre les différentes parties prenantes de l'action publique. Après, ce sont aussi des méthodes, et cetera Mais je pense que c'est avant tout une ambition, un état d'esprit, une posture qui sont déjà vraiment comme point de départ.

Ecoutons aussi Jérôme Filippini, préfet de la Réunion depuis le mois d’août 2022, qui avait contribué à créer le Secrétariat général pour la modernisation de l'action publique (SGMAP) en 2012 – un peu l’ancêtre de l’actuelle DITP…  Pour ce haut fonctionnaire modernisateur, l’innovation publique est aujourd’hui une notion galvaudée, qui a force d’être invoquée à tout moment peut provoquer un effet d’usure. Selon lui, innover consiste avant tout à faire attention aux usages, à faire preuve de courage et à être attentifs aux présages. Voilà ce qu’il nous écrivait dans l’un de nos hors-séries « Quand l’engagement des jeunes fonctionnaires bousculent l’administration », réalisé en partenariat avec Fonction publique du 21eme siècle, l’association des jeunes agents publics.

Pas d’innovation sans attention aux usages : être innovant dans la décennie 2020, ce n’est plus seulement être « orienté usager » comme on le professait dans les années 2000. C’est aussi et surtout être « orienté usage », obsédé par le bon usage – des ressources, des relations entre les personnes (…) 

Pas d’innovation sans attention aux présages : Nous sommes entrés, pour plusieurs décennies, dans un cycle de crises – climatiques, sanitaires, sociales, géopolitiques, démocratiques. Si nous voulons échapper aux solutions simplistes et violentes – celles des gourous, des démagogues –, il nous faut être « attentifs aux présages », c’est-à-dire aux signes avant-coureurs. Les jeunes générations d’acteurs publics doivent apprendre à explorer le futur, lire les prémisses, anticiper les tendances, prolonger les dérivées avant même qu’elles ne soient tracées. D’où l’importance de développer la culture de la donnée : savoir réunir des données en grand nombre, savoir exploiter les données pour prédire les tendances, savoir changer de direction si l’analyse des données montre qu’on s’est trompé.    D’où l’importance aussi de laisser de la place à la fiction, à la rêverie : tout ne se déduit pas de l’observation du passé, ni du constat du réel. À mesure qu’ils vont rencontrer des défis inédits, les décideurs auront de plus en plus besoin de rêver pour imaginer des solutions adaptées à un monde inouï.

Pas d’innovation sans courage : Être innovant, dans les temps qui viennent, cela va consister à parler un peu moins d’innovation. Il va falloir remettre en cause les idées reçues, les façons de faire, mais aussi les clichés sémantiques qui nous enferment, à commencer par celui d’innovation ; il va falloir se remettre en cause, accepter des changements qui nous mettent en risque, qui peuvent nous faire perdre une position établie ; il va falloir lâcher prise, avant même d’être sûr qu’on attrapera la prise éloignée, là-haut, sur cette paroi abrupte, enfin il va falloir aussi endurer, absorber une partie de la tension pour ne pas la diffuser à son entourage, faire preuve de calme dans la tempête, inspirer confiance à ceux qu’on guide ou qu’on accompagne.

Après cette rapide introduction, explorons maintenant les tendances qui vont marquer durablement l’innovation publique, ou la transformation publique. Des tendances que nous avons pris le soin de décrypter ces cinq dernières années dans la revue Horizons publics, avec les équipes, notamment les membres de notre comité d’orientation, toutes et tous très engagés dans l’action publique.

L’enjeu aujourd’hui, c’est de basculer dans une nouvelle séquence de l’innovation, plus systémique et moins expérimentale, une innovation en phase avec les grandes transformations à l'œuvre.

Qu’en pense Stéphane Vincent, délégué général de la 27e Région – l’un des laboratoires publics de recherche-action qui accompagne les collectivités dans leur transformation depuis près de 15 ans ? En 2014, son association a même été sélectionnée par Bloomberg Philanthropies (États-Unis) et l’agence d’innovation sociale britannique Nesta (Grande-Bretagne) comme l’une des 20 initiatives les plus inspirantes au monde dans le champ de l’innovation publique. Ce qui fait de lui un acteur lucide du monde de l’innovation publique.

Les tendances telles que je le ressens d'abord. Il y a de façon de façon un peu générale, d'abord, il y a une forme d'épuisement des formes classiques de l'innovation publique. Je pense qu'il y a des gens qui aussi attendent de comprendre quelle est la vision qu'il y a derrière. Innover, c'est bien, mais avec quel, avec quelle finalité ? Et du coup, en ce moment, il y a un réalignement de l'innovation avec les sujets de sobriété, de redirection écologique, de justice sociale. Et ça, ça pourrait devenir, j'allais dire enfin intéressant. Peut être qu'il y a enfin des des finalités de transformation publique qui qui font corps avec les besoins de la société d'aujourd'hui. Mais puis, après les tendances que je ressens, ça peut dans deux directions et il y a à la fois une direction d'approfondissement. On a, J'ai un collègue en Angleterre qui parle de l'innovation, c'est maintenant. On a attaqué la surface visible de l'iceberg, mais maintenant il faut attaquer sous l'iceberg. Et donc c'est aussi l'innovation réglementaire, c'est l'innovation de gouvernance, c'est l'innovation comptable.

Autre chantier majeur qui attend les acteurs de l’écosystème de l’innovation publique : la transformation écologique et le basculement dans le monde anthropocène. Stéphane Cordobes, philosophe et géographe, ancien expert de la DATAR et aujourd’hui à la tête de l’Agence d’urbanisme de Clermont-Ferrand, milite depuis de nombreuses années en faveur de cette bifurcation écologique. Il parle de changement global qui va devoir nécessiter d'aménager et d’urbaniser autrement les territoires.

Autrement dit, simplement changer à la marge nos manières d'habiter les territoires, nos manières de construire dans les territoires, nos manières de déplacer, de nous déplacer dans les territoires, nos manières de consommer les territoires. Le troisième sens de global sur lequel je voudrais insister, c'est que c'est un changement qui va radicalement modifier notre manière d'habiter ces territoires jusqu'à la manière de ressentir ces territoires ou les espaces dans lesquels nous vivons. Donc, c'est une globalité extrêmement vaste, profonde, qui va tout simplement nous obliger à réinventer nos manières de vivre et dans nos manières de vivre, mais aussi nos manières d'être émues d'être affectées par les autres, par l'environnement qui est le nôtre, etc, et cetera Donc un changement global qui nécessite, oui, d'aménager et d'urbaniser autrement. Mais c'est un autrement extrêmement radical qui reste encore très largement à inventer.

Nicolas Kada, professeur de droit public à l’université de Grenoble Alpes, membre lui aussi du comité d’orientation de la revue Horizons publics, est sur la même longueur d’onde. Elu local, adjoint au maire de la ville de Grenoble, dont on connait l’engagement du maire pour accélérer la transformation écologique de son territoire, considère comme Stéphane Cordobes que les innovateurs publics vont devoir se mettre au service de l’urgence écologique.

L'innovation publique est contrainte et condamnée à se mettre au service de cette cause qui est la lutte contre le dérèglement climatique (…) L'occidental, au XXIᵉ siècle, est il prêt à renoncer à un certain nombre de biens qui contribuent aujourd'hui à son confort, tout simplement pour sauver la vie humaine ou préserver l'habitabilité de la planète ?

Parmi les mutations fortes qui affectent les territoires aujourd’hui se trouve le réchauffement climatique. Ce constat partagé et incontestable depuis la publication des nombreux rapports du GIEC doit se traduire par une rupture avec les modèles économiques des trente glorieuses. C’est aussi la conviction de David Le Bras, délégué général de l’ADGCF, l'Association des directeurs généraux des communautés de France (ADGCF) qui rassemble près d'un millier de cadres dirigeants de communautés de communes. David est impliqué dans le comité d’orientation de la revue Horizons publics car il a envie de faire bouger les lignes sur ce point.

(…) la question écologique est évidemment dans toutes les bouches, dans toutes les têtes. En même temps, quand on regarde de près sa traduction en matière de politiques publiques. On voit bien que la question écologique est traitée comme une autre question territoriale. C'est à dire que quand on regarde les projets de territoire que portent les intercommunalités, chaque projet de territoire est structuré en trois parties le développement, l'écologie et la solidarité. La problématique, c'est face aux gens, aux enjeux actuels. Ce qu'il faudrait faire, c'est faire de la question écologique la matrice globale du développement économique, de la solidarité, des mobilités... Là, encore une fois, cette politique est juxtaposée avec d'autres, ce n'est pas encore le référentiel absolu des politiques publiques et c'est là où ça pêche. Donc nous, on travaille justement sur ce point là. C'est à dire d'essayer de faire en sorte que les DG et les élus, évidemment, fassent donc de la question écologique le référentiel absolu des politiques territoriales qu'ils déploient.

La place des citoyens et des habitants dans la fabrique de l’action publique, c’est une autre grande évolution de l’innovation publique. C’est la conviction d’Elisabeth Dau, experte en gouvernance démocratique et co-fondatrice de Fréquence commune, une coopérative qui accompagne habitant.e.s et élu.e.s pour réinventer la démocratie locale.

S'il y a une tendance majeure, montante et centrale aujourd'hui de l'innovation publique et de l'action publique, c'est pour moi justement la façon qu'on a de repenser la place du citoyen, des citoyennes, voire des habitants, des habitants au cœur de la fabrique et de la transformation publique. C'est pour moi une tendance qui est très forte et qui est qui est montante, qui est devenue pressante, qui a été portée historiquement de plein de façons différentes en France. Je pense qu'elle a été encouragée notamment par ce qu'on appelle la démocratie participative qui aujourd'hui est à prendre, je pense avec des pincettes, parce qu'elle qualifie avant tout une démarche institutionnelle d'offre et de déploiement d'offre institutionnelle pour associer les citoyens aux grandes décisions qui concernent l'action publique locale mais aussi nationale.

La décision partagée à petite échelle et la réappropriation par les habitants de la chose publique sont des évolutions majeures, c’est aussi le point de vue de Nicolas Kada que nous venons d’entendre sur l’urgence écologique. Et cela se traduit, selon lui, par l’essor des biens communs qui est une manière de faire autrement l’action publique locale.

Je pense que les principales tendances, elles sont bien à l'image justement des communs, c'est à dire que des tendances de fond dans l'innovation qui consiste à aller un peu contre les les évolutions les plus récentes et notamment tout ce qui est nouvelles technologies, professionnalisation, expertise, etc. L'idée plutôt qu'il faut que chacun se réapproprie la décision publique, donc que la décision soit partagée, qu'on soit plus à l'échelle d'une petite communauté. Les communs, ça marche à petite échelle, je ne suis pas sûr que ça puisse marcher à plus grande échelle. On va avoir, mais on pourrait multiplier les exemples mais ou les expérimentations. Mais est ce qu'on peut pour autant avoir une gestion à l'Etat s'emparer de la question des communs ? Donc on verra. Donc ça c'est le côté, l'aspect communauté, le lien direct avec les personnes qui me semblent une innovation intéressante. C'est une forme d'innovation et de retour un peu en arrière, mais de réhumaniser en réalité du service public et de la et de la décision publique. On a une tendance à l'éloignement de la prise de décision, une tendance, une mise à l'écart ou une mise à distance des habitants par des plateformes numériques, par des numéros de téléphone, par des serveurs internet.

La co-construction des politiques publiques, elle peut se faire aussi avec la société civile (citoyens, entreprises, associations…) qui s’implique dans les tiers-lieux. Avec près de 2 500 tiers-lieux en France et plus de 2 millions de personnes par an qui s’y rendent pour réaliser des projets ou travailler, il s’agit d’un véritable phénomène de société, qui démontre la capacité de la société civile à s’organiser pour produire des solutions au plus près des besoins.

Giulia Reboa a travaillé jusqu’à récemment comme chargée de projet Nouveaux Lieux, Nouveaux Liens & Société Numérique au sein de l’Agence nationale pour la Cohésion des territoires (ANCT). Sa mission a été d’accompagner l’essor de ces tiers-lieux dans les territoires. Fonctionnaire engagée, ancienne président de l’association Fonction publique du XXIème siècle mais aussi membre du comité d’orientation de la revue Horizons publics, elle considère que les tiers-lieux, même si ce n’est pas nouveau comme phénomène, permettent d’expérimenter à l’échelle locale.

Un truc que font les tiers lieux et hyper important, c'est l'expérimentation, c'est le pas à pas, c'est que en fait, il y a un sujet, Ils font tout de suite, y bricole un petit quelque chose et ensuite peu à peu, ils montent, ils montent en compétence, l'échelle, et cetera Et ça, je pense aussi qu'on pourrait s'en inspirer.

Je suis Julien Nessi, rédacteur en chef d’Horizons publics, la seule revue dédiée à la transformation publique, et vous venez d’écouter le tout premier épisode d’Horizons publics, le Podcast anniversaire ». Dans les deux prochains épisodes, nous poursuivrons notre exploration de l’innovation publique sous toute ses formes. Ce podcast a été réalisé avec le concours de Louie Média, qui en a assuré la post production et la création musicale. Avec la participation de Lydie Margery, Alexia Decaix, Stéphane Vincent, Stéphane Cordobes, Giulia Reboa, Nicolas Kada, Elisabeth Dau, David Le Bras et Philippe Guichardaz.

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