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L’Ex-Asilo Filangieri à Naples : retour d’expérience sur un commun urbain de référence en Europe

Le 10 juillet 2021

Situé dans un ancien couvent, en plein centre historique de Naples, l’Ex-Asilo Filangieri est devenu en quelques années un commun urbain mettant au cœur de son modèle la notion « d’usage civique ». À travers l’histoire de cet espace auto-géré et auto-institué, nous revenons dans cet entretien sur l’expérience unique en Europe d’un commun urbain qui a su passer du rapport de force militant – l’occupation illégale d’un lieu culturel – à l’instauration d’une nouvelle catégorie juridique, l’usage civique, garantissant l’auto-gestion du lieu et son autonomie vis-à-vis de la mairie. Véritable « lâcher-prise » des élus et de l’administration ou mise à l’épreuve des capacités d’organisation des commoneurs, l’Ex-Asilo est devenu un modèle, voire un idéal pour les militant·es des communs en quête d’une relation non instrumentalisée avec les collectivités territoriales.

Maria Francesca De Tullio,
une militante chercheuse en immersion

Maria Francesca De Tullio est docteure en droit constitutionnel, diplômée de l’université de Naples Federico II, et chercheuse post-doc à l’université d’Anvers. Actuellement en résidence dans le collectif international Remix the commons, elle est membre de l’Observatoire permanent des biens communs de la ville de Naples et personnellement impliquée dans la communauté des habitants de l’Ex-Asilo à partir de 2017.

L’administration a beaucoup appris de l’expérience de l’Ex-Asilo concernant l’aménagement des espaces publics. À travers les outils juridiques inventés par la communauté, elle a appris qu’une valorisation non économique du patrimoine public et des biens communs était possible.

Pouvez-vous nous retracer les grandes étapes de l’histoire de la transformation de l’Ex-Asilo Filangieri en un bien commun urbain autogéré ?

Il s’agit d’une occupation qui s’inscrit en partie dans la tradition italienne des centri sociali1 (centres sociaux), des espaces occupés autogérés avec des finalités politiques et sociales. Cette démarche s’est trouvée renforcée en 2011 par le mouvement mondial des Indignés2, mais aussi, au niveau local, par les luttes écologistes autour, par exemple, des déchets urbains. L’occupation de l’Ex-Asilo a aussi été inspirée par celle du Teatro Valle à Rome où des travailleur·ses de l’immatériel, des artistes, des agent·es culturel·les ont collectivement lutté contre sa fermeture et privatisation à partir de juin 2011. Au départ, l’occupation de l’Ex-Asilo se voulait symbolique et n’avait pas vocation à durer. L’objectif était de dénoncer la politique culturelle des grands événements incarnée par la fondation à qui la gestion du lieu avait été déléguée par la ville. Les occupants s’opposaient au caractère très centralisé de ces programmations qui ne permet pas de redistribuer équitablement les ressources entre les travailleur·ses du secteur.

Très rapidement, les artistes ont été rejoints par des militant·es écologistes, des étudiant·es et chercheur·ses, des militant·es d’autres espaces occupés et d’autres habitant·es de la ville. Ils ont alors décidé de ne pas créer un collectif d’occupation fermé mais plutôt de laisser l’Ex-Asilo ouvert sur la ville. À la manière des Indignados espagnols, ils ont mis en place un système fondé sur le respect de l’hétérogénéité des occupants et de leur parcours individuel sans imposer une appartenance politique particulière.

Dans le même temps, les élections municipales ont eu lieu et la liste de coalition civique conduite par Luigi de Magistris a été élue à Naples en mai 2011. Sa victoire s’expliquait certes par un besoin de nouveauté (qu’on retrouvait d’ailleurs aussi à Milan avec un type similaire de coalition civique) mais aussi par les mêmes éléments qui ont fait le succès de la mobilisation autour de l’Ex-Asilo : l’émergence d’une nouvelle gauche, celle des mouvements, des collectifs, des jeunes, des précaires et non plus seulement la gauche traditionnelle sociale-démocrate ou des élites intellectuelles. Enfin, quelques semaines après les élections municipales de 2011, a eu lieu le référendum national contre la loi de privatisation du secteur de l’eau qui a été gagné à une écrasante majorité (95,35 %). Cela a généré dans le pays une forte prise de conscience et mobilisation en faveur des biens communs.

Comment se passe alors la relation entre l’Ex-Asilo et la nouvelle équipe municipale ?

C’est un long processus qui démarre car la reconnaissance de l’Ex-Asilo par la ville de Naples va durer presque trois ans et aboutir seulement en 2015 ! Dans la première phase, les militant·es étaient en conflit avec les politiques participatives du laboratorio Napoli (laboratoire Naples) mises en place par la mairie. Ces politiques étaient considérées trop prudentes par rapport aux ambitions des mouvements sociaux, car elles freinaient la nature absolument inédite de leurs propositions à cause de la crainte qu’une participation directe aurait pu permettre à certains acteurs privés de monopoliser et capturer le processus. C’est après un travail de trois ans, sous l’adjoint Carmine Piscopo, qu’intervient finalement la reconnaissance de l’usage civique de l’Ex-Asilo.

Quelles sont les revendications portées par les militant·es de l’Ex-Asilo en direction des élu·es napolitain·es ? Comment s’est construite la gouvernance de cette occupation ?

Comme on l’a vu, les occupants de l’Ex-Asilo forment une communauté très hétérogène. Ils vont donc accorder d’autant plus d’importance aux processus de dialogue et de décision au sein de l’espace. Assemblées ouvertes à tout le monde, méthode du consensus, etc., ils inventent de nouvelles pratiques de gestion de ce bien commun mais aussi s’attachent à une méta-réflexion constante sur leurs propres pratiques. D’emblée, ils se demandent comment une communauté qui s’autogouverne peut se comporter comme une véritable institution. Ils refusent également de recourir à des instruments traditionnels comme un contrat de délégation avec la mairie, en essayant de dépasser aussi les limites qu’ils voyaient dans le modèle de fondation adopté par le Teatro Valle à Rome. Ils veulent imaginer de nouvelles institutions et surtout amener la ville à les reconnaître.

C’est ainsi que la communauté se lance dans l’écriture d’une déclaration d’usage civique à la manière d’une constitution de l’espace qui en établit les organes décisionnaires, les différents usages, le système économique, etc. Une première délibération de la ville reconnaît dès 2012 l’existence, à l’Ex-Asilo, de ce processus de bien commun et d’autorégulation. Cela permet de protéger l’expérimentation et ses espaces de discussion entre les occupants et avec les habitant·es, les élu·es et l’administration municipale. Au bout de trois ans, la déclaration est rédigée puis reconnue par une délibération de l’exécutif municipal (giunta comunale). C’est une victoire historique car les occupants obtiennent que cet espace ne soit pas confié à un·e responsable légal·e ou à une personne morale sous la forme d’un pacte3, par exemple, mais qu’il existe officiellement à travers la déclaration d’usage civique rédigé par la communauté elle-même. La ville continue de soutenir l’expérimentation en payant l’eau, le chauffage, l’électricité et des travaux qui sortent de l’ordinaire (les travaux ordinaires étant pris en charge par la communauté). Le même dispositif sera utilisé pour d’autres lieux occupés dans Naples. Finalement, le politique n’a fait que valider un mode de gouvernance formulé par la communauté des habitant·es. Qui plus est, il valide le principe d’autorégulation, c’est-à-dire que l’assemblée peut changer la déclaration et son propre règlement sans que la ville puisse s’y opposer.

Quelle est cette notion d’usage civique qui accompagne la reconnaissance institutionnelle de l’Ex-Asilo ? Dans quel contexte juridique s’inscrit-elle ?

La notion d’usage civique (uso civico) existe de longue date en Italie. Elle renvoie à des formes anciennes de propriété collective ou communale (surtout des bois, des rivières, des pâturages) encadrées par des lois et régimes spécifiques. Mais à la différence de l’interprétation que l’Ex-Asilo en a faite, ces formes traditionnelles ne sont pas forcément ouvertes au-delà des riverain·es concerné·es, par exemple, elles peuvent être aussi très hiérarchiques, voire patriarcales ! Dans cette nouvelle formule d’usage civique urbain, l’Ex-Asilo a recouru à la fonction créative du droit en partant du principe ancien que les règles juridiques peuvent naître des usages en vigueur. Je dirais qu’on a fait du neuf avec du vieux ! Mais cela a permis de rassurer et convaincre l’administration napolitaine, notamment en rattachant la nouvelle formule de l’usage civique à quelques principes constitutionnels italiens : le principe d’égalité bien sûr, mais aussi les droits participatifs, la fonction sociale du droit de propriété et la possibilité de confier des services essentiels à des coopératives d’usager·ères ou de travailleur·ses (Const., art. 42 et 43). Cela rejoint le principe de subsidiarité horizontale4 dans son interprétation sociale et attentive à l’égalité factuelle, qui incite l’État à favoriser les initiatives spontanées des citoyens qui poursuivent l’intérêt général. Ainsi le cadre constitutionnel était clairement favorable à ces formes d’autogestion.

Finalement, le politique n’a fait que valider un mode de gouvernance formulé par la communauté des habitant·es. Qui plus est, il valide le principe d’autorégulation, c’est-à-dire que l’assemblée peut changer la déclaration et son propre règlement sans que la ville puisse s’y opposer.

Existent-ils d’autres exemples en Italie où la notion d’usage civique a permis la reconnaissance de biens communs urbains ? Quelles sont les différences entre le cas de l’Ex-Asilo et les pactes d’administration partagée promus par Labsus ?

D’autres communes reconnaissent l’usage civique urbain mais de manière assez ambiguë – déformant le modèle napolitain, comme à Turin – ou incomplète. Seule Naples l’a fait aussi clairement. C’est pourquoi un réseau national italien s’est constitué pour pousser à la reconnaissance explicite de l’usage civique dans la réglementation et par l’administration, qu’il s’agisse des règlements sur les communs, sur la participation, sur le patrimoine public ou même du droit de l’urbanisme. En attendant il existe toujours un vide juridique : l’usage civique urbain n’est pas interdit par la loi nationale, mais pas encore explicitement reconnu.

Concernant la relation entre le modèle de l’Ex-Asilo et des pactes, nous avons un débat très constructif avec Labsus, l’organisation qui a construit le modèle des règlements d’administration partagée expérimenté d’abord à Bologne puis repris dans une centaine de villes italiennes. On partage l’idée que les communs ont besoin d’un éventail d’outils capable de répondre aux différents besoins, plutôt qu’un outil « parfait ».

Les différences entre les deux expériences portent surtout sur la conception et le rôle de la communauté. Dans le cas de l’Ex-Asilo, nous avons refusé la reconnaissance de responsabilités exclusives de gestion à des personnes, morales ou physiques. Dans le cas des règlements d’administration partagée ou pactes, il y a au contraire une gestion exclusive, même si les personnes qui signent le pacte peuvent changer au fil du temps. Donc, la communauté peut rester en théorie ouverte mais les contraintes bureaucratiques sont plus importantes et, même si c’est présenté comme une formalité, cela peut devenir un obstacle à une inclusion réelle. Pour ma part, je pense que dès lors qu’il y a responsabilité exclusive de gestion, il y a une forme de pouvoir exercé par les personnes et, en réaction, un désengagement des autres personnes non officiellement reconnues. Les hiérarchies s’installent de fait à partir du moment où des personnes sont désignées responsables malgré toutes les proclamations de gouvernance horizontale. Plus essentiel encore, le système des pactes ne donne pas le pouvoir à la communauté de le changer elle-même. Il faut que la ville soit formellement d’accord.

Par ailleurs, dans l’usage civique urbain, la ville soutient l’aménagement direct du lieu par la communauté, car elle reconnaît qu’il y a une « rentabilité civique » (redditività civica), c’est-à-dire un avantage culturel, politique, social. Dans les pactes, la ville peut soutenir financièrement les initiatives, mais elle le fait rarement, ce qui représente un vrai problème, notamment pour les catégories précaires et marginalisées. Enfin le pacte a une durée limitée ce qui constitue un choix politique très différent au sens où l’engagement de la communauté, des habitant·es se fait finalement au profit de l’administration qui peut en faire un tout autre usage une fois qu’elle a récupéré l’espace régénéré au bout de trois, cinq ou six ans… L’usage civique n’a pas de limite temporelle car la logique n’est pas la même : la gouvernance étant très ouverte et non exclusive, elle assure une sorte d’« évidence publique permanente » et combat en fait les risques d’appropriation, de discrimination et d’exclusion, mieux que la réitération des procédures compétitives ne pourrait le faire.

Existe-t-il des contreparties à cette autogestion imposées par la collectivité publique ? Quels sont les mécanismes de régulation et de gestion de conflits ?

Toute reconnaissance juridique repose sur une reconnaissance politique, cela est aussi valable pour les partenariats public-privé. Dans le cas de l’Ex-Asilo, cette reconnaissance politique est au fondement de la relation avec l’Ex-Asilo, c’est-à-dire que la ville reconnaît la gouvernance spécifique de l’Ex-Asilo. Celle-ci s’enracine dans les assemblées ouvertes où toutes les décisions sont prises. Mais nous avons des mécanismes de régulation pour éviter les perturbateurs. Un certain niveau d’engagement donne le droit de participer aux décisions car il faut bien sûr être conscient des enjeux pour pouvoir donner son avis. Cela passe par une première période d’observation et interaction. Nous avons également des groupes thématiques pour des discussions politiques et l’organisation des espaces et des activités. L’utilisation des lieux est toujours gratuite, et personne ne juge les contenus des propositions, sauf pour garder les principes de base de l’antifascisme, antiracisme et antisexisme. Toutes les activités sont gratuites, on suggère seulement une contribution mais sans contrainte. L’objectif est de se sentir partie prenante de l’espace et de sa gestion, d’engager des énergies. Enfin on essaye d’organiser des collaborations entre artistes tout en évitant une forme quelconque de direction artistique.

Par ailleurs, dans l’usage civique urbain, la ville soutient l’aménagement direct du lieu par la communauté, car elle reconnaît qu’il y a une « rentabilité civique » (redditività civica), c’est-à-dire un avantage culturel, politique, social.

On a prévu – et la ville a reconnu – un comité des garants qui a la fonction de gestion des conflits. Mais nous n’y avons jamais eu recours car la communauté a ses propres systèmes internes. Ils s’accompagnent en amont de parcours de formation sur la féminisation et la « dépatriarcalisation » de la politique.

La communauté doit-elle rendre des comptes à la mairie ?

Nous avons des mécanismes qui permettent de rendre des comptes non seulement à la ville mais aussi aux habitant·es de Naples. Par exemple, on compte le nombre de personnes qui viennent à l’Ex-Asilo ou y passent seulement, ou encore le nombre de résidences artistiques, dans le but de montrer la diversité et l’ouverture de l’espace. Nous publions des rapports qui valorisent la dimension de l’utilité sociale du lieu. La mairie n’a aucun droit de regard sur ce qui se passe à l’Ex-Asilo. Même lorsqu’elle veut conduire des travaux de rénovation, elle doit obtenir un accord de l’assemblée.

Nous sommes quasi autonomes d’un point de vue financier, en n’étant pas complètement dépendant ni de la ville, ni du marché. Grâce à cette indépendance financière, nous pouvons librement accueillir des programmations très populaires et des offres artistiques plus expérimentales. Pour nous, il s’agit davantage d’un enjeu politique qu’économique car nous ne voulons pas être considérés comme un délégataire de la politique culturelle de la ville.

Est-ce que l’administration publique municipale s’est transformée au contact de l’Ex-Asilo ?

Oui, l’administration a beaucoup appris de l’expérience de l’Ex-Asilo concernant l’aménagement des espaces publics. À travers les outils juridiques inventés par la communauté, elle a appris qu’une valorisation non économique du patrimoine public et des biens communs était possible. Dans la foulée, deux nouvelles institutions ont été créées par la commune : un observatoire des biens communs et une commission d’audit sur la dette et les ressources publiques. Leurs membres sont choisis par la mairie, avec un avis public, parmi les militant·es. Leur rôle est de favoriser la participation et de produire une expertise pour les élu·es sur leurs thèmes d’intérêt. Dans la commission d’audit, une étude sur l’administration du patrimoine a montré qu’il n’y avait pas de véritable politique avant l’élection de Luigi de Magistris pour l’aménagement des espaces de la ville alternative à la vente du foncier ou aux logiques d’aménagement économique. La ville a appris de ses expériences et donc créé de nouvelles politiques publiques et institutions. Les adjoint·es reconnaissent aussi aujourd’hui, a posteriori, l’impact de l’Ex-Asilo sur la façon de gouverner et la capacité à expérimenter.

Oui, l’administration a beaucoup appris de l’expérience de l’Ex-Asilo concernant l’aménagement des espaces publics. À travers les outils juridiques inventés par la communauté, elle a appris qu’une valorisation non économique du patrimoine public et des biens communs était possible.

Est-ce que cette expérience a changé les acteurs eux-mêmes ? Comment voyez-vous l’avenir de l’Ex-Asilo ?

Les communautés et les personnes qui y participent n’ont pas la même position concernant la relation à l’institution. Au sein de l’Ex-Asilo, il y a des composantes anarchistes qui n’auraient jamais accepté un rapport à l’institution, nécessairement synonyme de cooptation, mais ont fini par discuter grâce la reconnaissance politique de départ. D’autres personnes sont plus habituées à ces allers-retours avec l’administration. C’est justement cette dialectique qui a permis la construction de nouvelles institutions. Les élections municipales italiennes arrivent bientôt (sept.-oct. 2021). Les communs sont toujours à l’écart des événements électoraux. l’Ex-Asilo est un bien commun politique mais reste neutre par rapport aux partis. Il y a une véritable dialectique avec l’administration aussi parce que, contrairement à Barcelone, les commoneurs et leur coalition municipaliste Massa Critica ne se sont pas présentés aux élections. En 2021, il n’y aura toujours pas une candidature de l’Ex-Asilo ce qui permet de maintenir une forme d’autonomie par rapport à la ville. Je suis convaincue que le rapport de force de l’Ex-Asilo avec la mairie a été bénéfique car il a abouti à une reconnaissance sans les compromis que notre présence dans l’équipe municipale aurait nécessairement produits. Mais, sur la durée, cela peut bien sûr se retourner contre nous si nous ne sommes pas au gouvernement de la ville pour veiller aux acquis de l’usage civique.

  1. « Les centres sociaux sont des espaces urbains – généralement des usines désaffectées ou des propriétés publiques abandonnées – occupés par des groupes de personnes principalement jeunes qui les utilisent pour des activités politiques, sociales et/ou culturelles. Les centres sociaux ont la particularité d’être des organisations collectives autonomes. La ligne spécifique du centre est définie par des assemblées autogérées […] dans lesquelles des thèmes théoriques sont discutés, des activités internes et externes sont planifiées et des méthodes d’autofinancement sont étudiées », Dines N., « Centri sociali : occupazioni autogestite a Napoli negli anni novanta », Quaderni di Sociologia 1999, n21, p. 90-111.
  2. « Le mouvement des Indignés (Indignados en espagnol) ou Mouvement 15-M est un mouvement de manifestations, non violent né sur la Puerta del Sol à Madrid, en Espagne, le 15 mai 2011, rassemblant des centaines de milliers de manifestants dans une centaine de villes, se prolongeant par divers modes d’action (campements, marches) », Wikipédia, (consulté le 7 juin 2021).
  3. La notion de « pacte » renvoie ici aux règlements d’administration partagée expérimentés à Bologne par Labsus puis étendus dans des centaines de villes italiennes ; Ciaffi D., « L’administration partagée des communs en Italie : une possibilité avant la pandémie, une nécessité pendant (et après) la crise », Horizons publics mai-juin 2021, n21, p. 32-37.
  4. La notion de subsidiarité dite « horizontale » figure à l’article 118, alinéa 4, de la Constitution italienne en ces termes : « L’État, les régions, les villes métropolitaines, les provinces et les communes encouragent l’initiative autonome des citoyens, agissant individuellement ou d’une façon collective, pour l’exercice de toute activité d’intérêt général, sur la base du principe de subsidiarité. » Mais ce principe peut être interprété comme une politique de « laisser faire », ce qui revient à privilégier celles et ceux qui ont la possibilité économique de faire, ou, dans le cas de l’administration napolitaine, comme une politique de soutien actif à l’initiative spontanée des habitant·es.
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