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ActualitésLa DITP salue l’élan territorial des Assises de l’innovation publique

À l’heure où le CNFPT s’apprête à lancer, les 1er et 2 octobre, les Assises de l’innovation publique pour redonner du souffle à l’innovation territoriale et alors que se profile en novembre prochain la 12ème édition du Mois de l’innovation publique, la Direction interministérielle de la transformation publique (DITP) rappelle son rôle central : animer, structurer et diffuser une culture d’innovation dans l’ensemble de la fonction publique.
« La DITP est là pour donner une colonne vertébrale à ce mouvement, mais aussi pour accompagner très concrètement l’ensemble des administrations et des agents des 3 versants de la fonction publique », explique Grégoire Tirot, chef du service Innovation et Participation citoyenne. L’innovation publique ne se limite plus à quelques expérimentations isolées. « Nous voyons une dynamique assez forte : le réseau des laboratoires d’innovation publique est passé de 120-130 labs fin 2024 à 150 aujourd’hui», ajoute Grégoire Tirot. « Ces lieux sont essentiels, car ils permettent de repenser les politiques publiques autrement, en partant des usagers et des agents. »
Sur le terrain, ce maillage se densifie. « Dix-sept laboratoires interministériels accompagnent déjà les préfets de région, dont trois nouveaux qui viennent d’ouvrir en Corse, Guyane et à La Réunion », précise Léa Boissonade, directrice de projets Innovation publique et animatrice du réseau des labs. « Ce n’est pas marginal : ils réalisent près de 200 projets et accompagnements par an. »
Miser sur les agents publics
Pour la DITP, l’innovation doit surtout s’incarner dans les compétences des agents. « La transformation publique ne se fera pas sans eux », insiste Léa Boissonade. « Nous avons besoin d’internaliser les compétences de manière croissante. C’est tout le sens du Campus de la Transformation publique. Depuis 2023, plus de 60 000 agents ont été formés via le Campus, dont presque 1 000 facilitateurs et 600 animateurs en codéveloppement, capables d’agir partout sur le territoire. »
Un référentiel de compétences en transformation publique est en préparation pour 2026. « : l'idée est que chaque agent sache quelle compétence développer et comment le valoriser dans son parcours », ajoute-t-elle.
Le Mois de l’innovation publique agit comme un catalyseur
La DITP mise aussi sur des temps forts pour animer l’ensemble des initiatives innovantes autour de la transformation publique, à commencer par le Mois de l’innovation publique (MIP) qui aura lieu du 3 au 29 novembre 2025. Pour cette 12ème édition, l’efficacité opérationnelle, la frugalité, la mutualisation, la réalisation de projets selon des méthodes agiles seront à l’honneur. « Le MIP, ce n’est pas une vitrine, c’est un catalyseur », souligne Léa Boissonade. « Il permet la création de coalitions entre innovateurs de ministères, de collectivités ou d’agences. Ces coalitions, c’est ce qui consolide l’innovation dans la durée. »
Le thème 2025 sera « Innover au service de l’efficacité de l’action publique ». « Nous voulons montrer que l’innovation frugale, l’agilité et l’intelligence collective peuvent parfois produire plus de résultats que des solutions coûteuses, comme l’intelligence artificielle », affirme Grégoire Tirot.
Dans un contexte de rigueur budgétaire, la DITP assume une ligne claire. « L’innovation n’est pas un luxe, c’est une nécessité », souligne Grégoire Tirot. « Nous internalisons les compétences de design de service ou d’intelligence collective. Cela génère des économies réelles et, surtout, cela change durablement les façons de travailler. »
Pour Léa Boissonade, la contrainte peut même devenir une opportunité : « Les budgets serrés nous obligent à inventer autrement. Finalement, c’est un formidable accélérateur d’innovation. »
Un regard positif sur les Assises du CNFPT
La DITP se réjouit de l’initiative du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) : «nous considérons que c’est une initiative intéressante, qui participe à la diffusion de la culture de l’innovation publique », affirme Grégoire Tirot. « Elle met un coup de projecteur sur l’innovation territoriale, ce qui est essentiel. »
La DITP y sera active : Léa Boissonade animera un atelier sur les laboratoires et le droit à l’erreur, tandis que Soulmaz Alavinia, responsable du Campus de la Transformation Publique, interviendra sur les compétences. « Innover, c’est aussi accepter de tester, d’échouer, et d’apprendre. »
Au-delà de l’événement, un rapprochement est déjà en cours avec le CNFPT.
« Nous travaillons à une convention plus large pour unir nos efforts et donner plus de force à la transformation publique », confirme Grégoire Tirot.
La DITP se positionne ainsi comme le moteur d’un écosystème d’innovation publique de plus en plus vivant. « Notre rôle est d’outiller, de former, de mettre en réseau, mais aussi de créer les conditions pour que l’innovation devienne naturelle et motrice dans l’action publique », conclut Grégoire Tirot.