Gilles Babinet : «Les grands narratifs influencent l’évolution de la technologie»

Gilles Babinet
Gilles Babinet est intevenu sur les enjeux du Numérique et des politiques publiques, sur la scène du théâtre Claude Lévi-Strauss, au musée du quai Branly Jacques Chirac, le 26 juin 2023, à l’occasion de la conférence Unexpected sources of inspiration (USI) 2023, le rendez-vous des décideurs engagés, organisée depuis 2008 par OCTO Technology,
©USI events
Le 9 octobre 2023

Entrepreneur à succès dans le domaine des nouvelles technologies, Gilles Babinet co-préside le Conseil national du numérique (CNN). Il représente la France auprès de la Commission européenne en tant que digital champion. Il enseigne à l’Institut national du service public (INSP) et à l’école des hautes études commerciales (HEC).

 

Auteur de plusieurs ouvrages, tels que L’ère numérique, un nouvel âge de l’humanité1, Big data. Penser l’homme et le monde autrement2 et Refondre les politiques publiques avec le numérique3, il vient de publier Comment les hippies, Dieu et la science ont inventé Internet4, un récit passionnant qui montre comment les technologies se mettent au service des idéologies et du contexte dans lesquels elles émergent et évoluent.

 

Nous l’avons rencontré le 26 juin 2023 au musée du Quai Branly-Jacques Chirac, sur les bords de la Seine à Paris, à l’occasion de la conférence Unexpected sources of inspiration (USI) 2023, le rendez-vous des décideurs engagés, organisée depuis 2008 par OCTO Technology, un cabinet de conseil spécialisé dans les nouvelles technologies et les enjeux de la transformation digitale. Cette édition 2023 avait pour thème central « L’entreprise à l’épreuve des limites du monde. Quelles motivations pour une bifurcation des modèles d’affaires ? », traitant de rapport au vivant, d’économie post-croissance ou symbiotique, de chamanisme et de technologies, de modèles régénératifs, de comptabilité socio-environnementale ou encore de nouveaux récits pour accompagner les bifurcations à venir. L’intervention de Gilles Babinet a porté sur les politiques publiques et le numérique.

Vous venez de publier un ouvrage Comment les hippies, Dieu et la science ont inventé Internet, qui dresse une fresque s’étendant sur plus de soixante-dix ans : des inventeurs méconnus, qui ont participé à l’aventure scientifique, industrielle et humaine qui a façonné l’Internet d’aujourd’hui, et qui ouvre des perspectives sur ce que cette révolution pourrait nous offrir dans le futur. Cela a été aussi le fil de votre intervention à la conférence USI 2023. Pourriez-vous revenir sur les principaux points de celle-ci ?

L’idée de ce livre est le fait que les grands narratifs influencent profondément l’évolution de la technologie, mais aussi que la technologie a des incidences fondamentales sur notre organisation économique et sociale. Cette interaction est beaucoup plus profonde qu’on ne le croit. Dans l’histoire d’Internet, il y a quatre grandes phases : celle des militaires, caractérisée par la verticalité et l’opacité ; la phase des hippies, qui aspiraient plutôt à un système transparent, décentralisé ; ensuite, la phase des marchands, qui correspond à la globalisation, avec la centralisation de la donnée dans les data centers, et enfin, la phase de la « contre-réforme », c’est-à-dire le Web 3.0 : les gens qui ne veulent plus ni État, ni banque centrale.

Nous sommes sur le point d’entrer dans une quatrième phase. Et cette fois, c’est l’intelligence artificielle (IA) qui aura une incidence très forte : à la fois centralisée et décentralisée, ce qui correspond assez bien avec ce qu’on voit en matière d’architecture informatique. Voilà l’idée générale du livre et de mon intervention à la conférence USI 2023.

Justement, si on se concentre sur la quatrième phase, celle de l’impact de l’IA, que peut-on prévoir pour la sphère publique, les acteurs publics ?

Une idée que j’énonce beaucoup dans mon livre est le fait que l’on entre dans l’ère pigouvienne6, celle de la gestion des externalités : on taxe le carbone, entre autres, et on crée une relation tripartite entre innovateur, régulateur et société civile. C’est la grande idée que je défends depuis maintenant une dizaine d’années : les États doivent devenir des plateformes. Cela induit une organisation assez différente de ce que l’on connaît. On observe d’ailleurs les prémices de ce changement à Taïwan ou en Estonie, des États plus démocratiques par rapport aux craintes que l’on peut opposer à ce discours. En revanche, ce sont des États dans lesquels règne un droit algorithmique avec des systèmes très automatisés pour de nombreuses choses. Cette dynamique est inéluctable parce que la puissance de la technologie est telle qu’on ne peut pas la refuser. La réflexion est très insuffisante et manichéenne à cet égard. Par exemple, si on dit que le biométrique devrait être interdit, c’est comme si on considère qu’il y avait une suprématie technologique qui faisait qu’elle venait au-dessus du droit, alors que c’est le contraire, en réalité. L’objectif n’est pas d’interdire la biométrie, mais de la mettre sous contrôle. Des États sont déjà dans l’expérimentation et vont connaître des phases de prospérité sociale et économique importante, tandis que d’autres, qui ont des principes totémiques forts, pourront se faire déclasser. Je ne souhaite pas que les pays européens se retrouvent déclassés. L’interdiction du biométrique quasiment dans toute l’Europe, y compris en France, est, à mon sens, un mauvais signal, une vision extrêmement précautionneuse de la gestion de la donnée. Mais au-delà de cela, c’est plutôt une réflexion civilisationnelle qui sous-tend ce débat sur la biométrie. Les plateformes sont faites pour interagir entre elles et potentiellement avec d’autres États. L’identité numérique européenne est un bon exemple. Il existe aujourd’hui une norme européenne pour cette identité numérique à l’échelle de l’Europe : c’est le règlement eIDAS7 (Electronic Identification and Trust Services for Electronic Transactions in the Internal Market). La France fait partie des trois États européens qui n’ont pas encore ratifié ce règlement. C’est dommage et c’est aussi un problème d’acculturation.

Je rebondis sur l’un de vos ouvrages consacrés au numérique et aux politiques publiques, publié en 2020, Refondre les politiques publiques avec le numérique, destiné aux fonctionnaires et agents de la fonction publique. Existe-t-il encore du chemin à parcourir sur ce sujet ? Où en sont les administrations françaises, aujourd’hui, dans leur transformation digitale ?

Je défends plusieurs idées dans cet ouvrage, notamment, je m’interroge sur le « comment peut-on arriver à une telle situation d’échec ? ». Est-ce le poids de l’administration et le mur de la bureaucratie qui freinent la transformation digitale ? J’aimerais avoir une explication, mais je n’en ai pas. Je pense que nous sommes passés au-delà de l’idée de la transformation digitale, c’est-à-dire que l’idée a connu son apogée il y a quatre à cinq ans en arrière et maintenant, ça dérange tout le monde. On aimerait se dire qu’on est de l’autre école, mais on ne l’est pas en fait : on est toujours encore avec du « legacy » 8et du fonctionnement en silo partout.

Et surtout, je pense que le vrai sujet est la façon dont on transforme l’organisation, c’est un enjeu de conduite du changement, ce que les Anglo-Saxons appellent le « change management ».9

Les gens ne sont pas très à l’aise avec ça. Pour autant, je croise des personnes qui ont le sens de l’État et de la chose publique. Et c’est pour ça que je ne me décourage pas d’ailleurs. Mais pour qu’une transformation réussisse, il faut deux choses : un substrat de fonctionnaires et de hauts fonctionnaires convaincus en nombre et une impulsion politique. On a connu un début d’impulsion politique qui s’est cassé le nez sur les 250 services publics qui ont été numérisés, dans une logique de préservation de l’existant. Nous pourrions réaliser des projets extraordinaires avec la data, aussi bien dans la santé que dans l’éducation, dans les grands corps sociaux, dans la justice aussi ou encore dans la fonction territoriale. Mais il n’y a pas de budget pour cela. Et certains prérequis manquent à l’appel. De même que des briques de base sur lesquelles construire, comme le prérequis d’une infrastructure unifiée de sécurité et de transport de l’État.

BIO EXPRESS

2011-2012Premier président du Conseil national du numérique (CNNum)

2012Digital champion France à la Commission européenne

2014Parution de L’ère numérique, un nouvel âge de l’humanité. Cinq mutations qui vont bouleverser notre vie

2015Parution de Big data. Penser l’homme et le monde autrement

2016Parution de Transformation digitale. L’avènement des plateformes5

2020Parution de Refondre les politiques publiques avec le numérique

2021Co-président du CNNum

2023Parution de Comment les hippies, Dieu et la science ont inventé Internet

Au-delà la dématérialisation des démarches administratives, il y a aussi un enjeu peut-être plus important qui est celui de la simplification des démarches administratives. L’IA sera-t-elle en mesure de nous aider sur ce chantier ?

L’enjeu aujourd’hui est d’introduire la numérisation des services publics en incluant les Français qui sont extrêmement amers sur cette numérisation. Une deuxième vague de simplification pourra se faire grâce à l’IA. Prenons l’exemple de la feuille d’impôt. Je ne sais pas remplir mes impôts moi-même, je suis comme tout le monde. C’est d’une complexité incroyable qui est à l’image de la bureaucratie qu’on a mise dans cet État. Comment est-ce qu’on peut simplifier tout ça avec du machine learning ? Cela mérite d’être exploré !

C’est cela en fait l’enjeu de l’IA, de nous aider à simplifier toutes ces démarches administratives. Je pense que nous avons des centaines de milliers de Français qui sont dans mon cas, dans l’incapacité de remplir leur feuille d’impôt…

J’ai beau siéger dans différents comités de conseils d’administration, je ne parviens pas à remplir ma feuille d’impôts… J’ai dû prendre un conseiller pour m’expliquer comment faire ! Le formulaire de déclaration d’impôts est le fruit de la complexité de l’administration française.

Vous êtes co-président du CNN. L’une des propositions de ce conseil est de créer un service public pour une éducation populaire au numérique en France10. S’agit-il encore d’une lacune de la construction de service public numérisé, d’une fracture numérique ? Si oui, comment la réduire ?

Cela fait une douzaine d’années que je m’intéresse à la politique publique au numérique. Les expériences du compteur Linky, la séquence 5G ou encore le mouvement des Gilets jaunes sont révélateurs d’une réalité qui est celle de subir et de ne plus avoir la propriété de son destin. C’est-à-dire que vous êtes soumis à la bureaucratie, des personnes dans une tour à la Défense qui décident de vous mettre des compteurs et de savoir ce que vous consommez en temps réel. Vous êtes soumis à des technologies exogènes qui viennent de l’étranger et qui vous sont imposées. Et la réaction n’est pas tant contre la modernité, c’est une réaction contre ce sentiment de soumission. Et je pense qu’avec l’IA, on en remet une couche. Pour que ce pays renoue avec une culture de la modernité et du progrès, il faut que nous ayons une culture numérique partagée et collective, par exemple, ce qu’est l’IA. L’idée n’est pas de dire aux gens de façon très prosaïque : « Nous allons vous expliquer comment remplir vos formulaires ou comment utiliser une interface à base d’IA. » C’est plutôt de leur dire qu’on va en débattre et partager ensemble une culture commune sur ce sujet. Et on va aussi vous montrer que l’IA n’est pas magique. Qu’il n’y a pas de conscience dans l’IA et que, de fait, elle va être à votre service et que vous allez pouvoir potentiellement, pour ceux qui le souhaitent, en faire votre métier. En somme, l’idée c’est de se donner l’objectif de dire aux Français qu’on va créer une grande culture collective de ce qu’est la technologie d’IA. Comme en Finlande où 5 % de la population est formée à l’IA avec des cours gratuits.

Au sujet de l’impact des plateformes sur notre économie, notre société et nos services publics : pensez-vous qu’une vie numérique sans plateforme est encore possible aujourd’hui ?

C’est une question compliquée. Je vais faire la thèse et l’antithèse de la réponse. Aujourd’hui, face aux risques de désinformation, des plateformes de type GAFAM sont plutôt des atouts et donc là, je contredis beaucoup de choses que j’ai annoncées par le passé.

Les GAFAM représentent ce que l’on appelle des « gatekeepers », ou « contrôleurs d’accès » 11, c’est-à-dire des gens qui parlent tous les jours à plus d’un milliard de personnes. Nous sommes un peu obligés de passer par ces plateformes12 pour accéder à des services et consulter du contenu…

Elles sont « contrôlables », c’est pour cela qu’on parle de « contrôleur d’accès ». D’autres acteurs et plateformes qui jouent un rôle important dans l’écosystème numérique sont plus difficiles à contrôler. Telegram, par exemple, l’application de messagerie sécurisée et alternative à WhatsApp, répond plus ou moins aux injonctions des États. Derrière la question des « gatekeepers », il y a en fait un enjeu économique : est-ce qu’on aurait plus d’innovations si on n’avait pas ces « gatekeepers » qui bloquent certaines formes d’innovation en concentrant la valeur et l’innovation ? Pour contourner ces « gatekeepers » et favoriser l’innovation, on pourrait imaginer un marché avec des acteurs comme Telegram… Donc, je n’ai pas de réponse tranchée à votre question.

Il y a également les communs numériques, c’est aussi un enjeu pour les prochaines années…

Exactement. La force du numérique, je le dis souvent, c’est la multitude. On pourrait penser que les communs, c’est gagné, notamment dans le cadre de l’IA. Or, on se rend compte que les technologies d’IA génératives ne peuvent être que distribuées, en open source. Nous avons eu une première vague de l’open source au début des années 2000, avec le mouvement du logiciel libre impulsé par Richard Stallman13.

Aujourd’hui, on a une nouvelle dynamique sur des projets d’IA gratuits et ouverts pour tous, qui considère que cette technologie d’IA est tellement puissante qu’il faut qu’elle soit distribuée en open source, car elle représente un danger pour l’Humanité.

Comment les hippies, Dieu et la science ont inventé Internet

couverture du livre de gilles babinet

À l’heure de la révolution de l’IA, de GPT-4, quelle direction pourrait prendre Internet dans les années à venir ? En dressant une fresque s’étendant sur plus de soixante-dix ans des inventeurs méconnus qui ont participé à l’aventure scientifique, industrielle et humaine qui a façonné l’Internet d’aujourd’hui, Gilles Babinet ouvre des perspectives sur ce que cette révolution pourrait nous offrir dans le futur.

Au fil des progrès technologiques, l’histoire d’Internet dessine le feuilleton haletant du monde contemporain. Espionnage et guerre froide, effervescence hippie et boom néoconservateur, règne des GAFAM et crise climatique, etc.

Cet essai nous présente les ingénieurs de génie qui ont incarné l’innovation cybernétique : Tim Berners-Lee, père du HTML, Linus Torvalds, créateur de Linux et précurseur de l’open source, Satoshi Nakamoto, entrepreneur visionnaire à l’origine du Bitcoin… et tant d’autres. Il nous fait voyager dans le temps et dans l’espace, dans le tourbillon des politiques. Il démontre que, avant même les individus, ce sont les idéologies dominantes qui ont façonné ces technologies : le collectivisme des années 1970, la révolution conservatrice, la globalisation, etc.

Le récit passionnant des coulisses de l’avènement d’Internet, au cœur de l’histoire technologique et sociale d’un monde devenu global.

  1. Babinet G., L’ère numérique, un nouvel âge de l’humanité. Cinq mutations qui vont bouleverser notre vie, 2014, Le Passeur.
  2. Babinet G., Big data. Penser l’homme et le monde autrement, 2015, Le Passeur.
  3. Babinet G., Refondre les politiques publiques avec le numérique. Administration territoriale, État, citoyens, 2020, Dunod.
  4. Babinet G., Comment les hippies, Dieu et la science ont inventé Internet, 2023, Odile Jacob, Sciences humaines.
  5. Babinet G., Transformation digitale : l’avènement des plateformes. Histoires de licornes, de data et de nouveaux barbares…, 2016, Le Passeur.
  6. « Arthur Pigou (1877-1959) est un économiste anglais. Il est le fondateur de l’économie du bien-être et l’un des premiers auteurs à avoir réfléchi à l’économie environnementale. Il est connu par ailleurs pour avoir donné son nom à la fameuse “taxe Pigou” » (https://www.economie.gouv.fr/facileco/arthur-pigou).
  7. Le règlement eIDAS s’applique à l’identification électronique, aux services de confiance et aux documents électroniques. Il vise à établir un cadre d’interopérabilité pour les différents systèmes mis en place au sein des États membres afin de promouvoir le développement d’un marché de la confiance numérique.
  8. « Legacy signifie “héritage” en anglais. Ce terme est fréquemment utilisé en technologie de l’information, pour faire référence aux systèmes dépassés, mais toujours en cours d’utilisation. On parle aussi de “système hérité”, “système patrimonial”, ou “système obsolète” (en anglais : legacy system) est un matériel ou un logiciel continuant d’être utilisé dans une organisation (entreprise ou administration), alors qu’il est supplanté par des systèmes plus modernes. L’obsolescence de ces systèmes et leur criticité les rendent difficilement remplaçables sans engendrer des projets coûteux et risqués » (Wikipédia, définition de « Legacy »).
  9. « Le change mananagement (CM) ou gestion du changement désigne l’approche qui prépare, équipe et soutient les individus, les équipes et les organisations dans la réalisation de changements organisationnelles », Babinet G., Refondre les politiques publiques avec le numérique, op. cit., p. 201-229.
  10. « Le Conseil national du numérique a mené une démarche exploratoire de débats à travers la France, intitulé “Itinéraires numériques. Le temps du débat”. À l’issue de cette démarche, il a proposé la création d’un service public pour une éducation populaire au numérique » (https://cnnumerique.fr/itineraires-numeriques-le-temps-du-debat).
  11. « Le Digital Services Act (DSA) et le Digital Market Act (DMA), les deux textes fondateurs de la régulation européenne sur le numérique, introduisent une notion législative fondamentale : celle des “gatekeepers”, ou contrôleurs d’accès. Trois critères principaux les définissent selon Bruxelles : être d’une taille telle qu’il a un poids important sur le marché intérieur ; contrôler un point d’accès important des entreprises utilisatrices pour atteindre les consommateurs finaux ; jouir d’une position solide et durable », Commission européenne, Règlement sur les marchés numériques : des règles pour les contrôleurs d’accès numériques entrent en vigueur afin de garantir des marchés ouverts, 31 oct. 2022.
  12. « Alphabet, Amazon, Apple, ByteDance, Meta, Microsoft et Samsung sont les 7 premiers gatekeepers selon le règlement européen du Digital Market Act (DMA) », Commission européenne, Here Are the First 7 Potential “Gatekeepers” under the EU Digital Markets Act, 4 juill. 2023.
  13. Richard Matthew Stallman – connu aussi sous les initiales rms (en minuscules) – est un programmeur et militant du logiciel libre.
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