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ActualitésLe numérique pour la ruralité ?
C’est le souhait formulé par le Premier ministre. Dans le cadre des actions pour les zones rurales et les villes moyennes, deux députés du Lot et de l’Aveyron, Stéphane Mazars (LREM) et Aurélien Pradie (LR), ont été chargés par Edouard Philippe d’une mission prospective afin d’évaluer "les conditions de l'innovation et l'impact des nouvelles technologies et du numérique pour favoriser le développement des territoires ruraux".
Cette mission leur a été confiée le 3 avril, pendant la « délocalisation » de Matignon dans le Cher. En visite à Henrichemont dans les laboratoires de Genialis - une société spécialisée dans le domaine de l'agroalimentaire, les cosmétiques et la santé -, le Premier ministre a souligné qu'il n'y avait "rien de neutre à parler innovation dans un territoire qui est souvent décrit et assumé comme un territoire rural".
Nous avons pris une mauvaise habitude en France d'opposer l'urbain et le rural et de considérer que l'un serait paré de toutes les vertus de dynamisme et l'autre de tous les désavantages de l'oubli et de la relégation. Ce n'est pas vrai", a expliqué le Premier ministre Edouard Philippe.
Accompagné des secrétaires d'État Olivier Dussopt, Delphine Gény-Stephann et Mounir Mahjoubi, Edouard Philippe a cité plusieurs pistes pour dynamiser l'innovation de rupture, qui figureront pour certaines dans la future loi Pacte sur la croissance des entreprises : création d'un "brevet provisoire" qui demandera "peu de formalités" et sera valable un an ; "procédure d'opposition" qui permettra à "toute personne de demander à l'INPI (Institut national de la propriété intellectuelle) de révoquer un brevet".
Le chef du gouvernement a avancé d’autres propositions pour fluidifier les "relations entre les entreprises innovantes et les laboratoires publics" et "faciliter la vie des chercheurs-entrepreneurs".
Par ailleurs, le Premier ministre a souhaité relancer la démarche "France expérimentation", initiée en 2016 par Emmanuel Macron lorsqu'il était ministre de l'Économie et qui permet aux porteurs de projets de faire remonter "leurs besoins d'adaptation de normes ou de procédures" qui forment des obstacles aux innovations.
Un fonds pour l'innovation abondé à hauteur de 10 milliards d'euros a été mis en place en janvier 2018, dont les revenus doivent financer notamment des projets d'intelligence artificielle.