Dunkerque s'intéresse à la blockchain

Le 17 mai 2018

La Communauté urbaine de Dunkerque (CUD) a fait plancher des stagiaires de l’Institut régional d’administration (IRA) de Lille sur l’opportunité de mettre en place une blockchain privée pour sa propre utilisation. Une initiative d’ordre technologique, mais pas seulement.

S’il est une collectivité prête pour la blockchain, c’est bien elle : la Communauté urbaine de Dunkerque (CUD). Elle connaît en effet les tenants et les aboutissants d’un éventuel déploiement, en son sein, de cette technologie encore émergente même si très médiatisée (de stockage et de transmission d’informations, sans organe central de contrôle). Ils figurent dans un rapport, rendu en janvier 2018, par cinq stagiaires de l’IRA de Lille (Institut régional d’administration) dans le cadre de leur formation. Un ouvrage qui a valu à leurs auteurs la meilleure note de leur promotion, explique en substance René-Yves Labranche, le DSI de la CUD et de la ville. Il s’organise en trois parties (ou « livrables ») : état de l’art (dont le cadre juridique), exemples d’application au secteur public (surtout des États : Ghana, Estonie, État de Genève, etc.), impact/opportunité pour une mise en œuvre d’une blockchain interne privée à Dunkerque.

Un billard à trois bandes

Si cette étude estampillée IRA, donc crédible, confirme l’intérêt (lié à la traçabilité et à la transparence notamment) d’une blockchain à l’échelle d’une collectivité, elle traduit également la démarche de Dunkerque dans un domaine quasiment pas fréquenté par les collectivités : non seulement rester « pionnière » et convaincre du bien-fondé mais également aller plus loin, commente René-Yves Labranche. Dans la foulée, un dossier Fonds européen de développement régional (FEDER) devrait être déposé (autour de l’infaillibilité des registres) auprès d’une Europe en pleine réflexion sur le sujet (on attend un texte prochainement). En cas de succès (donc de crédits !), les décideurs politiques ne manqueraient pas d’apporter leur soutien, renforçant l’avance de Dunkerque. Une sorte de « billard à trois bandes », conclut le responsable où l’argument européen est « le meilleur pour convaincre » de la pertinence.

René-Yves Labranche : « Une opportunité pour les collectivités »

René-Yves Labranche

Nous sommes sans doute la seule collectivité de notre région à avoir planché sur la blockchain, explique en substance René- Yves Labranche. Sans doute parce qu’elle est émergente, comme autrefois l’open source a pu l’être, ajoute-t-il. Pourtant le potentiel existe pour une blockchain interne privée – seule possible aujourd’hui au vu de la réglementation actuelle – dans le cadre du fonctionnement des services. Par exemple, elle favorise la traçabilité, donc pourrait concerner les activités liées à l’eau, l’assainissement. Idem pour l’échange de données, dans un contexte de signature électronique ou de RH (ordre de mission, évaluations, etc.). Sans oublier les votations, à l’échelle d’un territoire ou en interne (élections professionnelles)… à condition de convaincre les instances représentatives.

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