L’Eurométropole de Strasbourg se lance dans la récup’

Le 6 juin 2019

L’Eurométropole a fait appel à une architecte-décoratrice, au réseau Envie, à Emmaüs et à la Banque de l’objet pour acheter du mobilier d’occasion afin d’équiper la pépinière de Hautepierre. Une première en France.

Il y a déchets et déchets. Ceux qui manifestement n’ont d’autres choix que de finir à la broyeuse, aussi écologique soit-elle, et d’autres à qui des esprits malins et soucieux de l’avenir de la planète redonnent une seconde vie. La pépinière de Hautepierre, sur laquelle veille l’Eurométropole de Strasbourg, avait déjà tâté le terrain au cours de l’été 2018 grâce au réseau de recyclage de l’électroménager usé du réseau Envie : les nouveaux mange-debout du lieu ne sont autres que d’anciens tambours de machine à laver ! La pépinière, dont l’ADN est de créer un nouveau futur, avait même chiné avec l’argent public pour récupérer – moins chers chez Emmaüs et la Banque de l’objet – un échiquier, un établi de présentation et des chaises qui ornent joliment les espaces conviviaux.

Démarche vertueuse et économe !

Pour l’Eurométropole et Emmaüs, c’est une première nationale. La collectivité n’avait jamais acheté via un marché public des meubles d’occasion ou à ranger dans la catégorie « réemploi » ; Emmaüs n’avait jamais sué sur une réponse à un marché public. Même « première fois » pour Sylvie Corbetta, architecte-décoratrice chargée de dénicher les meubles en question et « d’apporter une cohérence d’ensemble pour la décoration de la pépinière », comme elle l’indique. Par son intelligence collective et vertueuse, cette « première » sera appelée à faire des petits : la collectivité donne ainsi une seconde vie à des fournitures destinées à être recyclées ou jetées, réalise des économies estimées à 12 % par rapport à l’achat de mobilier équivalent en neuf et favorise l’insertion des personnes en difficultés employées par Emmaüs et Envie.

D’autres espaces conviviaux… à récupérer !

Dans la rédaction du marché public, l’Eurométropole a veillé à déminer le terrain pour que les procédures soient accessibles aux acteurs du réemploi des objets, qui ne disposent pas d’une armada de consultants pour affiner l’écriture de la réponse à l’appel d’offres. « La nature même de leurs activités fait qu’ils ne possèdent pas de catalogue, de mobilier standardisé. Nous les avons accompagnés pour qu’ils répondent à notre offre et ajusté celle-ci à des critères de développement durable », affirme Martine Schmider, du service Emploi et économie solidaire de l’Eurométropole. Les espaces conviviaux des sites de la collectivité, à commencer par l’Hôtel des forges et la Maison de l’insertion et de l’emploi du Neuhof, emboîteront le pas dans un avenir proche. Aux autres collectivités françaises de se mettre en route…

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