Revue
Ils nous étonnentUne colocation étudiante en EHPAD pour créer du lien intergénérationnel
La ville de Montpellier vient d’être récompensée par un prix Territoria Or pour son initiative des colocations étudiantes en EHPAD. Le principe est simple : loger des jeunes au sein de maison de retraites afin de créer du lien intergénérationnel.
La salle est pleine et l’auditoire conquis. Jimmy, étudiant en droit de 26 ans, fait face à une petite dizaine de retraités. Les mains dans la terre, il réalise avec ces spectateurs du soir un atelier de jardinage. « Comme nous venons de l’extérieur et que nous ne portons pas de blouse, nous réussissons à créer un lien qui est moins celui de patient/soignant », nous raconte-t-il à la sortie, conscient du lien intergénérationnel qu’il est en train de tisser. Car Jimmy est l’un des onze étudiants à bénéficier de la première étape du programme de colocation étudiante en EHPAD du CCAS de Montpellier. Un échange de trois heures de bénévolat minimum, les jeunes peuvent bénéficier d’une chambre au sein d’anciens appartements de fonction de trois EHPAD de la ville.
Musicothérapie, séances de cinéma et apprentissage de Skype
« Nous ne souhaitions pas que ce soit du temps de simples discussions entre les bénéficiaires, nous avons demandé aux candidats de présenter un véritable projet d’activités à mener avec les personnes âgées », précise Annie Yague, adjointe au maire de Montpellier et vice-présidente du CCAS. Ainsi, les résidents des trois établissements concernés bénéficient désormais de la possibilité de discuter sur Skype avec leurs familles éloignées, de séances de cinéma avec analyse après le film ou encore... d’un piano, monté sur roulettes, afin de réaliser des sessions de musicothérapie. Grâce à ce système, les étudiants payent leur loyer entre 40 et 110 € par mois. Un projet gagnant pour tout le monde, d’autant plus que les loyers sont investis pour financer les activités organisées. Ils peuvent également venir profiter de la restauration de l’EHPAD pour un tarif social de 5 €.
Nous souhaitons que nos maisons de retraite deviennent des lieux de vie comme peuvent l’être les Maisons pour tous ou les terrains de sport. Parmi nos résidents, il y en a beaucoup qui n’ont pas la capacité de sortir donc ce que nous voulons c’est faire entrer la vie du quartier à l’intérieur de ces EHPAD », explique Annie Yague, adjointe au maire de Montpellier et vice-présidente du centre communal d’action sociale (CCAS) de Montpellier.
Faire rentrer la vie du quartier dans l’EHPAD
Pour Annie Yague, le CCAS doit faire entrer ce projet dans une vision à long terme beaucoup plus large : « Nous souhaitons que nos maisons de retraite deviennent des lieux de vie comme peuvent l’être les Maisons pour tous ou les terrains de sport. Parmi nos résidents, il y en a beaucoup qui n’ont pas la capacité de sortir donc ce que nous voulons c’est faire entrer la vie du quartier à l’intérieur de ces EHPAD. » Le CCAS de Montpellier ne va pas s’arrêter à cette belle réussite : onze places supplémentaires devraient être créées en 2019 afin de répondre aux nombreuses sollicitations.