Occitanum, l'agriculture et l'alimentation méritent bien un laboratoire d'innovation

Occitanum
Le 8 décembre 2020

Les huit organismes fondateurs et l'INRAE (Institut national de la recherche agronomique), coordinateurs du programme, ont récemment lancé, le living lab Occitanum, dédié à l'alimentation et à l'agriculture. Une dynamique territoriale bienvenue à l’heure de la crise sanitaire.

La Région Occitanie veut avancer sur les questions liées à l’alimentation et à l’agriculture. Pour ce faire, elle doit s’appuyer sur des retours d’expérience et des lieux de réflexion. Lauréat du dispositif « Territoires d'innovation », Occitanum présente l’originalité de s’inscrire « dans la logique du Pacte régional pour une alimentation durable, adopté fin 2018 par la région Occitanie, pour transformer son agriculture et son alimentation », comme l’explique sa présidente, Carole Delga. Le dispositif regroupe 46 partenaires publics et privés dont l’objectif est de concevoir, déployer et tester des innovations duplicables sur l’ensemble du territoire (lire encadré). Cela passera par la volonté d’accroître « l'agroécologie dans les exploitations agricoles et sur les territoires dans un contexte de changement climatique, mieux connecter les citoyens-consommateurs et les agriculteurs, favoriser l'émergence de nouveaux opérateurs économiques », comme on peut le lire dans le communiqué de presse. Le budget prévisionnel du projet est estimé à 109 M€.

Sept « open lab »

Sept « open lab » verront le jour sur le territoire, avec des entrées différentes selon les endroits : préparer la viticulture aux enjeux climatiques et environnementaux (Montpellier, Gaillacois, Tarn) ; accompagner les grandes cultures vers l'agroécologie et diversifier les revenus (Gers, Lauragais, Haute-Garonne) ; produire avec sobriété en arboriculture et diversifier les revenus (Tarn-et-Garonne, Gard, Hérault) ; aider l'élevage à améliorer le bien-être animal et valoriser les systèmes herbagers (Nord de l'Occitanie, Ariège) ; rendre visible la biodiversité en apiculture (Lauragais, Haute-Garonne) ; booster le maraîchage grâce à la robotique (Toulouse, Agglomération Muretain) et construire l'approvisionnement local par une logistique durable (Toulouse, Montpellier). Une organisation transversale mise en musique par le CORE (Cellule opérationnelle de coordination), accompagnant la mise en place des projets, la capitalisation des retours d’expériences issus des projets innovants et la valorisation des données produites et diffuses au fil des expériences.

Cap sur 2030

Un tel déploiement ciblé dans les territoires permettra d’atteindre des objectifs chiffrés à l’horizon 2030, à savoir dégager 30 % de revenus supplémentaires pour les agriculteurs, permettre à 50 % d’agriculteurs d’être résolument engagés dans la transition agroécologique et faire en sorte que 50 % de la production locale soit vendue à travers les circuits courts. D’autres défis sont à relever, comme l’atteinte de 30 % d’approvisionnement local en restauration local ou encore 20 % d'activité en plus du secteur de l'agriculture technologique (AgTech) et le déploiement de 160 mégawatt-crête en plus d'installations photovoltaïques sur les surfaces agricoles (l’agrivoltaïsme).

Pilier économique

Il n’est pas étonnant que la région Occitanie soit si active en la matière, la production agricole et alimentaire étant un des piliers de l’économie : avec 164 000 emplois, ce secteur d’activité est tout bonnement le premier employeur de la région. Autre particularité expliquant l’appétence régionale à renforcer cette action : elle est la première région bio de France avec 503 026 hectares certifiés agriculture biologique. Autant de caractéristiques qui font de cette région un laboratoire pour anticiper le monde agricole et alimentaire de demain.

8 ans pour expérimenter, mettre en place et diffuser l’innovation

Occitanum implique 46 partenaires, dont 8 fondateurs au rang desquels figurent la Région, l’Inrae, le pôle de compétitivité Agri Sud-Ouest Innovation, la Chambre d’Agriculture d’Occitanie, Draaf Occitanie, Coop de France, Montpellier SupAgro et les instituts techniques agricoles ACTA. Grâce à Occitanum, chercheurs, agriculteurs, entrepreneurs et collectivités ont 8 ans pour expérimenter, mettre en place et diffuser l’innovation.

×

A lire aussi